Chapitre 32

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Je referme la porte alors que des larmes ruissellent sur mon visage. S'il m'arrive quelque chose, il sera anéanti. Je passe par la salle de bain pour reprendre une certaine contenance. Il aura fallu que le monde se détruise pour que je devienne maman de deux adorables enfants pour qui je donnerai ma vie sans aucune hésitation. Je commence à me demander si Rick n'a pas raison. Je devrais peut être rester ici.

Ne sachant plus vraiment où j'en suis, je vais discuter avec Carol pour essayer de démêler tout ça. Au bout de vingt minutes de discussion, Carol pose sa main sur la mienne et me dit très calmement.

_ Reste à la maison, je partirai à ta place.

_ Carol, non, c'est à moi d'y aller

_ Pourquoi, je suis aussi douée que toi et je n'ai pas deux enfants qui comptent sur moi, dit – elle avec une pointe de tristesse dans la voix pensant sans doute à sa fille disparue.

_ Mais s'il t'arrive quelque chose, . . . répondis – je horrifiée à cette pensée.

_ Erin, s'il m'arrive quelque chose, on pourra se dire que nous avions pris la bonne décision, dit – elle fataliste.

_ Merci Carol, merci infiniment, répondis – je en la serrant dans mes bras.

Je défais mon sac quand la porte s'ouvre brusquement. Je n'ai pas le temps de me retourner que Rick enserre ma taille de ses bras musclés et me chuchote à l'oreille.

_ Merci, mon amour, merci.

Je me retourne pour lui faire face, je veux voir ses yeux quand je vais lui parler.

_ Remercie Carl.

_ Pourquoi ?

_ Il m'a appelé, . . . maman . . . et j'avoue que cela m'a pas mal retourné, donc je vais rester pour eux . . . et pour toi . . .

Rick m'embrasse avec un infini tendresse puis il reprend.

_ Allons nous coucher maman, papa a une grosse journée

Rick me cale contre lui. J'ai la tête appuyée contre son torse qui monte et descend au rythme de sa respiration. Je n'arrive pas à dormir, alors je le regarde lui, mon cœur se gonfle quand je le vois détendu c'est si rare. Je me demande si j'ai fait le bon choix de rester alors que lui va sortir risquer sa vie.

Quand il se réveille, je me redresse comme un diable qui sort de sa boîte. J'ai aidé le groupe à vérifier une dernière fois les sacs et à charger les voitures. Les moments des au revoir est arrivé. Et Dieu m'est témoin que je déteste ça. Je serre tout le monde dans les bras et remercie encore une fois Carol de prendre ma place. Il ne me reste plus que Rick. Il s'avance vers moi et m'enlace, calant sa tête dans mon cou. Puis il me dit.

_ Faites attention à vous.

_ Oui, ne t'inquiète pas pour nous . . . reviens moi en un seul morceau . . . vivant, précisais – je avec un sourire en coin.

_ Je t'aime, me dit – il simplement.

_ Moi aussi, je t'aime, lui répondis – je le regard perdu dans ses yeux bleus.

Puis juste avant de prendre le volant du pick – up, il me retient et m'embrasse avec une infinie douceur.

La première journée se passe dans le calme. Je m'occupe de la maison, prend des tours de garde. Elle passe relativement vite. À la fin du deuxième jour, je commence à guetter leur retour malgré moi. Hershel vient à ma rencontre sur le chemin de ma ronde.

_ Ne t'inquiète pas Erin, ils vont rentrer, me dit – il avec calme et persuasion.

C'est dingue, ce vieil homme a une faculté pour lire dans les gens et dire ce qu'il faut quand il le faut.

_ Je sais, finis – je par dire. Je sais qu'il reviendra sauf . . . s'il est mort, finis – je en essuyant une larme qui roule sur ma joue.

_ Erin attend

_ Je dois aller m'occuper de Judith, dit – je pour avoir une porte de sortie à cette conversation.

Le repas se passe dans une ambiance tendue. Je couche nos enfants puis je repars prendre un tour de garde avec Glenn.

_ T'inquiète pas Erin, ils vont rentrer, Rick revient toujours.

_ . . .

_ Tu sais comment c'est dehors, il faut parfois plus de temps pour . . .

_ parer aux imprévus, dis – je pour finir la phrase de mon coéquipier.

La nuit passe mais rien. Toujours aucun signe de Rick ni des autres.

Un jour passe puis un autre et encore un autre. Cela fait maintenant plus d'une semaine qu'ils sont partis. En plus de la culpabilité qui me ronge de ne pas être partie, je pense à Carol qui a pris ma place dans le groupe.

Devant les autres, j'essaie de garder la tête haute mais c'est de plus en plus dur. Mais bien qu'ils essaient de garder espoir, je les vois sombrer un peu plus chaque jour dans l'inquiétude. Une fois les petits couchés, je réunis tout le monde dans le salon.

_ Bien, commençais – je, le groupe n'étant toujours pas revenu, il va falloir se débrouiller. Les réserves étant critiques, je vais partir en ravitaillement . . . seul et je vous laisse la voiture, précisais – je.

_ Mais Erin, on a tout vidé dans les alentours, me dit Glenn.

_ Je sais tout ça Glenn, mais il y a sûrement des maisons que l'on a mal fouillée, et j'ai repéré un hameau que l'on n'a pas exploré.

_ Erin soit prudente, tu sais qu'il va revenir, renchérit Hershel très calmement.

_ Je sais Hershel et le hameau n'est qu' à quatre kilomètres, il ne me faudra que la journée.

_ Je viens avec toi, dit Maggie en se levant.

_ Non, je serai partie un jour, deux tout au plus, répondis – je d'un ton ferme.

_ Bien, coupe Hershel pour éviter toute discussion stérile, tu veux partir quand ?

_ Demain, j'ai tout prévu, je pars aux aurores. J'ai parlé à Carl. Bonne nuit à tous, dis – je pour clore cette discussion.

Je monte me coucher et vérifie les armes, j'espère trouver un autre véhicule potable, se serait bien d'avoir deux voitures surtout si les autres ne reviennent pas. Je suis tirée de mes réflexions par quelqu'un qui frappe à ma porte.

_ Erin, je peux te parler une minute.

_ Bien sûr Hershel entre, qu'y a – t – il ?

_ Je veux que tu sois très prudente. Il sera furieux s'il t'arrive quelque chose . . . alors je t'en pris soit extrêmement vigilante.

_ Je te le promets.

Une fois Hershel sorti de notre chambre. Je fonds en larmes en regardant notre petite fille. Je ne sais pas comment je vais faire pour avancer sans lui. Mais je me dois d'être forte, nos enfants comptent sur moi, le reste du groupe compte sur moi.

Je passe une nuit sans cauchemar pour la première depuis qu'il est absent. Je me lève, me prépare, vais embrasser Carl et Judith. En partant, je salue Glenn et Maggie.


The Walking Dead  Erin ClarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant