Pierre, papier, ciseaux

324 13 1
                                    

– Ce jeu m’a l’air horrible, râla Sasuke.

Il était debout au milieu de son bureau, une pièce magnifique avec des fenêtres allant du sol au plafond et une grande cheminée en obsidienne. Il avait enfilé une chemise en revenant au palais, Hinata en fut soulagée, parce que sa nudité l’aurait distraite pendant qu’ils jouaient.

– Tu dis ça parce que tu n’y as jamais joué.
Ç

a m’a l’air plutôt simple : la pierre bat les ciseaux, les ciseaux battent le papier et le papier bat la pierre. Explique-moi, d’ailleurs, comment le papier l’emporte sur la pierre ?

– Le papier recouvre la pierre, répondit Hinata.

Sasuke fronça les sourcils en entendant l’explication et la jeune femme haussa les épaules.

– Pourquoi un as est-il un joker ?

– Parce que c’est la règle.

– Eh bien, la règle veut que le papier recouvre la pierre ! Prêt ?

Ils levèrent leurs mains et Hinata ne put s’empêcher de glousser. Tous les hommes auraient dû, avant de mourir, pouvoir voir le plus jeune des Uchiha jouer à pierre-papier-ciseaux.

– Pierre, papier, ciseaux, go ! dirent-ils à l’unisson.

– Yes ! s’écria Hinata. La pierre bat les ciseaux !

– Zut, je pensais que tu allais choisir le papier.

– Pourquoi ?

– Parce que tu viens d’en vanter les mérites.

– Seulement parce que tu m’as demandé pourquoi le papier battait la pierre. On ne joue pas au poker, Sasuke, ce n’est pas une question de bluff.

Il la toisa d’un regard brûlant.

– Ah non ?

Elle fuit son regard et prit une grande inspiration avant de poser sa question.

– Tu as dit que tes marchés avec les mortels avaient connu des succès. Explique-moi.

Sasuke marcha jusqu’au bar situé de l’autre côté de la pièce, se servit son whiskey habituel et s’assit sur le canapé en cuir noir.

– Qu’y a-t-il à dire ? J’ai proposé les mêmes contrats à de nombreux hommes, au fil des années. En échange d’argent, de célébrité ou d’amour, ils doivent renoncer à leur vice. Certains hommes sont plus fort que d'autres et parviennent à dominer plus facilement que d'autres.

– Vaincre une maladie, n'est pas question de force, Sasuke.

– Personne n'a parlé de maladie.

– Mais l'addition est une maladie. On peut pas en guérir. On doit apprendre à la gérer.

– Mais elle est gérée, justement,  rétorqua Sasuke.

– Comment ? Avec d'autres contrats ?

– Ça, c'est une autre question.

Elle leva la main et ils jouèrent à nouveau. Cette fois-ci, lorsque sa pierre écrasa son ciseau, elle ne célébra pas sa victoire.

– Comment, Sasuke ?

– Je ne leur demande pas d'abandonner leur vice d'un coup. C'est un processus lent.

Ils rejouèrent et, cette fois-ci, c'est Sasuke qui remporta la victoire.

– Tu ferais quoi toi ?

Elle cligna des yeux.

– Pardon ?

Amour ComplaisantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant