Chapitre 4

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Je hurlais et attrapais ma serviette pour me couvrir. Chuck se tenait sur le rebord de la fenêtre et m'observait avec de gros yeux.

- Chuck je vais te tuer !!! Criais-je
- Désolée la nouvelle je ne savais pas que c'était toi sous la douche je te promet !!! Répondît il a travers la fenêtre.
- Dégage ! Lui ordonnais-je me demandant ce qu'il faisait toujours ici.

Je m'habillais rapidement et sortit de la salle de bain. Il était toujours planté là, et avait le visage cramoisi. Il marcha à reculons en me voyant débouler vers lui.

-  T'es vraiment qu'un petit con ! Le poursuivais-je, reviens ici !
-  Je te promet que je savais pas que c'était toi, je l'aurai jamais fais sinon ! Dit il en joignant ses mains en signe de pardon.

Je continuais de le courser, ce morveux méritait que je lui colle une raclée !

-  Qu'est ce qu'il se passe ici, intervint Alby, j'ai entendu des cris.
- Ce sale gamin m'a espionné par la fenêtre pendant que je prenais ma douche, voilà ce qu'il se passe ! Hurlais-je
- Du calme, ordonna Alby. C'est vrai ça Chuck ?
-  Je ne l'espionnais pas, se défendit il, je voulais simplement faire une blague ! Je ne savais pas que c'était elle a l'intérieur.

Alby soupira.

-  Qu'est ce qu'on t'a déjà dit à propos de ces blagues, gronda t'il, tu seras privé de dîner demain !

Chuck soupira.

-  Quoi c'est tout ?! Intervins-je
-  Qu'est ce que tu veux ? On va pas non plus le foutre au gnouf parce qu'il t'as vu à poil, répondît il.
- Non mais je rêve ! Dis-je en levant les bras au ciel.

Je lâchais l'affaire et rentrais furibonde vers la ferme.
« Ben oui c'est pas grave si il m'a vu à poil, prenons tous notre douche ensemble tant qu'on y est ! » pensais-je avec agacement.
Je balançais mes affaires sales à côté de mes autres affaires.

Je me rendis ensuite sur le champ d'herbe, ou plusieurs garçons étaient déjà allongés. Je m'installais au total opposé, pour être loin de tout le monde. Je remarquais qu'ils avaient tous un sac de couchage, et moi non. Tant pis, je n'avais pas envie de retourner en demander un. J'avais besoin de paix. Je m'enfonçais dans l'herbe et rabattais ma capuche sur mon visage.

« Demain est un autre jour » pensais-je avant de m'endormir.

***

Je fus réveillée par le contact d'une main sur ma bouche. Mon premier réflexe fut de crier, mais mon cri fut étouffé. C'était Alby, et il avait son index tendu en face de ses lèvres qui m'incitait à ne pas faire de bruit. Je poussais sa main de mon visage.

- Ça va pas ou quoi ? Chuchotais-je
- Il ne fallait pas que tu fasse du bruit, maintenant suit moi en prenant gare à ne pas marcher sur les autres.

Il n'était pas obligé de me réveiller comme un putain de psychopathe. J'enjambais les bras et les jambes des blocards endormis par terre. Il m'amena jusqu'au mur ouest.

- Qu'est ce qu'on fait ici, demandais-je, et puis il est quel heure ?

Le soleil n'était pas encore levé, il devait être tôt le matin.

- Il faut que tu vois quelque chose, expliqua t'il.

Il poussa le rideau de lierre qui descendait le long du mur. Derrière, se trouvait un carreau.

- Approche toi, m'invita t'il

Je le regardais d'un air méfiant, mais finis par m'avancer. De ce que je pouvais voir, le carreau était comme une sorte de fenêtre qui donnait sur l'intérieur de Labyrinthe.

- Oui, et ? Demandais-je

Je ne voyais pas trop l'intérêt.

- Chht, intima t'il, attend.

