Le Monde des Humains, la Première Face du Miroir (EN PAUSE)

Chapitre 9 : Confessions d'Êtres Brisés

—Lewis—

En voyant que le crépuscule commençait à s'imposer, je demandais l'heure à Adrian. 19h39. Il était temps que je prenne des nouvelles de Dante, même si je n'en avais pas envie. J'engageais la communication télépathique en le saluant, ce qu'il ne se donna pas la peine de faire :

"Qu'est-ce-que tu veux savoir ?"

"À ton avis ?"

"Roh, ça va, je te taquine, c'est tout !"

"Je n'ai pas toute ma soirée, alors s'il te plait, dépêche-toi."

"Je ne vais pas plus abuser de ton énergie. Elle s'appelle Lucie, elle a 19 ans, et elle n'est pas en train d'écrire l'histoire ans laquelle nous sommes mis en scène, elle se contente de republier des chapitres qui avaient disparus. Elle se lève assez tard aussi, donc soit elle a une activité nocturne, soit elle ne fait rien de ses journée, si elle avait fait des études ou si elle travaillait de jour, elle ne m'aurait répondu qu'en fin de journée voire pas du tout. J'ai également eu quelques indications pour un lieu de rendez-vous, mais malgré mes recherches, je n'ai rien trouvé, donc j'ai un peu l'impression qu'elle m'a menti. Je chercherai encore demain et si je ne trouve rien, je lui demanderai des précisions. C'est qu'elle reste méfiante, la demoiselle."

"Bien, au moins nous pouvons affirmer que cela avance."

"Comment va Émilie ?"

"Tu lui manques. Mais elle fait avec. Elle s'inquiète aussi pas mal."

"Moh, elle est mignonne ! Tu lui diras que je l'embrasse et que je lui souhaite une bonne nuit, ok ?"

"Oui. Je commence à avoir des maux de tête, ce sera tout pour ce soir. Bonne nuit."

"Bonne nuit bleuette !"

Je vais le gifler, lui, quand il reviendra. Voyant que je me massais les tempes, Adrian s'inquiéta :

-Ça va aller ?

-Les communications télépathiques avec Dante sont difficiles à assurer et me font plutôt mal si je les garde trop longtemps sur une trop longue distance. Rien de bien grave en soit.

-Fait quand même attention à toi, on est jamais trop prudent en ce qui concerne sa santé.

-Au vu de ton passé d'empoisonneur, je me demande si tes propos ne relèvent pas du sarcasme.

-Dire que tu prétends ne pas avoir d'humour, fit-il avec un petit sourire en coin...

-Certes.

Je décidais de changer de sujet, pour me fier à certains propos que mon oreille trainante avait capté il y a quelques jours :

-Gabriel souhaite toujours adopter un enfant quand nous serons de retour au Pays des Merveilles ou si vous réussissez à trouver un lieu où habiter dans ce monde ?

Je vis le Lapin Blanc rougir jusqu'aux oreilles, puis bégayer quelques paroles incohérentes avant de se terrer dans un silence gêné. Surpris par sa réaction, mais gardant cette émotion pour moi, je me levais pour m'agenouiller face à lui :

-Quel est le problème ?

-Je ne pense pas que... Gabriel et moi soyons capable de gérer un enfant, je ne sais pas vraiment m'y prendre et lui... J'ignore totalement s'il est capable de garder son calme face à un enfant énervant ou autre...

-Comment tu peux affirmer que tu ferais un mauvais père avec autant de certitude ? Tu as déjà eu un enfant ?

-Et bien... La plus jeune fille de la famille où je travaillais en temps que majordome m'aimait bien et me considérait comme un grand frère parce qu'elle savait que j'étais l'amant de son frère, mais...