High School Maraudeur

- EPILOGUE -

Lily se réveilla dans son lit. Elle se redressa trop brusquement pour que la pièce ne se mette pas à tanguer dangereusement. Elle baissa les yeux sur sa propre personne à la recherche d'un indice qui lui confirmerait qu'elle était... morte. La seule chose que ses yeux rencontrèrent fut son pyjama aux motifs de biche. Elle examina ses avants bras ainsi que ses jambes après avoir repoussé la couette. Elle n'avait pas la moindre égratignure...

– Lily ! hurla Pétunia, ce qui la fit sursauter puisqu'elle s'attendait à être seule.

Elle fut incapable de répondre à sa sœur, tétanisée par la peur et surtout par l'espoir infime qu'Il serait là aussi. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Il lui avait fallu tout le courage du monde pour sauter. Elle avait vu James pousser la porte au moment où elle avait basculé dans le vide. Elle avait vu la détresse du garçon, elle avait lu tout son amour pour elle. Elle avait fait ça pour les sauver tous mais l'idée d'avoir abandonné James la brisait. Elle avait longtemps été aveugle au lien qui les unissait tous les deux mais désormais, elle était plus que certaine qu'il était celui qui lui était destiné. Elle n'avait jamais été une grande romantique et le concept d'âme sœur lui semblait creux, vide de sens. Elle ne pouvait qu'y croire lorsqu'elle se trouvait face à lui. À la fois opposés et complémentaires, ils étaient comme deux faces d'une même pièce et peut-être qu'ils étaient condamnés comme celle-ci à ne jamais se voir, unis mais séparés.

La porte s'ouvrit brusquement à la volée, laissant apparaître une Pétunia qui posa sur elle un regard profondément scandalisé. Lily connaissait assez sa sœur pour comprendre que celle-ci ne comprenait pas ce qu'elle faisait encore au lit. C'était incompréhensible. C'était comme si elle revivait une journée « type ». Elle l'entendit lui hurler que si elles étaient en retard pour sa rentrée en tant que senior, elle ne lui pardonnerait jamais. Le cerveau de Lily, tenta d'assimiler les paroles de sa sœur. « Rentrée » ? « En senior ? ». Son paradis était... le premier jour de la rentrée ? Elle ne comprenait pas ce choix des forces supérieures qui étaient à l'œuvre mais elle décida de se prêter au jeu. Elle ne pouvait pas décemment rester au lit et risquer de se mettre à dos la réplique parfaite de Pétunia.

Elle se leva donc et à mesure qu'elle se préparait, son excitation grandissait. S'il s'agissait du premier jour de cours... alors Il serait là ! Elle allait le voir. Elle accorda à son apparence un peu plus de temps malgré les protestations excédées de Pétunia. Celle-ci sembla plus que surprise lorsqu'elle la rejoignit finalement dans l'entrée.

– Il était temps que tu fasses un effort. T'es une junior maintenant.

Elle savait qu'elle n'obtiendrait pas plus de sa sœur aînée. Il avait fallu un effort presque surhumain à Pétunia pour prononcer ce demi – compliment. Elle était plutôt satisfaite que son imaginaire lui ait offert une réalité alternative crédible. Si Pétunia avait été gentille avec elle, elle aurait su qu'il s'agissait d'un mirage. Dans cette version, elle pouvait presque croire qu'elle était encore en vie. Peut-être qu'elle n'était pas morte ? Peut-être qu'elle était dans le coma. James était-il à son chevet ? Son cœur se brisa à l'idée du mal qu'elle avait causé à ses proches. Elle aurait voulu être certaine que ça n'avait pas été vain. Que Severus avait bel et bien rendu le journal. Elle ne pouvait que l'espérer de tout son cœur. Elle fouilla dans ses poches et en sortit les clés de sa voiture qui était comme toujours garée dans sa rue. Elle lança un regard vers la maison de son ami d'enfance. Elle ne s'arrêta néanmoins pas. Elle ne voulait pas de lui ici. Il n'était pas celui qu'elle voulait voir. Elle démarra et prit la direction de chez Remus malgré les plaintes de Pétunia qui ne voyait pas l'intérêt d'aller chercher le garçon qui ne l'intéressait pas le moins du monde.

– Tu ne disais pas ça quand il s'est mis à traîner avec Sirius, lui rappela Lily avant de se rendre compte que ce n'était pas vraiment le cas.