High School Maraudeur

- Chapitre 22 -

Sirius aurait voulu qu'il y eut plus de monde, ainsi serait-il peut-être passé inaperçu dans la foule. Pour quelqu'un qui avait toujours aimé le surplus d'attention, il se prenait à regretter de ne pas être plus discret. Si ça avait été le cas, il aurait pu faire ses adieux à son petit frère. Il aurait aimé le voir une dernière fois avant qu'il ne soit mis en terre mais ça lui avait été refusé. Il devait se contenter d'observer la cérémonie à distance, dissimulé par la haute croix d'une tombe. Il vit les invités jeter un par un de la terre et la pensée que Regulus soit enfermé dans une boite qui elle-même serait profondément enfouie sous terre le révoltait.

Il posa une main contre l'écorce d'un saule pleureur, bien trop faible pour tenir debout seul. Il n'avait presque rien mangé depuis que le corps de son frère avait été retrouvé... Dorea ne l'avait laissé sortir qu'à condition qu'il déjeune. Il s'était exécuté et avait vomi le tout quelques minutes plus tard dans les buissons des McKinnon. La mère de Marlène allait en faire une jaunisse. Il était parvenu à tituber jusqu'au cimetière, se cachant comme un hors la loi. Les Potter avaient été convié. Pas lui. Il reconnut la silhouette de James au loin tandis qu'une vague de jalousie le parcourait. Regulus était son frère à lui ! Pour James, il n'était qu'un cousin éloigné. Pourtant il était plus proche de lui.

Il avança d'un pas, puis d'un second. L'alcool lui faisant oublier sa promesse de ne pas faire d'esclandre... d'observer à distance. Personne ne le connaissait comme lui. Personne ne l'aimait autant qu'il l'aimait. Chaque pas le rapprochait davantage et son cœur semblait plus lourd que jamais à mesure que la distance entre Regulus et lui s'amoindrissait. Les invités qui lui tournaient le dos ne suffisaient pas à le dissimuler à ceux qui lui faisaient face. Un murmure parcouru l'assistance. Son prénom passant de lèvres en lèvres jusqu'à finalement atteindre les oreilles de Walburga qui se retourna brusquement, la fureur et la haine brûlant dans son regard d'acier. Cela ne l'arrêta pas. Elle ne lui faisait plus peur. Il n'était plus un enfant qu'elle pouvait terroriser à loisir. Bellatrix fut néanmoins celle qui brisa les rangs pour le rejoindre en quelques enjambées, lui bloquant la route.

– Tu n'as rien à faire ici ! siffla-t-elle.

– C'est mon frère, répondit-il en essayant de la contourner, refusant de la laisser lui faire perdre davantage de temps.

– Ton frère ? Tu n'étais plus son frère. Et ça bien avant qu'il ne meure, ajouta-t-elle le rappelant cruellement à la réalité.

– Bouge de ma route Bella, lui ordonna-t-il d'une voix basse et menaçante.

– Sinon quoi ? le défia-t-elle.

Sirius n'avait jamais été violent malgré les études qui démontraient que la plupart des enfants victimes de violences tendaient à reproduire le schéma parental. Il la repoussa sans ménagement, la regardant s'écrouler délibérément et dramatiquement par terre.

Il reprit sa route et cette fois, Walburga fut celle qui s'avança. Il ne put retenir un sourire. Il se doutait de ce qui allait suivre. Aveuglée par la colère, sa mère semblait avoir oublié les invités, hurlant de rage et se jetant sur lui. Il ne tenta pas de l'éviter. Il ne ressentait aucune douleur malgré les coups qu'elle lui infligeait. Rien ne pouvait lui faire plus mal que son cœur et elle n'était pas capable de l'atteindre. Il l'entendit lui dire qu'elle aurait voulu qu'il soit mort à la place de Regulus. Elle aurait voulu qu'il ne fût jamais né. Elle laissa échapper un rire cruel et irradiant de folie. Elle lui rappela cruellement ce qu'elle lui avait fait, et ce qu'elle lui ferait à l'avenir.

Il n'esquissa pas le moindre geste lorsque ses doigts s'enroulèrent autour de son cou. L'air vint à lui manquer. Il sentit ses ongles s'enfoncer dans sa peau mais ne tenta pas de se défaire de son emprise. Les flashs des journalistes présents crépitèrent et elle revint à elle-même, son regard allant de lui aux paparazzis. Elle venait de fournir des aveux complets. Publiquement. Le monde venait de découvrir son vrai visage. Le masque de perfection était tombé et seul demeurait le monstre qu'elle était.