High School Maraudeur

- Chapitre 17 -

Marlène observait son reflet dans le grand miroir de l'entrée, réajustant l'une de ses mèches blondes derrière son oreille avant de finalement la ramener en avant pour qu'elle encadre son visage. Elle afficha une moue contrariée. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle réussisse des coiffures « négligées » lorsque personne n'était là pour les admirer ? Elle regarda Sirius descendre l'escalier, lui apportant son manteau et son sac qu'elle avait laissé dans sa chambre pour descendre dîner. Elle avait savamment évité de remonter avec lui après celui-ci, sachant pertinemment ce qu'il se passait lorsqu'ils étaient seuls près d'un lit... ou seuls tout court. Elle claqua la langue, agacée de voir que comme toujours, ses cheveux étaient parfaitement attachés, ses mèches noires s'échappant de son chignon.

– Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait encore ? demanda-t-il en remarquant son agacement.

– Rien, répondit-elle plus hargneuse que ne le voulait véritablement la situation.

– Est-ce que c'est encore à cause de James et Evans ? l'interrogea-t-il en lui tendant son manteau, gardant son sac en main le temps qu'elle enfile celui-ci.

– Non, mentit-t-elle en lui arrachant presque le sac des mains. Où est-ce qu'ils sont passé d'ailleurs !

– Comment tu veux que je le sache, soupira-t-il ne dissimulant pas son agacement face à l'humeur taciturne qui s'était emparée d'elle.

Il est vrai qu'elle n'avait pas été des plus joyeuses mais pour sa défense, son meilleur ami se comportait comme le dernier des connards en couvant d'un regard qui en disait long une fille qui n'était pas sa petite amie. Elle n'avait pas décoché un mot mais son sang n'avait fait qu'un tour lorsqu'elle remarqua le petit manège des deux adolescents à table. Le pire étant qu'elle semblait la seule contrariée par la situation. Le père de James, Charlus, qui avait de coutume un véritable don pour dire ce qu'il ne faut pas quand il ne le faut pas, se garda bien de faire le moindre commentaire sur les langoureux regards que se lançaient James et Lily. Dorea semblait quant à elle extatique, souriant à chaque fois que des rougeurs coloraient les joues de l'un des deux protagonistes. Sirius n'avait été d'aucune aide, mangeant avec appétit alors que James était en train de commettre un adultère, mais qu'attendait-elle au juste du Casanova notoire ?

– On doit les trouver, dit-elle d'un ton sans appel.

– N'importe quoi, répliqua-t-il en la poussant vers la porte. James ne fera rien avant d'en avoir parlé à ta copine.

– Tu n'en sais rien, rétorqua-t-elle en essayant de le contourner.

– Marley ! lâcha-t-il perdant patience. Tu ne pourras pas l'empêcher. Il va rompre avec Emmeline. Il aime Evans depuis la fois où elle lui a mis une raclée.

– Je suis ravie de savoir qu'il est masochiste, répliqua-t-elle en optant pour un ton sarcastique qui peinait à dissimuler sa colère latente.

– Je te raccompagne, soupira-t-il en la poussant dehors refermant la porte derrière eux.

– Ok mais c'est moi qui conduit ! dit-elle d'humeur un peu plus légère à l'idée de faire un tour en moto.

Sirius tenta de l'empêcher de prendre les clés, lui attrapant les mains pour les faire sortir de ses poches en lâchant néanmoins un rire sincèrement amusé. Inconsciemment son humeur allait de pair avec celle de la jolie blonde. Ce n'était pas toujours une bonne chose car cela signifiait que lorsqu'elle était agacée, il l'était aussi. Les deux adolescents se montraient alors exécrables l'un envers l'autre, ce qui conduisait inévitablement à une dispute bien souvent disproportionnée. L'avantage était que la colère était un sentiment qu'ils assimilaient tous les deux à une activité des plus agréables. Si Marlène avait envie de lui, son propre désir pour elle s'éveillait et leur conflit se réglait « à l'amiable ».