Au-delà des frontières

Chapitre 23

Je peux voir toute la douleur qu'il ressent en ce moment juste en regardant son visage et cela me déchire le cœur. Cet homme est brisé et personne n'a jamais essayé de le réparer.

-J'ai fait des erreurs dans ma vie et aujourd'hui, j'ai l'impression d'en payer le prix. J'ai levé la main sur toi bon sang!

Il me regarde droit dans les yeux.

-Je ne te mérite pas Livia.

-Nous avons tous fait des erreurs dans le passé et certaines ont des conséquences sur notre vie quotidienne. Tu sais ce qui est ta plus grosse erreur à toi?

Il secoue la tête.

-Tu aurais dû être là lorsque je me suis réveillé de mon coma, tu aurais dû être le fiancé que tu prétends être. Nous avons été séparés pendant de longues années parce que tu n'es pas venu. Mais tu sais quoi? Je ne t'en veux pas parce que c'est du passé, tu comprends? Il faut savoir passer par-dessus des petites choses si nous voulons avancer et c'est ce que tu dois faire à partir d'aujourd'hui. Pardonne-toi.

-Je ne peux pas! Je ne peux pas me pardonner pour tout le mal que j'ai fait.

-Est-ce que tu étais le chauffard qui a causé la perte de notre enfant?

-Quoi? Bien sûr que non.

-Alors voilà, arrête de te sentir coupable pour sa mort, tu n'y es pour rien.

-Mais si j'avais...

-Ce ne sont que des si, Isaac. Avec des si, on pourrait réécrire le monde.

Je dépose un léger baiser sur ses lèvres et me recule.

-Arrête de te prendre la tête avec ça, mon amour. Le mal est fait et je suis certaine que notre bébé n'aurait pas voulu que tu t'empêches de vivre à cause de sa mort.

Je prends sa main dans la mienne et le regarde droit dans les yeux.

-Nous aurons un autre enfant Isaac.

-Je ne veux pas le remplacer.

-Nous ne le remplacerons pas, nous allons simplement lui donner un petit frère ou une petite sœur.

-On dirait que la mort de notre enfant ne te fait rien.

Je me raidis.

-Je ne m'en rappelle pas Isaac, comment peux-tu dire une chose comme ça?

-Pardonne-moi Livia...

-Tu sais quoi? Sens-toi mal si tu veux, je suis fatigué de me battre avec toi pour essayer de te convaincre que rien n'est de ta faute. Ce n'est pas la première fois que nous avons cette discussion et à chaque fois, ça se termine ainsi, en dispute.

Je me lève du lit et me dirige vers la porte, mes de gros bras m'entourent la taille et me tire vers l'arrière.

-Je ne voulais pas qu'on se dispute.

-Je crois sincèrement que tu devrais aller voir quelqu'un Isaac. Il y a des psychologues à l'armée, ça te ferait beaucoup de bien d'aller parler avec une spécialiste.

-Pourquoi aller parler avec une personne que je ne connais pas alors que je t'ai toi?

Je souris.

-Parce que je ne suis pas une psychologue Isaac, je suis pédiatre, ce n'est pas la même chose. J'y tiens Isaac, s'il te plaît.

-D'accord, je prendrai un rendez-vous.

-Merci Isaac, c'est très important pour moi.

Il dépose un baiser sur mon front.