Chapitre 3 : Petite Invasion

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—Dante—

M'ennuie... Émilie est partie piailler avec Ambre et Lewis et Tim s'est planqué à côté de Gabriel... Pffff...

Du coup je cours partout dans la pièce, en m'envolant de temps à autre pour passer le temps. Ça m'énerve, j'ai pas envie de stagner ici toute ma vie ! Au moins quand j'étais humain je faisais autre chose que de rester bloqué dans un immeuble vide. J'aurais pu aller voir Loïc, s'il n'était pas occupé avec Alice. Fait chier !!

Je suis sorti de l'appartement en soupirant, puis je suis descendu à l'étage inférieur. Ayant la flemme de marcher, je décidais de voler à quelques centimètres du sol. C'est quelque chose que je rêvais de faire quand j'étais petit, si bien que dès que j'ai récupéré ma mémoire d'humain c'est la première chose que j'ai fait. Ça et voler dans tous les sens jusqu'à ce que je tombe d'épuisement. Au sens propre, évidemment, sinon c'est pas drôle.

Ça faisait bien une dizaine de minutes que j'arpentais l'étage en volant quand j'ai entendu des rires et des bruits de pas. Rires pas familiers. J'en déduisis que des humains avaient eu envie de visiter l'immeuble.

Mon premier réflexe fut de mettre le pied à terre. Le second d'hésiter entre les tuer ou prévenir les autres.

En quelques secondes, je pesais le pour et le contre : d'un côté si je les tuais ça nous débarrasserai mais l'entourage des futures victimes risquaient de venir fouiner du côté de chez nous. De l'autre, si j'appelais les autres, ils leur feraient subir le même sort, donc ça reviendrait au même.

Ouais, je crois que je vais m'occuper de leurs cas moi-même, ça fera gagner du temps et de la fatigue aux autres. Et puis c'est moi qui me fais chier, pas eux !

Je me suis posté en haut de l'escalier et j'ai attendu qu'ils veuillent bien monter. Au bout de quelques minutes un groupe de 3 personnes arriva, composé de deux femmes et d'un homme qui avaient l'air d'être plus âgés que moi au moment de ma mort. Quand ils m'ont vu, ils ont aussitôt arrêté de courir et m'ont fixé, leurs rires mourant dans leurs gorges et leurs paupières s'ouvrant en grand au point que j'ai cru que leurs yeux allaient sortir de leurs orbites.

-Qu'est-ce-que vous faites là, demandais-je d'un ton froid ?

-Qu'est-ce-que ça peut te faire, répliqua l'une des femmes, sur la défensive ? On fait ce qu'on veut !

-Non, pas vraiment. Je vous interdit de monter un étage de plus si vous tenez à vos vies, rétorquais-je calmement.

Ils éclatèrent de rire.

-Comme si on allait croire un gamin qui fait sa crise d'ado, s'exclama la seconde femme !

-Comment ça, ma crise d'ado, fis-je, intrigué ?

Pas que je ne sache pas ce que c'est, mes parents m'ont souvent cassé les couilles avec ça. Seulement, si je faisais ma crise d'ado maintenant, ça signifie qu'elle dure depuis des centaines d'années. Bien que je n'ai pas vu le temps passer, je pense qu'au bout de tout ce temps j'aurais quand même été capable de faire la part des choses.

-Te fout pas de nous, fit la première femme, à voir tes fringues et tes cheveux, t'es juste un ado en manque de reconnaissance, comme tous les types fringués en noir qui écoutent du metal pour plaire à Satan !

-Ouais, t'essaies juste de faire peur, renchérit le mec !

Ce fut mon tour d'éclater de rire. C'était tout bonnement ridicule.

-Primo : écouter du metal ne signifie pas être sataniste. Arrêtez la télé, ça rend con. Secundo : être gothique ou metalleux ne signifie pas toujours faire une crise d'ado. Et tertio : je n'essaie pas de faire peur, je vous mets en garde, nuance.

Ils ne m'écoutèrent pas et me bousculèrent pour atteindre finalement l'étage sur lequel je me trouvais. Je soupirais, à la fois de découragement face à leur bêtise et leur manque d'arguments ainsi que d'amusement. J'allais avoir des idiots à tuer.

Je sortis mes griffes et me rendit invisible. Elles faisaient près de 30 cm, et je les aiguisaient régulièrement, histoire de préserver leur tranchant en cas de besoin. Je me jetais sur la première femme, qui étais dos à moi et plantais mes griffes dans son coeur. Elle avait l'air de tressauter dans le vide. Du sang sortait de sa bouche et de la plaie que je venais de lui faire. Ses amis se tournèrent vers elles, puis paniquèrent avant de se précipiter à son secours en criant son prénom. Je retirais mes griffes de son corps, laissant les deux autres humains rattraper son corps suffoquant. Je volais à quelques centimètres du sol puis plantais mes griffes dans la nuque de l'homme, provoquant des sanglots et des supplications de la part de la fille encore vivante. Puis je plantais les griffes de mon autre main dans son crâne et le catapultais contre le mur. Enfin, je me jetais toutes griffes dehors sur la dernière survivante qui gémissait et pleurait avant de l'égorger puis de l'étriper.

Je redevins visible pour contempler tout ce massacre. PUTAIN !! J'me suis foutu du sang partout ! J'vais me faire engueuler !

Le Monde des Humains, la Première Face du Miroir (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant