Le Monde des Humains, la Première Face du Miroir (EN PAUSE)

Chapitre 30 : Léger Imprévu

—Lucie—

Après qu'on ait pris le thé dans le jardin, Tata a eu la merveilleuse idée de faire une grande fête sans raison, ce qui nous a tous beaucoup plu. Aussitôt, nous avons fait venir tout le monde dans le salon et nous sommes décidés à partager les tâches : les automates se chargèrent de l'installation des meubles de la décoration du grand hall pour l'occasion aidés par ma sœur, Eve, Ambre, Loïc, Dante et Émilie s'occupèrent de la nourriture, Sébastien, Tata, Papa Chapelier et moi étions sortis pour faire des stocks de thé, et les autres se chargèrent d'autres sortes de préparatifs, comme faire bouillir de grandes marmites d'eau pour le thé ou dénicher le plus de plats possibles.

Oui, il nous en fallait peu pour sortir le grand jeu, mais honnêtement, qu'est-ce-qu'on en avait à foutre ?

On a mis plusieurs heures à finir toutes les préparations : il y avait de grandes tables qui avaient été déplacées dans le hall, sur lesquelles étaient posées différents gâteaux et autres plats plus salés, avec une grande carafe de jus de fruits et deux grosses marmites remplies de thé non loin de la table. Des coussins étaient répandus sur le sol, entre plusieurs petites tables où attendaient des piles d'assiettes individuelles, avec des tasses plutôt élégantes. Il y avait même des guirlandes qui tombaient du plafond. Dans plusieurs coins de la pièce, il y avait des bocaux en verre dans lesquels des sortes de fumées colorées semblaient se mêler avec une élégance que je n'avais jamais vue, probablement une invention de Lewis et de certains automates...

Avant que la fête ne commence, je m'étais tournée vers Papa Chapelier et Tata pour leur demander de ne balancer les tasses sous aucun prétexte étant donné que j'y tenais un minimum. Bien qu'ils furent déçus, ils me promirent "d'essayer".

Autant le dire maintenant : ils n'ont pas réussi. Ils en ont cassé 3 sur la trentaine que je possédais et que j'avais mis à disposition.

Le hall d'entrée, que mes amis automates avaient réussi à rendre des plus élégants, était désormais dans un bordel innommable. Tout le monde s'était couché dans sa chambre, mis à part ma sœur et moi, qui, sans doutes par un miracle quelconque, avions réussi à nous endormir au milieu de la fête, sur les coussins. Lorsque j'ouvris les yeux, je me sentais totalement perdue, et, pour être honnête, dans un état entre la fatigue et la bonne humeur. Je m'étais retournée et vis que Rosalie était encore en train de dormir.
J'ai marmonné quelque chose qui ne faisait même pas sens dans mon cerveau et ai balancé un des coussins sur sa face.

-Luciiiiiiiiie...

Je ricanais et partis en fou rire quand elle tenta de me rendre la pareille. À la différence près que son oreiller se crasha lamentablement sur le sol.

Je rampais jusqu'à elle et me laissais tomber sur son dos, et elle poussa une longue exclamation indignée qui me fit rire aux éclats.

-On se réveille, on va pas végéter toute la matinée dans le hall d'entrée ?

-Dégage de mon dooooooooos...

-Nan.

-Putain mais t'as quoi ce matin... ? D'habitude faut essayer de te convaincre que Descole t'attend de l'autre côté de la porte de ta chambre pour que tu te bouges...

-J'suis de bonne humeur !!

-Ben bouffe ta bonne humeur et fous-moi la paix...

Nous entendîmes la porte s'ouvrir en grand, et nous fûmes attaqués par les rayons de soleil, ce qui nous fit crier de protestation. Nous entendîmes un ricanement, suivi par une voix qui s'exclama d'un ton outré :

-Mais comment ça se fait que vous fassiez une fête et que je ne sois pas invité ?!

-C'est m'sieur Crow, grogna Rosalie ?