Chapitre 5

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   Je me retourne lentement, le révolver dans mon dos. C'est lui. C'est Peter. Il est à deux mètres de moi, mais me domine de toute sa taille. Je me redresse doucement. Rebecca est terrifiée. Je la comprend : un jour, je me suit retrouvée à sa place face à lui. Je m'en souvient bien. On était encore à Oxford.

_ Toujours là où il ne faut pas, Callie. Me lance Peter.

Je l'ai toujours détester. Pas étonnant n'est-ce pas ?

_ Toujours à fourrer ton nez dans mes affaires, toujours sur mon chemin. Tu es encombrante. Pourtant, tu n'es rien, absolument rien...

" Tu n'es rien, tu n'existe pas". Une phrase qu'on m'a répété depuis mes 5 ans. Je ne risque pas d'oublier que je n'existe pas. Personne ne me remarque. Personne ne me parle, si ce n'est pour m'insulter. Personne ne m'entend. Personne ne me comprend. Il n'y a que les gamins : Tyler, Rebecca et les autres de l'école de Tyler. Suis-je un être imaginaire créer de leurs imagination ? Peut-être. Mais je n'existe pas. C'est clair.

_ ..., une fourmi sur mon chemin. Tu aurais pu faire parti des Falcons, callie. Mais, malheureusement, on m'a appris que tu frèquentais des chasseurs. Tu comprendras, n'est-ce pas, que nous ne les apprécions pas. Nous sommes des faucons, des chasseurs nés. Ce ne sont que de vulgaires chiens de chasse obéissant à leur maître. C'est vraiment dommage... de devoir abimé un si joli visage. Tu ressemble à ta mère. tu finiras donc comme elle.

Il brandit une armes, tire sur moi. Mon Instinct me sauve la vie : je me jette au sol. Je me redresse vivement, tire à ses pieds. Il recule. J'en profite pour rechargée mon revolver et prendre Rebecca dans mes bras. Je le tiens en joue, le temps de me retrouver du coté de la porte. Je pose Rebecca. Il tire. Je la pousse, elle tombe dans le couloir. La balle m'érafle la jambe gauche. Il range son arme, sort un couteau en se jetant sur moi. Il est plus lourd que moi. Je lâche mon arme en tombant sous son poids.

_ Une arme blanche, c'est plus joli. N'est-ce pas Callie ? Se moque t-il.

Ma jambe me brûle là où la balle m'a érraflée. Je cris à Rebecca :

_ Cours ! Vas-t'en ! Ne reste pas là !

Elle m'obéit. Peter la vois. Je le frappe. Il reporte son attention sur moi. J'ai réussi à le détourner d'elle. Mais il se lève. Je l'imite, prudente. On sait jamais : un sale coup peut vite arriver. Je le vois se préparer à lancer son couteau. Sur elle. Je m'élance, le pousse au passage et attrape Rebecca. Il lance le couteau. Je me jette sur le sol. Le couteau me coupe à l'épaule droite en sifflant près de nous. Mon élan nous envoie, Rebecca et moi, dévaller les marches de l'escalier dans une roulade. Je la protège comme je peux. Au bout, on est séparée. Elle roule jusqu'à la porte d'entrée. Moi, Je m'arreté au pied des marches. J'ai mal partout. Je saigne à l'épaule. Mais je m'en fiche. Je me relève en titubant : ma tète me lance. Je demande, anxieuse :

_ Rebecca ?

Pourvu qu'elle n'ai rien !

_ Ma tête tourne. Me répond t-elle en se levant.

Mon père est en haut des marches, avec un deuxième couteau. Mais d'où il les sort ?! Un bruit s'éleve. Un bruit familier. J'attrape Rebecca, l'oblige à se coucher. Je fais de mon corps un bouclier pour elle. Comme je m'y attendais, la vitre au dessus de nous explose. Plusieurs éclats me blesse le dos et les joues. Rebecca n'a rien. Un coup de feu retentit. Mon père se planque dans la première chambre qui se trouve sur son chemin. Celle de Tyler. Mais avant, il prend le temps de lancer son couteau sur nous. Je me redresse avec Rebecca, ouvre la porte, la pousse dehors. Le couteau se plante juste devant mes yeux, dans la porte ouverte. De peu, j'était morte. Je fais signe à Rebecca de partir. Elle court loin de la maison. Quelqu'un m'attrape alors par les cheveux et me hisse en haut. Je me débat. Mais il est plus fort que moi. Il me menace:

_ Débats-toi encore et t'es définitivement morte !