Je grognais. Je voulais retourner me coucher. Soudain, quelque chose apparu de l'autre côté du carreau. Au début, je ne distinguais qu'une immense ombre. Puis, une chose gigantesque apparue. Mon sang se figea. Je n'avais jamais rien vu d'aussi horrible de ma vie. Devant moi se trouvait un énorme monstre de chair et de métal. La grosse bête se déplaçait comme une araignée sur ses pattes de ferrailles, serties de couteaux, pinces, et autres instruments de torture. La partie supérieur de son corps était un amas de chair flasque, de laquelle je n'arrivais pas à distinguer la tête.

- C'est un griffeur, expliqua Alby. Et c'est la raison pourquoi tu ne devras jamais t'aventurer dans le Labyrinthe. A moins que tu veuille finir en casse croute.
- Mais d'où elles sortent ? Ces choses ne peuvent pas être naturelles !

Il soupira. Je compris que je commençais à l'énerver avec mes questions. Mais il ne pouvait pas me montrer quelque chose comme et attendre que je me contente de hocher gentiment la tête.

- On ne sait pas, admit-il. Tout ce qui importe c'est qu'on sait qu'elles sont là.

Pas très convainquant comme explication. Je ne pouvais pas détacher mes yeux de cette abomination. Le soleil commençait à se lever.

- Aller viens, dit Alby, les portes vont bientôt s'ouvrir. Je vais te confier à Newt pour la visite.

Je soupirais. J'étais soulagée de la faire avec Newt. Alby me rendait nerveuse. On se dirigeait vers la ferme quand j'aperçus un groupe de garçon a côté de l'ouverture d'un mur. Je reconnaissais Minho avec qui j'avais discuté hier soir.

- Qu'est ce qu'ils font ? Questionnais-je Alby.
- Ce sont les coureurs, ils attendent l'ouverture de Labyrinthe.
- Pourquoi ?
- Pour y entrer, tiens !
- Mais tu as dis qu'on ne devait jamais y entrer ?
- C'est ça, personne n'y entre, à l'exception des coureurs.
- Et qu'est ce qu'ils font à l'intérieur au juste ?

Il soupira. Je le saoulais encore.

- Newt t'expliquera ça tout à l'heure, un peu de patience.

Les portes du Labyrinthe s'ouvrirent. J'essayais d'agir comme ci tout était normal, alors qu'en réalité j'étais encore totalement flippée. Les coureurs s'engouffraient dans l'enceinte de béton sans se retourner. Je frissonnais. Comment pouvait-il y aller, en sachant que ces horribles créatures rôdaient dans les parages ?

- Va à la cuisine, me conseilla Alby, il doit déjà t'y attendre.

Je lui faussais compagnie sans me faire prier. Je rejoins la cuisine en trottinant. Des blocards étaient déjà attablés et mangeaient leur petit déjeuner. J'aperçus Newt qui était en train de discuter avec un autre garçon. En me voyant, il me fit un signe de la main, et vint à ma rencontre.

- Salut la nouvelle, bien dormis ? Demanda t'il

Je haussais les épaules. Dormir par terre n'était pas des plus confortables, surtout sans sac de couchage, mais avec la fatigue je m'étais endormie plutôt rapidement.

- J'ai eu vent de ta petite mésaventure d'hier soir ?

Je rougissais. Les souvenirs resurgirent d'un coup. Je sentais le regard des blocards sur moi. C'était terriblement embarrassant. Je fusillais Chuck du regard en le voyant attablé, je ne pouvais pas croire qu'il avait tout raconté à tout le monde. J'avais envie de m'enfouir sous terre.

- Ça ne se reproduira plus, assura t'il, à présent quelqu'un surveillera l'entrée de la salle de bain quand tu te doucheras, comme ça tu seras tranquille.
- Super...dis-je d'une voix sarcastique.

Il se gratta l'arrière de la tête, il avait l'air aussi gêné que moi d'aborder le sujet.

- Mange ton petit déjeuner, on partira pour la visite ensuite !

Wicked Games - Le LabyrintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant