Chapitre 39

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Remus est toujours face à moi, assis sur sa petite chaise en bois. Je me rends alors compte que je ne connais ni l'heure, ni l'endroit, où je me trouve. Il serait temps de poser les bonnes questions.

"- Où sommes-nous exactement ? Finis-je par demander.

- en effet, ça doit t'intriguer. Nous sommes dans un village que les rebelles ont construit assez loin d'Arya pour rester dans le secret, et pouvoir survivre à l'extérieur.

- incroyable... Alors la légende de " ceux qui vivent par delà les murs" était bien réelle... Dis-je le souffle coupée.

- on ne peut plus vrai, mais il faut que notre existence se limite au stade de légende, pour notre sécurité à tous. "

Je suis maintenant pleine d'espoir en découvrant qu'une société de rebelle a réussi à se créer et survivre hors des murs d'Arya. Cependant, un élément à ce sujet me parait étrange.

"- Mais comment faîtes-vous pour survivre avec les sans-âmes qui rôdent la nuit ? Ils sont redoutables.

- Au début de l'ère des rebelles, ils devaient défendre le village toutes les nuits au prix de grosses pertes, cela ne pouvait plus durer. Ainsi ils ont trouvé une solution beaucoup plus sûr pour survivre dans la forêt.

- Qui est ? Demandé-je curieuse."

Il se penche et, pour illustrer ses paroles, touche le mur à côté de lui.

"- Tu vois ce que c'est ça, n'est-ce pas ?

- Un des rondins de bois qui constitue le mur ? Proposé-je, ne voyant pas où il veux en venir. "

Il acquiesce et se lève, sans pour autant me répondre. Il s'approche du rideau et tire celui-ci pour me donner vue sur la pièce principale.

"- et là que vois-tu ?

- Une salle, plus grande, avec un grand tapis. Tous les murs sont en bois comme ici. Et il y a... Un tronc, en plein milieu. Listé-je à moitié étonnée. "

Il se retourne vers moi avec un sourire éclairé et fait de grands gestes avec les mains pour accompagner ses propos.

"- C'est là notre secret Eraun ! Nous vivons dans les arbres ! Dans cette forêt, ils sont immenses, leur cime nous protège des intempéries et leur hauteur des sans-âmes. M'explique-t-il avec fierté.

- incroyable, soufflé-je."

Je suis en pleine extase et le chef nage dans le bonheur en m'expliquant son mode vie. Mais nos sentiments d'euphorie sont bien vite calmés par les bruits de pas qui se font entendre dans la pièce principale.
Rémus reprend son rôle de chef, avec une attitude plus sérieuse et statique, tandis que je garde un œil intrigué.

Louis ne tarde pas à passer sa tête joviale par le rideau, bien fière d'avoir réussi sa mission. Il court vers le lit et s'assoit à mes pieds comme si nous nous connaissions depuis toujours.

"- Ce gosse t'a adoptée, remarque Rémus avec un air consterné."

Alors que je m'apprête à acquiescer, un nouvel homme pénètre dans la chambre. Il parait de la même tranche d'âge que Rémus, mais avec un dos beaucoup plus courbé. Ses cheveux blancs sont parcourus de mèches rousses et ses habits montrent bien sa fonction de guérisseur.

Il s'approche de moi, après avoir fait un signe de tête au chef, avec qui il semble partager une bonne amitié. Il se présente de manière chaleureuse et vient tout de suite vérifier mon état.

"- Je suis rassuré de voir que tu t'es réveillée, car tu étais dans un triste état. Comment te sens-tu ?

- Et bien j'ai vraiment mal à l'abdomen et à l'épaule et je peux à peine bouger. Je n'arrive même pas à me redresser.

- Je dois te dire que ton état est plutôt grave, ta blessure à l'épaule est plus ancienne et très infectée. Je vais tout faire pour te soigner, mais ton rétablissement risque d'être long."

Je comprends avec peine que je ne risque pas de marcher avant quelques jours.

Mon soigneur se retourne vers les deux autres avec un air patient.

"-Je vais lui appliquer des onguents donc vous pouvez nous laissez seules si vous plait ? "

Remus n'insiste pas et quitte les lieux avec un signe cordial du menton à mon égard. Je comprends dans ses yeux qu'il me promet de revenir bientôt. En effet, nombreuses de mes questions sont encore sans réponse, je pense que de longues discussions nous attendent encore tous les deux.

Par contre, le petit Louis ne semble pas du même avis. Il secoue énergiquement la tête et refuse de bouger. Le soigneur me regarde pour avoir mon ressenti. Il veut savoir s'il doit employer la force ou laisser couler. Je le rassure.

Louis et moi échangeons des regards rieurs, quand il comprend qu'il peut rester. Je me rend compte que je suis déjà attachée à ce gosse, bien que notre rencontre soit très récente.

"- Allonge-toi sur le ventre je vais regarder ton épaule, me demande le vieil homme avant de se tourner vers Louis, et toi tu as intérêt à te tenir à carreaux. "

Âmes TranchantesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant