High School Maraudeur

- Chapitre 9 -

Lily aurait voulu ne plus avoir à parler et à côtoyer James Potter mais malheureusement pour elle, le destin semblait avoir autre chose en tête. Elle n'était pas revenue sur l'incident. Le moment semblait plus que mal choisi aux vues du sujet de leur conversation lorsqu'ils s'étaient revus dix minutes plus tard dans le parc des Malfoy. Ils n'étaient pas seuls et le fait qu'un élève ait été choisi pour perpétuer une malédiction dans son école rendait leur dispute assez futile. Elle n'avait rien dit après cela lorsqu'il les avait raccompagnés Remus et elle. Elle n'avait rien dit pendant les quatre minutes quarante-sept où ils avaient été seuls dans la voiture entre la maison des Lupin et chez elle. Elle l'avait consciencieusement ignoré lorsqu'il lui avait proposé de conduire. Elle l'avait entendu l'appeler après qu'elle eut claqué la porte de sa voiture mais elle ne s'était pas retournée.

Elle n'avait aucune envie d'en discuter ou même d'arranger les choses. Il avait voulu coucher avec elle par intérêt. Pour remporter un stupide combat de coq contre Rabastan Lestrange. Elle savait qu'une part de sa colère n'était pas dirigée contre lui. Elle pouvait mentir aux autres mais pas à elle-même. Elle avait flirté avec lui dans cette serre. Elle aurait aimé pouvoir blâmer les quelques verres qu'elle avait bu quelques minutes avant leur échange mais ce n'était qu'un pis-aller. Elle avait été suffisamment lucide pour peser le pour et le contre. Et le pour l'avait emporté. Tout du moins jusqu'à la révélation de Marlène McKinnon concernant les véritables motifs du garçon.

Le lendemain, elle dut prendre plusieurs bus pour aller travailler puisqu'il n'y avait aucune ligne qui pouvait l'y conduire directement. Sa mère l'avait appelé alors qu'elle était sur le trajet. James était venu la chercher. Daisy Evans était d'une politesse presque maladive et elle réprimanda Lily pour ne pas avoir attendu le garçon. La jeune fille ne pouvait pas décemment dire à sa mère la raison pour laquelle elle avait décidé de se passer des services du garçon.

Inconsciemment elle le couvrait. Ses parents appréciaient le quaterback. Parfois quand il la déposait, sa mère l'invitait à entrer prendre un goûter. La première fois, elle en avait rougi de honte mais James Potter n'avait pas la même conception de ce qui était réservé aux enfants ou non. Il pouvait être ce fêtard invétéré et ce garçon qui trempe un cookie dans un verre de lait. Il était resté un peu plus longtemps la seconde fois. Son père, Harold Evans, ayant insisté pour qu'il finisse de regarder le match avec lui. Les deux s'étaient entendu à merveille malgré le fait qu'ils ne soutenaient pas la même équipe. Elle ne savait pas exactement quand est-ce que c'était devenu une habitude, toujours était-il qu'il avait réussi à se faire une place dans leur quotidien.

Elle ne voulait pas être celle qui brise les illusions de ses parents. Ou peut-être qu'elle ne voulait simplement pas leur dire parce que ça aurait été briser toutes chances d'arranger les choses. Elle savait que ses parents ne lui pardonneraient pas un écart pareil... L'idée lui déplaisait mais elle ne pouvait pas le nier. Elle voulait qu'il arrange les choses, qu'il lui fasse oublier ce pari et le Jeu. Mais c'était impossible, à moins qu'il n'ait une machine à remonter le temps et même James Potter ne pouvait acheter quelque chose qui n'existe pas encore.

Lorsqu'elle eut fini son service aux alentours de quinze heures, il était là, garé sur le parking de Dunki'Donuts, appuyé contre la voiture de sport qu'elle avait pu conduire ces dernières semaines. Mais c'était fini. Elle était bien décidée à garder ses distances autant que possible et se mit à marcher à grand pas vers l'arrêt de bus le plus proche. Il ne sembla pas saisir le message. Typique de lui.

– Evans attend ! Il faut qu'on parle.

– Non. Je n'ai rien à te dire, répliqua-t-elle faisant mine de s'intéresser à la fiche des horaires.

– Ok. Il faut que je te parle, corrigea-t-il comme si cela changeait quoi que soit.

– Je ne veux rien entendre, asséna-t-elle, jurant intérieurement en lisant que le prochain bus n'était que dans une demi-heure.