Chapitre 1 : Réveil

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—Loïc—

Une intense luminosité me réveilla. J'ouvris les yeux, pour être aveuglé par le soleil. Maudissant mon imbécilité, je me suis retourné sur le parquet. J'ai mal au dos. Et il faut dire que j'ai très peu dormi. D'accord, ça fait un moment que je ne dors plus dans mon lit, mais il n'empêche que c'est douloureux.

-Tu mets beaucoup de temps à te réveiller.

La voix froide de Lewis fit totalement émergé mon esprit qui se noyait dans le sommeil.

-Quand on est poli, on dit bonjour, répliquais-je.

-Je t'ai déjà salué à 7h11. Il est 10h18. Tu t'es rendormi.

T'es aussi pointilleux sur l'heure qu'Adrian ou bien ?

-Ah...

-Oui, ah, oui.

Je me redressais et me tournais vers lui. Il était penché sur un livre à l'air ancien. Un cadeau de mes grands-parents, sans doutes. Je grognais en me relevant totalement. Il ne bougeait pas d'un cil, concentré dans sa lecture.

-Les autres sont déjà levés, demandais-je ?

-Adrian est passé vérifier si nous dormions il y a un peu plus d'une demi-heure et j'ai entendu Émilie et Dante se chamailler dans l'appartement voisin, il y a environ 10 minutes.

-D'accord.

Je suis sorti et ai frappé à la porte de l'appartement partagé par Dante et Émilie. Cependant j'eus à peine ouvert la porte qu'une tornade monochrome fonça devant moi, suivie de près par une furie vêtue de noir aux cheveux bleus. Déstabilisé quelques secondes par la soudaineté de ces actions, je me sentis chanceler avant de reprendre mes esprits :

-HEY !!

Émilie cessa brusquement de courir. Dante, lui, n'a pas semblé avoir le temps de freiner et, pour éviter de foncer dans la «jeune» fille, il se rendit immatériel et invisible avant de réapparaitre à environ un demi-mètre du sol.

-Saaalut Loïc, me lança-t-il avec un grand sourire !

-Bonjour, fit écho Émilie avec plus de timidité...

-Vous êtes pleins d'énergie, vous, remarquais-je.

-J'ai dormi comme un chaton, expliqua Dante. Et puis, j'avais une bouillotte.

Émilie semblait légèrement gênée et regarda ailleurs.

-T'étais surtout un bon matelas, répliqua-t-elle.

J'eus un petit sourire.

-Bref, qu'est-ce-qui t'amène de si bon matin, me questionna-t-il ?

-Oh, rien de spécial. Lewis est en plein lecture et je n'ai pas envie de le déranger.

-Donc t'es venu nous voir, termina-t-il avec un grand sourire !

-Oui, c'est tout à fait ça, dis-je.

-Tu as besoin de quelque chose, n'est-ce-pas, fit Émilie ?

-Comment tu te sens ?

Elle me regarda, surprise. Puis elle me répondit avec un sourire triste :

-Je fais aller.

-Tu en es sûre ?

-Quelque part Émilia me manque et quelle part, sa mort me soulage.

-Bon.

Je savais que la mort d'Émilia les avait tous secoués. Dès que l'adrénaline due aux derniers instants du Pays des Merveilles était passée, j'avais vu Sébastien, Émilie, Ambre, Timothy et Alice pleurer. Gabriel, Adrian et Raphaëlle avaient l'air morose, sans compter que Lewis et Dante avaient l'air neutre. Je sais qu'ils ne l'ont jamais appréciée. D'un côté, Dante avait un sacré béguin pour Émilie et ne supportait pas qu'on lui fasse du mal. De l'autre, Lewis ne supportait pas que l'on s'en prenne à ses amies proches. Ça valait pour Ambre aussi. Et pour Suzanne à une certaine époque également, d'après mes grands-parents. Ils avaient eu l'occasion de la connaitre.

De mon côté, je vivais assez mal le décès d'Émilia, qui avait été comme une mère de substitution pour moi.

-Tu es juste venu pour nous parler de ça, demanda Émilie ?

-Non, je voulais juste discuter un peu avec vous.

-Discuter de quoi, fit Dante ?

-De ce que vous avez prévu de faire.

-Je n'en sais rien, avoua Émilie. Mes choix déprendront dans un premier temps ce qu'ils veulent tous, et dans un second temps de ce que veux Dante.

-En ce qui me concerne, dit Dante, je pense qu'il faudrait que nous trouvions un endroit isolé où vivre. Tous. Sauf Eve et Lewis. Et avec Tim en diner d'arrivée.

Il conclut sa phrase avec un grand sourire. Je soupirais. Émilie eut un petit rire amusé.

-T'es vraiment qu'un gamin, Dante, répliquais-je.

-Je sais, j'en suis fier, ricana-t-il. Et puis sache que t'as encore rien vu !

-Te connaissant, ça peut aller loin, tentais-je.

-Je confirme, ria Émilie.

-Looooooo-ïïïïc !!!

La voix de Raphaëlle devait résonner dans tout l'étage. Ah, elle me cherche ?

-Du côté de chez Dante, Raph !!!

Elle arriva quelques secondes plus tard avec un grand sourire.

-T'es réveillé !!

-Tu t'attendais à ce que je dorme encore ?

-Bah te connaissant...

Dante et Émilie rirent un peu.

-Bref, je te cherchais. Alice aimerait te parler.

-D'accord.

Je la suivis sans discuter.

Le Monde des Humains, la Première Face du Miroir (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant