High School Maraudeur

- Chapitre 8 -

James était rarement impressionné par quoi que ce soit mais cette nuit-là, Lily Evans était devenue l'exception pour la seconde fois. La première fois que la jeune fille l'avait surpris ils n'étaient encore que des enfants.

L'école avait organisé une kermesse et tout allait pour le mieux jusqu'à ce que Sirius et lui aient la brillante idée d'importuner Severus Snape. James n'avait jamais apprécié le garçon et le sentiment était plus que réciproque. Le gardien de l'école primaire avait imprudemment laissé une échelle dans la cour de récréation. Celle-ci conduisait au toit d'un porche sur lequel les deux gamins qu'ils étaient alors avaient jugé malin de cacher le sac de Severus. James avait défié Snape d'aller chercher ses affaires sachant pertinemment que ce dernier avait le vertige. Il s'apprêtait à savourer l'humiliation qu'il infligeait à son ennemi. Les enfants ne sont pas tendres à cet âge-là, et la petite troupe qui s'étaient formé autour d'eux redoublait d'inventivité pour qualifier la « lâcheté » de Snape.

Mais c'était sans compter sur Lily Evans, qui était intervenue. Elle avait grimpé à l'échelle sous les regards abasourdis de ses camarades, et était redescendue quelques minutes plus tard, le sac de son meilleur ami à la main. La suite, toute la ville la connaissait. James Potter avait décidé du haut de ses onze ans qu'une fille avec autant de cran était digne de lui et s'était empressé de le lui faire savoir. Le poing de la jolie rousse venant s'écraser sur son visage lui avait plus ou moins fait comprendre que ça avait été prématuré de le lui demander quelques minutes après avoir humilié son ami.

Après cet « incident », James avait évité la jolie rousse pour s'épargner de finir de nouveau le nez cassé à l'hôpital, tout du moins jusqu'à cette histoire de pari. Et passer plus de temps avec elle n'avait pas arrangé les choses entre eux. Chaque matin il se garait devant le petit pavillon des Evans et lui laissait le volant puisqu'elle s'était avéré bien plus douée que lui pour manier la boite manuelle de la voiture de sa mère. Il l'attendait le soir pour rentrer, et le conduisait à son travail le soir et les week-ends. Cette nouvelle « routine » sans être désagréable n'était pas pour autant appréciable. Leurs conversations se limitaient à se disputer sur à peu près tous les sujets, tous deux incapables de trouver un terrain d'entente.

Il ne pouvait néanmoins s'empêcher de l'admirer. Il avait très vite compris que sa famille et elle ne roulaient pas sur l'or mais elle n'était ni avide de plus et n'éprouvait aucune honte à l'égard de son milieu social d'origine. Loin d'être dénuée d'ambition, elle avait décidé de miser sur elle-même avec succès. Lily Evans était de loin la meilleure élève de l'école. Les professeurs l'adoraient. D'une gentillesse rare, elle aidait ceux qui avaient des difficultés par des cours de tutorat. Talentueuse et généreuse, elle était pourtant très discrète, ne cherchant nullement la reconnaissance ou la popularité, elle préférait de loin l'anonymat et la paix qui allait de pair avec.

Certains pouvaient la trouver « trop » sérieuse ou « trop » bucheuse mais avait-elle vraiment le choix ? Ils pouvaient se permettre de sortir tous les soirs pour s'amuser, ils pouvaient même se permettre d'être moyens dans toutes les matières et dans tous les domaines mais pas elle. Elle n'avait pas de riches parents qui payeraient pour ses études. Elle devait obtenir une bourse, hors celles-ci n'étaient pas donnés à la légère surtout quand il s'agissait de grandes écoles. La compétition était rude et elle voulait gagner pour offrir une meilleure vie à ses parents et probablement pour que ses enfants n'aient pas à devoir se battre autant pour réussir.

Mais tandis qu'il semblait être capable de voir ses qualités, elle semblait ne pas parvenir à en faire autant pour lui. Il avait sans cesse l'impression d'être une éternelle source de déception pour elle. Il n'aurait pas dû s'en soucier mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Il aurait voulu voir autre chose que de la désapprobation ou de l'agacement dans le regard émeraude de la jeune fille.