Le jeune garçon, curieux, se redresse en position assise pour regarder la nourriture de plus près. Le sandwich semble fait maison, ce qui l'étone d'autant plus. Pourquoi? Pourquoi Yongguk prendrait-il soin de lui après avoir essayé de le tuer? Autant aller jusqu'au bout et m'achever, pense Junhong.
Son attention se porte de nouveau sur le sandwich. Il est fait de pain grillé, de beurre, de salade et de sardines. Les sardines étant probablement la chose que Junhong déteste le plus, il se contente d'observer l'intérieur du sandwich. Le beurre est soigneusement réparti, tout comme la salade, et les arrêtes ont été minutieusement retirées. Tout ce soin rend le garçon de plus en plus perplexe.
Un gargouillement provenant de son estomac pousse Junhong à arrêter son inspection et à se remplir l'estomac de la seule chose comestible, à savoir le jus d'orange, qui s'avère délicieux, comme s'il avait été fait à la main avec des oranges fraîches. Pourtant, il n'y a pas de pulpe. Alors que le jeune esclave finit son verre, une voix grave s'élève de l'encadrement de la porte située derrière à la gauche du canapé, ce qui surprend Junhong et manque de lui faire recracher le jus:
- Tu vois Channie? Je t'ai fait ton sandwich préféré avec amour, comme tu l'aimes.
Le jeune homme se retourne pour observer Yongguk. Celui-ci est très pâle, l'air fatigué et maladif. Un peu moins intimidé face à un ennemi affaibli, Junhong répond avec assurance:
- Je ne suis pas "Channie". Et je déteste les sardines.
Il a sous-estimé la dangerosité de l'homme à qui il a affaire. Lentement, dans un silence pesant, Yongguk marche vers sa victime avec les mêmes yeux menaçants que lorsqu'il a étranglé Junhong il y a quelques heures. Ce dernier, pétrifié par la peur, attend son châtiment qui, il en est sûr, ne tardera pas à arriver. Yongguk s'arrête devant sa victime, prend le sandwich dans sa main droite, et le présente devant la bouche de Junhong. Ses yeux froids donnent un ordre simple: mange.
Le garçon sur le canapé lève des yeux défiants vers son maître. Après quelque secondes d'immobilité, l'homme agrippe fermement les cheveux bruns de l'adolescent et le force à se lever.
- Mange.
- Non.
- Tu m'appartiens. Je fais ce que je veux de toi. Si je veux que tu soies Himchan, tu seras Himchan! Himchan adore les sardines. TU ADORES LES SARDINES!!!
Junhong regrettera par la suite d'avoir entrouvert la bouche à cause de l'effroi provoqué par les paroles de son propriétaire. En effet, avant même de finir sa phrase, Yongguk enfourne de force la moitié du sandwich dans sa bouche, puis le force à mâcher avec sa main libre, qui ne tient pas les cheveux de Junhong. Celui-ci s'étouffe dans la trop grande quantité de nourriture qu'il ne peut pas mastiquer proprement. Il est de plus écœuré par le goût de poisson qu'il hait tant. Malgré cela, il parvient à avaler un peu de sandwich.
Soudain, Yongguk lâche prise. L'air étonnamment vulnérable, il supplie Junhong:
- Dis-moi... que c'est délicieux... s'il te plaît.
Junhong, en face de lui, ne peut répondre. Il est pris de hauts-le-cœurs et part en courant chercher des toilettes en ouvrant différentes portes au hasard. Lorsqu'il les trouve, il vomit sans retenue son dernier repas dans la cuvette, sans s'apercevoir que Yongguk l'observe attentivement avec un sourire dérangeant, jusqu'au moment où l'homme prend la parole d'une voix douce:
- Tu es si beau... même quand tu vomis. Je pourrais rester là à te regarder pendant des heures, des jours! Mais... je sais que ma cuisine ne vaut pas la tienne Channie, mais je dois t'avouer que je suis déçu de ta réaction. Je t'ai préparé ton plat préféré avec amour. Même le jus. Je l'ai fait exprès pour toi avec des oranges fraîches, et j'ai pensé à enlever la pulpe. Tu as aimé le jus?
Junhong écoute vaguement le discours de l'autre en se lavant le visage à un lavabo, puis il se redresse, regardant son propriétaire avec des yeux vides. Il s'adresse encore à Himchan. Le jeune garçon ne voit donc pas d'intérêt à répondre.
- Channie? interpelle Yongguk.
-Je suis Jun...
Il se fait interrompre par la main de Yongguk sur ses lèvres.
-Channie, le jus d'orange. Tu l'as aimé? reprend-il en retirant sa main pour laisser l'autre répondre.
Junhong acquiesse légèrement en guise de réponse. Un feu d'artifice semble alors exploser dans les yeux de Yongguk. Le jeune homme ne l'a jamais vu si heureux, et il est sidéré lorsqu'un grand sourire sincère se dessine sur le visage de l'homme en face de lui, donnant à ce fou furieux un air doux et innocent. Junhong tressaït au contact des deux mains de l'homme qui viennent se poser sur ses épaules. C'est le premier contact pacifique entre eux, et le plus jeune reste méfiant face aux changements d'humeur de l'autre.
Yongguk, ivre de joie, demande confirmation à l'adolescent:
- C'est vrai? Tu l'as aimé???
- Euh... oui...
Sur ce, le plus âgé se jette dans les bras du garçon et le serre beaucoup trop fort dans ses bras. Ne sachant comment réagir, Junhong, raide comme un piquet, attend que l'autre le lâche. Cependant Yongguk ne semble pas vouloir se décoller de lui et il commence à manquer d'air.
Il décide de demander poliment à son maître de bien vouloir le laisser respirer, mais au moment où le jeune garçon ouvre sa bouche pour parler, l'autre chuchote dans son oreille:
- Je t'aime Channie...
Ces mots font frissonner Junhong de la tête aux pieds, et il n'arrive pas à décider si cette confession est une bonne nouvelle ou non. Quelques secondes plus tard, Yongguk se détache enfin du plus jeune, qui peut reprendre son souffle, soulagé. Le soulagement est cependant de courte durée, car Junhong remarque vite que l'homme en face de lui a complètement perdu l'air enthousiaste qu'il avait il y a quelques instants.
Yongguk a repris son air froid et inquiétant. Il fixe son esclave dans les yeux quelques instants avant de s'enfuir dans sa chambre. Le garçon ne sait pas ce qu'il doit penser de cet échange. D'un côté, on peut dire qu'il y a eu du positif: Yongguk n'était pas agressif, il lui a même montré de l'affection. Mais d'un autre côté, Junhong se dit qu'il n'éprouve rien pour lui: c'est ce mystérieux Himchan qu'il aime tant. L'esclave n'est qu'un moyen de substituer au véritable amour de Yongguk, et Junhong sait qu'il n'a aucune valeur aux yeux de son maître, sinon celle de l'argent qu'il a coûté.
Le jeune homme se décide à s'installer de nouveau dans le canapé. Après quelques minutes de réflexion, Yongguk refait irruption dans la pièce, un grand carnet à dessins à la main.
- Regarde Channie...
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Esclave | Banglo
FanfictionYongguk se promenait lentement au milieu des jeunes hommes nus, s'arrêtant de temps en temps devant l'un d'entre eux pour le toiser, le fixant de son regard froid. Il palpe quelques paires de fesses au passage, mais ne semble jamais satisfait. Ses p...