—Lucie—
Je dois admettre que l'endroit trouvé par Hazel était vraiment magnifique. J'espère sincèrement qu'ils y seront heureux. Surtout Adrian et Gabriel.
Eux, ils avaient l'air vraiment enchantés par cette petite clairière à aménager. Gabriel était comme un enfant dans un magasin de jouet, à courir partout avec Raphaëlle pour visiter chaque centimètre-carré du terrain. Adrian l'avait regardé faire d'un air un peu gêné, mais il était clair qu'il était heureux lui aussi, ça se voyait dans son regard.
Vers la fin de l'après-midi, j'ai fait une promenade dans le jardin avec Rosalie. En passant devant la statue de Bastet, je lui demandais :
-Tu penses qu'ils vont être heureux maintenant ?
-J'ai honnêtement des doutes...
Je haussais un sourcil :
-Comment ça ?
-On n'est pas sûres que l'endroit va tenir longtemps, tu sais. Et puis, rien ne dit que certains humains pourraient ne pas y entrer, j'ai peur que, malgré l'endroit où ils sont, ils ne soient pas en sécurité.
-Maintenant que tu le dis...
-Il n'y a pas à dire, vous avez l'air de beaucoup nous aimer. Pourtant, vous ne nous avez presque pas parlé, nous aurions pu croire le contraire, fit une voix derrière nous.
C'était Lewis. Il avait toujours l'air aussi lugubre, même si je voyais un rictus amusé sur ses lèvres. Je soupirais :
-Je n'ai pas envie de vous être désagréable, mais qu'est-ce-que vous faites ici ?
-Je voulais profiter du crépuscule, et visiblement d'un instant de solitude que je n'ai pas pu trouver, tout comme vous.
Nous échangeâmes un regard avec Rosalie et décidâmes de lui tourner le dos, mais Lewis nous a retenu :
-Si je vous disais que je pouvais faire disparaitre votre tristesse, du moins en partie, est-ce-que vous acceptez de m'écouter ?
Nous nous retournâmes. De quoi est-ce-qu'il parle ? Il nous offrit un léger sourire amusé et nous proposa de prendre une tasse de thé dans la cuisine. Même si j'étais chez moi, et qu'en temps normal j'aurais tendance à lui hurler dessus parce qu'il se croyait chez lui, mais j'avais envie de l'écouter, de croire en ce qu'il allait me dire.
Certes, je connaissais la personnalité manipulatrice de Lewis, mais il n'avait aucun intérêt à nous mentir. Il devait se douter que, si j'étais capable de leur créer une nouvelle maison en un chapitre, je pourrais réussir à le détruire en l'espace de quelques lignes.
Une fois que la bouilloire fut mise à chauffer et que Rosalie se soit servie un verre de jus de fruits, je m'assis sur le plan de travail :
-Alors ? Vous avez une proposition à nous faire, on dirait.
-Effectivement.
-Alors n'attendez pas, fit Rosalie d'un ton calme, même si elle devait être tendue.
Lewis nous offrit un petit sourire amusé :
-Pour tout vous dire, Gabriel et Adrian prévoient d'adopter. Seulement, il y a quelques petites choses qui les en empêchent. Premièrement, Adrian risque de mal supporter de voir son enfant grandir. Par ailleurs, il n'est pas assuré avec le fait de s'occuper de jeunes enfants. Deuxièmement, vous avez des caractères qui font que vous avez toutes les chances de bien vous entendre avec Gabriel. Troisièmement, vous les aimez sincèrement, vous leur offrirez cet... amour filial dont, pour moi, ils ont besoin. Et vous en avez besoin aussi, ça se voit.
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Le Monde des Humains, la Première Face du Miroir (EN PAUSE)
ParanormalSuite du premier bouquin sur Alice au Pays des Merveilles, enjoy ! ^^