High School Maraudeur

- Chapitre 7 -

Lily attendait impatiemment dans le froid. Son uniforme de Dunki' Donuts n'était vraiment pas adapté pour l'hiver qui avait décidé de pointer le bout de son nez un peu plus tôt que prévu. Tu parles d'un réchauffement climatique ! Comment pouvait-il faire aussi froid alors que le mois d'octobre venait tout juste de commencer ? Et cet idiot de Potter qui était encore et toujours en retard. Elle trottina sur place pour tenter de se réchauffer, maudissant le jeune capitaine dont la rutilante voiture apparue enfin sur le parking. Il descendit de son petit bolide, lui tendant les clés en un geste devenu routinier.

– T'es en retard ! lui fit-elle remarquer sur un ton plus qu'agacé en prenant les clés de la voiture, claquant la porte après s'être installée à la place conductrice.

– L'entrainement a duré plus longtemps que prévu, lui répondit-il avec nonchalance, semblant parfaitement insensible à sa colère, s'enfonçant tout simplement dans le confortable siège en cuir de la place passager.

– J'ai failli mourir de froid à cause de toi ! ajouta-t-elle en augmentant le chauffage dans l'habitacle.

– Il faut des heures pour mourir de froid. Et tes doigts ne présentent aucun signe d'engelures, récita-t-il en parcourant distraitement ses sms sur son téléphone.

– Est-ce que je dois t'appeler Docteur Potter maintenant ? demanda-t-elle se concentrant sur la route pour ne pas céder à ses envies de meurtre.

– C'est toi qui veut devenir médecin, pas moi.

Elle ne trouva rien à répliquer à cela, toujours étonnée par l'immense savoir du garçon. Il semblait posséder des connaissances infinies dans à peu près tous les domaines. Le plus terrifiant étant qu'il semblait en savoir tout autant sur elle.

– Comment est-ce que tu...

– J'ai regardé un documentaire sur l'Antarctique, répondit-il. Tourne à gauche.

– Je parlais pas de l'hypothermie mais de ce que je veux faire plus tard ! Et pourquoi je tournerai à gauche ! Ajouta-t-elle sans faire mine de mettre son clignotant. J'habite à l'opposé !

– J'ai une course à faire ! Tourne à gauche ! Lui ordonna-t-il, ce qui déplut cordialement à la jeune fille.

– Non. Tu n'auras qu'à y aller une fois que je me serais déposée chez moi ! Répliqua-t-elle sur un ton qui se voulait catégorique. Et t'as pas répondu ! Comment tu sais que je veux faire médecine ?

– Je te réponds si tu tournes à gauche ! dit-il en haussant les épaules.

– C'est du chantage !

– Alors pense à la planète. Cette voiture consomme beaucoup et pollue donc tout autant. Faire des allers retours ne va pas aider la couche d'ozone.

– Oh parce que maintenant t'en a quelque chose à faire de la planète ? Demanda-t-elle se réfugiant dans l'ironie dans une vaine tentative d'ignorer les pointes acérées de la culpabilité.

– Je vis dessus, bien sûr que j'en ai quelque chose à faire, répondit-il toujours aussi incapable de saisir la moindre nuance de langage.

– C'était de l'ironie ! s'écria-t-elle déjà épuisée par leur échange.

– Tourne ! hurla-t-il alors qu'ils arrivaient à ladite intersection.

Elle n'aurait su dire si elle avait obéi parce qu'il avait hurlé et qu'elle avait paniqué et braqué brusquement ou si elle avait cédé au chantage du garçon en raison de sa trop grande curiosité. Le résultat était de toute manière le même. Il avait gagné.

– Où est-ce qu'on va ? s'enquit-elle. Le centre commercial est de l'autre côté.

– Ils demandent les cartes d'identités au centre commercial, répondit-il lui désignant la droite du doigt, sans lever les yeux de son téléphone. Tourne à droite et ensuite à gauche deux fois.