Je déglutit. Je l'ai reconnu. Ryan. Je me laisse entraîner là-haut. Je sais de quoi il est capable, depuis 17 ans que je le supporte. Je vois mon père. Il m'attrape et Ryan court dans sa chambre. Il va sûrement récupérer son attirail. Mon père me frappe au visage. Me met à terre. C'est la troisième fois en même pas une heure. Et par trois personnes différentes : Grey, Jenifer, Peter. Ce n'est décidement pas ma journée aujourd'hui. Il a à nouveau un couteau à la main. Encore ?! Ce coup ci, je suis vraiment finie... Aucune chance que je m'en tire. "Tu n'es rien", me souvenais-je. C'était vrai. Je n'étais rien face à Peter Winterhill ou à son fils préféré, Ryan. Que faisait-il d'ailleurs celui-là ? Il ne revenait pas, en tout cas. Peter me mis le couteau sous la gorge. J'allais mourir. Connaissant Peter, il me réserve une mort lente. Heureusement, Tyler et Rebecca étaient à l'abris. Du moins, je l'espère. Peter appuie. C'est comme au ralenti. Je sens le sang qui coule le long de ma gorge vers ma nuque. Je ferme les yeux. Mais le sourire de Peter m'egorgeant reste imprimée sur ma rétine. Mon père est un monstre, un sadique. Je le sais depuis longtemps mais là, c'est encore pire. D'un coup, je sens qu'il n'est plus là. Une vitre se fracasse. Je comprend alors qu'il s'est enfui en sautant par la fenêtre de la chambre. Je sens aussi quelqu'un qui s'agenouille près de moi. Deux doigts se posent sur mon coup: on prend mon pouls pour savoir si je suis toujours en vie. J'ouvre les yeux.  C'est Sader. Nos yeux se rencontre. Je lis l'inquiètude dans les siens. Et autre chose, que je n'arrive pas à définir.  Il retire ses doigts, se lève et sort. Sans doute pour essayer d'attraper Ryan. Mon coeur s'affole quand je prend conscience que je me vide de mon sang. Entre ma coupure à l'épaule, mon éraflure à la jambe et ma plaie au cou... A ça s'ajoutent les multiples petites coupures faites à mon visage et à mon dos par les débris de verre de la vitre explosée. Quelqu'un entre. Sader ? Il me voit, s'arrête deux secondes, me fixe. Non. C'est Ryan. Il a un arsenal complet sur lui. Je devinais que lui aussi allait sauter par la fenêtre. Pourquoi me fixe t-il alors ? Je le regarde sortir un briquet de sa poche de jean. Lui ne m'a pas quité des yeux. Cette fois, il sourit narquoisement. Il allume son briquet, me lance :

_ Tu as perdu, Cendrillon. Tu aurais mieux fait de me faire mon café ce matin. Adieu, fille de rien et de personne.

Il lance son briquet sur le lit en bois de Tyler. Puis il part, sans un regard en arrière. D'abord, je crois qu'il s'agit d'un de ses bluff à la noix. Le briquet s'est éteint avant de tomber sur le lit. Mais très vite, je dois me rendre à l'évidence. C'était l'un de ces briquets qui ne s'éteigne que lorsqu'on les ferme : un zippo. La lit s'enflamme. De la fumée envahit la pièce. J'essaie de me relever. J'y arrive. Ma jambe me brûle encore plus avec la fumée qui m'entourre. Deux pas et je m'effondre sur le sol. Maintenant, je suis enfumée. Je tousse, mes poumons me brûlent. Je respire très mal, j'etouffe. Les flammes sont de plus en plus vives, alimentées par les affaires de Tyler. "Heureusement qu'il n'est pas là" pensais-je tristement. Tous ses souvenirs partent en fumée devant mes yeux. Je suis d'ailleurs bientôt obligées de les fermer à cause de la fumée. Elle me fait pleurer, la chaleur monte. J'ai mal à la tête. Je me sens mal. Des fourmis me montent dans les bras. Mes paupières se font lourdes. Je suis glacée malgré l'incendie qui se propage autour de moi. Si j'ouvre les yeux, je vois flou. Je ne sens plus les douleurs causées par mes blessures. La dernière chose que je vois, c'est la peluche tigre de Tyler se consumer. La dernière chose que j'entend, c'est le crépitement des flammes. La dernière chose que je sens, c'est l'odeur de brûlé. la dernière chose que je perçois, c'est quelqu'un qui me soulève dans ses bras. La dernière chose que je pense finalement, c'est : "je ne suis rien... car je suis morte". Après, c'est comme si j'avais été aspirée dans le néan. Je n'entendais, ne voyais, ne sentais ni ne ressentais, ne pensais rien : le vide total, le noir complet et immense. Puis le voile est tombé sur moi. Irrémédiablement.

The Cycle of Wolfes,    The wolf lost - IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant