Le Monde des Humains, la Première Face du Miroir (EN PAUSE)

Chapitre 21 : Pénible Interrogatoire

—Lucie—

J'étais en train de prendre le thé avec ma sœur et Lorenzo dans le jardin. À la base, je voulais aider les autres à se débarrasser des cadavres qui jonchaient les différentes pièces de la maison, mais je fus coupée dans mon élan par Lancelot. "Va t'occuper de l'humain, on se charge tout", m'a-t-il sorti en souriant.

Du coup, j'étais à moitié affalée sur ma table, les yeux clos, la respiration calme, faisant semblant d'être tombée d'épuisement. Avec un peu de chance, Lorenzo dégagerait et nous foutrait la paix. Enfin, quand je dis un peu, je pense à un wagon entier, mais bon, je ne vais pas commencer à chipoter pour des détails...

-Lucie ? Vous êtes avec nous ?

-Vous voyez bien qu'elle dort, grommela Rosalie.

-Ah oui ? Sûre ?

Je l'entendis se lever, puis sentis des chatouilles au niveau de ma nuque. J'ai fait semblant de ne rien sentir pendant 5 secondes environ, avant que je n'abandonne parce que c'était trop compliqué. J'entendis Lorenzo rire aux éclats tandis que je grognais :

-Connard...

-Allons, ce n'est pas bien d'insulter un invité, fit-il en souriant !

-Jusqu'à preuve du contraire vous n'êtes pas un invité, vous êtes un incrusteur !

-Euh... Ça se dit, incrusteur, me demanda ma sœur ?

-Qu'est-ce-que j'en sais ? Je suis illettrée, moi, madame !!

Ma petite sœur rigola. Je grognais quelques syllabes incohérentes tandis que Lorenzo posait sa première question :

-Cela fait longtemps que vous connaissez vos amis inhumains ?

-Environ 2 ans.

-Et le fait que vous soyez une créature de la nuit, c'est de naissance, non ?

-Absolument pas. C'est un cadeau de mes amis.

-Puis-je en savoir plus ?

-C'est demandé tellement gentiment que... non, c'est hors de question, je garde ce genre de choses pour moi, merci.

-J'ai un dossier à remplir vous savez.

-Qu'est-ce-que cela peut me faire ?

-Si je ne le remplis pas correctement, je vais me faire taper sur les doigts par mes supérieurs. Et il se pourrait qu'ils vous rendent une petite visite sans votre consentement. Croyez-moi, ça sera pire que moi.

-Vos menaces ne font peur à personne, intervint ma sœur avant que je n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche.

-Grand bien vous fasse, rétorqua Lorenzo. Et puis, je ne vous parlais pas.

Mais qu'il est désagréable ce petit enculé !! Il ose parler à ma petite sœur comme ça ?! Alors ça va chauffer !!

Je sentis une main se serrer sur la mienne. Je regardais Rosalie d'un air interrogateur, auquel elle répondit par un murmure inquiet :

-Tu devrais te calmer.

-Ah, j'ai grogné ?

-Oui.

-Absolument pas désolée monsieur Chester.

-Oh, ce n'est pas grave, je m'y attendais, sourit-il. Maintenant j'aimerai que vous soyez vraiment franche avec moi, dans votre intérêt.

-C'est toujours dans mon intérêt. Et bizarrement, je ne vous crois pas. Je ne crois personne temps que l'on me sert ce genre de discours. Pas la peine d'essayer de me convaincre, vous venez de griller une cartouche. Et, maintenant que j'y pense, vous venez de vous griller tout court. Bye-bye !