- Chapitre 4 -

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Remus était encore étourdi par ce qui s'était produit un peu plus tôt dans la soirée. Sirius l'avait raccompagné en moto. Jamais, pas même dans ses rêves les plus fous, il n'avait imaginé que cela puisse arriver. Il ne laissait jamais son imagination s'égarer trop loin. Les images de ce court trajet refusaient de quitter son esprit. Il avait dû passer pour le plus parfait des idiots. Il n'était pas parvenu à dire quoi que ce soit. Pas un mot. Il avait été tétanisé. Mais loin de se montrer moqueur, Sirius semblait tout au plus amusé par l'effet qu'il avait sur lui.

Une fois devant la moto de Sirius, ses mains tremblaient beaucoup trop pour qu'il puisse attacher son casque. Le joueur de football s'en était donc chargé. Les doigts fins du garçon avaient involontairement effleuré son cou et il avait senti son cœur s'arrêter. L'oxygène s'était soudain raréfiée et sa vision s'était troublée. Monter derrière lui n'avait pas arrangé les choses. Il tâtonna en vain, à la recherche des poignées qui auraient dû se trouver sous lui. Il n'était pas un spécialiste de ce genre d'engin mais dans les films à l'eau de rose, lorsque l'héroïne ne veut pas s'agripper au garçon -avec lequel elle finira de toute manière– elle se tient à ces poignées. À la première embardée lorsque Sirius démarra, il abandonna ses recherches, s'agrippant fermement au garçon, son cœur menaçant de s'extraire de son torse tant ses battements étaient rapides. Son parfum l'avait enivré, la vitesse l'avait étourdi, lui crier son adresse lui avait paru être un exploit surhumain.

Et puis tout s'était terminé très vite. Il était descendu, lui avait rendu son casque et l'avait regardé disparaitre dans le bruit pétaradant du moteur, tentant encore vainement de répondre au « à demain » du jeune homme. Il n'aurait su dire combien de temps il resta planter devant chez lui, à regarder dans cette direction qu'avait prise le garçon, une part de lui espérant qu'il allait faire demi-tour. C'était idiot. Il n'avait aucune raison de faire ça. La voiture de fonction de son père se garant devant leur garage le ramena à la réalité.

– Remus ? Qu'est-ce que tu fais ? demanda Lyall Lupin interloqué.

– Rien... répondit-il cherchant une excuse. Je t'attendais.

– Tu pouvais m'attendre à l'intérieur aussi tu sais ? lui fit remarquer son père amusé et visiblement peu convaincu par son mensonge.

– Je voulais te demander quelque chose, mais pas devant maman, ajouta Remus, ce qui n'était en soi pas un mensonge, sa mère paniquerait surement s'il lui disait qu'il voulait aller voir un détenu qui allait être exécuté pour avoir tué sept adolescents.

– Si tu as mis une fille enceinte Remus, il faudra bien que je le dise à ta mère, répondit Lyall en riant.

– Papa ! protesta Remus en souriant tant bien que mal, se retenant de dire à son père qu'il ne risquait pas de mettre une fille enceinte puisqu'il était complètement et irrémédiablement gay, il n'en pipa cependant pas mots poursuivant sur le sujet qui l'intéressait. Tu te souviens d'Alice Fortescue ?

– Celle dont la mère est présentatrice du JT ? s'enquit son père en remontant le petit chemin menant à leur toute aussi petite maison.

– Oui, répondit-il en suivant son père. Elle tient le journal du lycée et le numéro de la semaine prochaine concerne la peine de mort. Est-ce que tu penses que ce serait possible d'interviewer le détenu condamné à mort ?

– Je ne sais pas Remus. C'est plutôt compliqué comme procédure. Et je te rappelle que c'est des adolescents de ton âge qu'il a assassiné. Je suis pas certain que ce soit bien prudent...

– Mais il affirme être innocent. Et puis la prison d'Azkaban est la mieux gardée du pays. Avec le niveau de sécurité déployé, il ne peut rien nous arriver non ?

High School MaraudeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant