- Regarde Channie...
Yongguk ouvre le carnet pour révéler un portrait, intégralement fait avec une peinture rouge sang. Il représente le visage d'un jeune homme d'une beauté remarquable. Il esquisse un sourire, a des traits fins et délicats, et n'importe qui le trouverait agréable à regarder.
Cependant, dans le portrait fait par Yongguk, on voit en arrière-plan des centaines de mots, agglutinés mais sans aucun lien entre eux, ne laissant aucun espace vide sur la feuille. Junhong ne peut s'empêcher d'admirer le talent de peintre de Yongguk, malgré la couleur assez perturbante de la peinture, les yeux du jeune homme peint qui semblent le fixer et les mots étranges entassés dans tous les sens.
- C'est mon plus beau dessin Channie, parce que c'est toi la plus belle chose qu'il y ait à voir. Je vais t'en montrer un autre...
C'est donc à cela que ressemble ce fameux Himchan, se dit Junhong. Le plus âgé tourne quelques pages de son carnet, puis montre une autre peinture, de la même couleur que la première, mais ce n'est pas du tout un portrait. Le garçon détourne vite les yeux, horrifié.
Cette peinture représente divers objets, entassés dans un fouillis complexe. On peut y distinguer des parties de meubles fracassés, des chaînes, des couteaux, des morceaux de tissus déchirés, des écrans de télévisions et d'ordinateurs brisés, des battes de base-ball et toutes sortes d'objets abîmés. Mais ce n'est pas cela qui terrifie Junhong. Il y a autre chose de bien pire sur le dessin: des morceaux de corps humains ensanglantés.
Yongguk empoigne les cheveux du garçon pour le forcer à regarder son œuvre sanglante, et lui ordonne d'une voix douce mais ferme:
- Regarde, Channie, regarde-le bien ce dessin. Je l'ai fait le soir où tu es parti. Tu m'as inspiré pour faire ça. Ça représente comment je me suis senti quand tu m'as quitté. Tu vois?
Junhong, toujours dégoûté par ce qu'il voit, remarque à peine les yeux insistants de son propriétaire fixés sur lui, attendant une réponse. Il est confus, et ne sait pas ce qu'il devrait penser de ce "Monsieur Bang" dont il n'a même pas encore entendu le prénom. D'un côté, il a tout d'un fou à enfermer d'urgence, mais de l'autre Junhong croit qu'il y a un autre Yongguk, le Yongguk d'avant, qui ressurgit parfois, et lorsqu'il se montre, le jeune garçon ne peut s'empêcher d'avoir pitié de son propriétaire détruit mentalement par ce Himchan.
La colère emplit lentement mais sûrement les yeux de Yongguk. Voyant que son esclave ne réagit pas, il explose en hurlements violents:
- Regarde! Regarde ce que tu m'as fait!!! C'est de ta faute, TA FAUTE!!!
Surpris, le garçon sursaute et s'enfuit du salon. Il cherche un endroit où se cacher pour éviter de se faire blesser. Après quelques secondes à chercher une bonne cachette, Junhong s'enferme rapidement, apeuré, dans une chambre d'ami qu'il avait repéré en cherchant les toilettes. Il se barricade avec une commode du mieux qu'il peut en entendant des bruits de pas se rapprocher.
Ne sachant que faire, le garçon se réfugie dans le lit, espérant y trouver du réconfort. Les pas s'arrêtent juste derrière la porte, et après quelques longues secondes de silence, Junhong entend un léger rire saccadé, qui s'intensifie rapidement jusqu'à se transformer en un long fou rire incontrôlé. Le jeune esclave se cache sous la couette, comme si cela pouvait le protéger de la folie de l'homme qui le retenait ici. Après plusieurs minutes, le fou rire s'arrête aussi brutalement qu'il a commencé. Un bruit sourd indique à Junhong que l'autre s'est laissé tomber pour s'asseoir dos à la porte.
La voix pensive de Yongguk, juste assez forte pour être perçue à travers la porte, se fait alors entendre:
- Tu es vraiment comme lui. Tu as fait exactement comme lui: tu as fui en apprenant que j'avais des problèmes. Je lui ai dit ce que c'était, cette peinture rouge. Je lui ai tout avoué, tout. J'étais sûr qu'il m'aiderait parce qu'il m'aimait... J'ai eu tellement tort. Il ne me regardait même plus en face. Il est parti sans dire au revoir. Il m'a abandonné! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça? Je n'ai fait de mal à personne... Je sais bien que tu n'es pas lui. Mais j'ai besoin de lui... aide-moi! AIDE-MOI!! HIMCHAN!!!
Sous sa couette, Junhong est en larmes. Il n'a qu'une envie: partir. Loin. Loin de ce fou et son Himchan, loin de cette maison sombre au fond des bois. Il ne prend pas la peine de répondre, et, exténué par ses émotions, s'endort lentement d'un sommeil agité, bercé par le son des pleurs de Yongguk, toujours adossé à la porte.
Le lendemain matin, le garçon se réveille doucement, bien installé dans un lit beaucoup plus confortable que le vieux matelas par terre auquel sa vie d'esclave l'avait habitué. Ce n'est qu'après un moment qu'il se remémore les événements de la veille, puis qu'il réalise qu'il meurt de faim et qu'il est grand temps de prendre une douche. Junhong enlève alors sa barricade de fortune, puis ouvre lentement la porte, révélant Yongguk ronflant par terre. Le jeune homme l'enjambe précautionneusement, puis va explorer un peu la maison.
Il s'aventure à l'étage, où il trouve un dressing plein de vêtements qui à eux tous doivent coûter autant qu'un appartement. Il "emprunte" un jean bleu simple mais un peu trop petit pour lui ainsi qu'un t-shirt gris, puis prend une douche relaxante, profitant de ces moments de solitude. Lorsqu'il redescend en quête de nourriture, une demi-heure plus tard, il aperçoit son propriétaire bien habillé, réveillé et coiffé dans la cuisine.
Celui-ci fixe avec un regard intense le garçon dès son entrée dans la pièce. Il se lève lentement du tabouret de cuisine noir sur lequel il étaut assis et se dirige à pas lents vers Junhong, qui reste figé près de l'entrée de la pièce. Yongguk fait le tour de son esclave, très lentement, tout en inspectant minutieusement chaque centimère carré de son corps, ce qui met le jeune homme très mal à l'aise.
Soudain, deux mains viennnent s'agripper fermement aux fesses de Junhong. L'autre homme, situé derrière lui, se rapproche pour murmurer d'une voix encore plus grave qu'à l'accoutumée:
- Va dans la chambre. Nu. Je te veux, maintenant.
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Esclave | Banglo
FanfictionYongguk se promenait lentement au milieu des jeunes hommes nus, s'arrêtant de temps en temps devant l'un d'entre eux pour le toiser, le fixant de son regard froid. Il palpe quelques paires de fesses au passage, mais ne semble jamais satisfait. Ses p...