Chapitre 18 : Mauvaise Nuit

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—Sébastien—

J'avais très mal dormi cette nuit. Non pas parce que les lits étaient inconfortables ou l'ambiance peu propice au calme, seulement parce que Dante et Émilie ont fait des choses pas très catholiques relativement tard le soir, et que j'ai entendu pleurer dans la chambre à côté de la mienne. Je ne sais pas qui était dans cette pièce, mais en tous cas ses pleurs m'ont énervé.

Je pensais à Raphaëlle. J'avais été idiot de penser qu'elle aurait pu s'intéresser à moi. Ça crevait les yeux de tout le monde qu'elle adorait Loïc, même Gabriel, qui ne remarque jamais quand on tourne autour de sa sœur, avait vu que les deux étaient relativement proches. 

Et moi, comme un con, je me mets à ruminer un chagrin d'amour stupide, triste que mon béguin m'eut été volé parce ce gamin que je considère comme mon fils.
Je soupire. Je me fatigue moi-même.

Il serait grand temps que j'aille de l'avant.

Le réveil indiquait 5 heures du matin quand j'en ai eu marre d'entendre pleurer et me suis dirigé dans la chambre voisine, excédé. J'en avais ras-le-cul d'entendre cette personne pleurer alors que je me lamentais pour rien, ça m'empêchait autant de dormir que d'aller mieux. J'ouvris la porte en poussant un hurlement chuchoté :

-C'est pas bientôt fini ce bordel ?!

Les yeux de Tim se levèrent vers moi, embués de larmes qui roulaient rapidement sur ses joues, les épaules secouées de sanglots. Je me sentis m'adoucir :

-Enfin, je veux dire... Qu'est-ce-qui ne va pas ?

-R-rien, laisse-moi...

Il rabattit sa couverture sur son visage et se roula en boule. Je baillais, fermais la porte, et m'assis vers lui :

-Timothy...

-L-laisse-moi !!

Je posais la main sur ce que je devinais être son épaule, dissimulée par la pénombre et la couverture, mais il se dégagea violemment  :

-J-je t'ai dit de m-me laisser !!

Je soupirais, énervé :

-Si c'est ce que tu veux, parfait !! Bonne nuit, et ferme ta gueule pour la fin de la nuit !!

Je m'insultais mentalement d'avoir pris la mouche aussi facilement, mais la fatigue ne m'aidait pas. Je me relevais brusquement et sortit en claquant la porte. Les autres habitants allaient me tuer quand ils allaient savoir que j'étais la cause de leur réveil. Je me recouchais, me mis en boule sous la couverture et grognais mon mécontentement en baillant.

J'entendis ma porte grincer à peine quelques minutes plus tard. Je poussais un soupir excédé et levait la tête. Tim avait encore les larme aux yeux quand il me regardait, mais il avait l'air bien plus innocent qu'énervé.
Je ne pouvais résister à ce visage, il était bien trop mignon pour que mon cœur de pierre ne cède pas.

-D-désolé, je me s-suis emporté...

-Je ne t'en veux pas, répondis-je en baillant.

Je ne sais toujours pas ce qui m'a retenu de lui présenter mes excuses à mon tour, mais je ne le fis pas. Je lui offris un minuscule sourire fatigué et tapotais la place à côté de moi sur le lit. Il ne se fit pas prier et s'assit, s'accrochant à mes bras en me serrant à m'en étouffer. Surpris, je le laissais faire, lui rendant son étreinte en baillant.

-Qu'est-ce qui ne va pas ?

-J-j'ai peur...

-Peur de quoi, de ne pas pouvoir revenir au Pays des Merveilles ?

Le Monde des Humains, la Première Face du Miroir (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant