Chapitre 2

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Je cherche des yeux un bout de bois qui ferai office de béquille convenable quand un craquement me sort promptement de ma tâche. Quand je me retourne, je n'en crois pas mes yeux, et . . . elle non plus vu la tête qu'elle fait.

_ Andréa, c'est bien toi, dis – je incertaine, tant ce nouveau monde nous réservait de surprises. Plus souvent mauvaises que bonnes d'ailleurs.

_ Erin, c'est pas possible, me répond – t – elle aux bord des larmes, c'est bien toi, je suis tellement heureuse.

Puis nous tombons dans les bras l'une de l'autre. C'est devenu, si rare de retrouver quelqu'un. On rit, on pleure ensemble. Nos émotions ne se contrôlent plus vraiment. Mais la joie, elle, est bien présente.

_ Oh mon dieu, j'arrive pas à y croire Erin, dit – elle, en me serrant la main pour vérifier que je ne suis pas une chimère.

_ Moi non plus, dis – je en pressant sa main en retour, je ne savais pas si je te reverrai un jour.

Puis je vois Andréa se reprendre comme avant de pénétrer dans la salle d'audience du tribunal. Je sens que ce qui va suivre est important.

_ Écoute Erin, je vis dans une ville qui s'appelle Woodbury. Elle est protégée, tu pourrais venir avec moi si tu veux.

Une lueur d'espoir renaît en moi. Après tous ces longs mois, je pourrai ne plus être seule, ne plus être toujours sur le qui vive ou du moins pas tout le temps. Mais la douleur de ma cheville me ramène à la réalité.

_ C'est loin ? Lui demandai – je inquiète de sa réponse.

_ Environ une heure de marche, mais cela ne devrait pas te faire peur, tu as quand même couru le marathon de New York ma belle, je te rappelle, me dit – elle avec un sourire, qui se fige quand elle voit mon visage se décomposer.

_ Qu'est – ce qu'il y a ? me demande – t – elle inquiète cette fois.

_ Je me suis blessée à la cheville et je ne peux quasiment plus marcher, donc cela risque d'être compliqué, lui expliquai – je en essayant de sourire pour rendre la situation moins problématique.

Je retrouve mon Andréa, je la vois réfléchir à toute vitesse pesant le pour et le contre de toutes les solutions qui se proposent à elle afin de choisir la meilleure. Puis elle se place devant moi et me tendant une branche suffisamment robuste pour servir de béquille et reprend :

_ Je dois me rendre dans une prison à dix minutes de marche d'ici à peu près voir d'anciens amis. Je pense qu'ils pourront te soigner et ensuite on avisera.

On baisse notre regard au même moment vers mon pieds qui a littéralement doublé de volume. La tête d'Andréa a cet instant ne me rassure pas vraiment.

_ Je te suis . . . et puis ce n'est pas comme si j'avais le choix, dis – je avec une grimace de douleur qui faisait suite à mon premier pas.

La route allait être longue et douloureuse. Au lieu des dix minutes prévues au départ, nous avons mis une longue heure, une très longue et pénible heure. Je suis si mal que la sueur perle sur mon front et coule dans mon dos alors que l'air qui sort de ma bouche fait comme des volutes de fumée à cause du froid. Pour détourner mon attention de cette douleur, Andréa décide me raconter sa vie avec les personnes de la prison, la douloureuse perte d'Amy, la rencontre avec Michonne et sa vie avec le gouverneur à Woodbury ainsi que les relations pour le moins tendues avec ce groupe. Riche de toutes ses explications, je reprends voulant expliciter clairement ce qu'elle me disait :

_ Pour faire simple, à la prison, je ne serais pas forcément en sécurité, lui dis – je en haussant un sourcil.

_ Pour être honnête avec toi, je ne sais même pas comment ils vont réagir en me voyant, me répond – t – elle un peu déçue.

_ Si on ne connaît pas leur réaction, on ne devrait peut – être pas dire que l'on se connaît, tu en penses quoi ?, l'interrogeai -je.

_ C'est pas idiot, on leur dira que je t'ai trouvée sur le chemin. Pour le reste on trouvera une solution plus tard, me répondit – elle avec un sourire.

On avait retrouver notre complicité, celle que nous avions dans un tribunal. Nous étions redoutables, tant dans les interrogatoires que dans les plaidoiries. À l'époque, on faisait une équipe du tonnerre.

Malgré cela, je me sentais un peu mal. J'avoue que sur ce coup là, je n'étais pas très altruiste. Il fallait que je me repose et que je me refasse une santé. Si cela devait dégénérer, je ne voulais pas me retrouver à choisir un camp au beau milieu d'une guerre que je n'avais pas choisi.

The Walking Dead  Erin ClarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant