Chapitre 11 : Sentiment imprévisible

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PDV Hermione

C'est marrant comme, quand je pense pour moi, je peux l'appeler Drago, et à l'oral, l'appeler par son nom, Malfoy, comme si je ne me souvenais plus que j'avais la possibilité de le nommer d'une autre manière. Est-ce que j'aurais envie de créer une distance entre lui et moi ? Je pleurais toujours, et pourtant je pensais à des futilités. On me sortit de mes pensées.

- Miss Granger, essayez de vous calmer s'il vous plaît, m'intima madame Pomfresh.

- Bordel, mais vous ne voyez pas qu'elle est morte de peur ?! s'emporta Drago. (Vous voyez, je recommence. Je suis vraiment difficile comme fille quand je m'y mets.)

- Madame Pompom, je crois que nous parlerons des transformations de cette jeune fille plus tard. Elle n'arrivera pas à se calmer, monsieur Malfoy est énervé aussi, ce qui ne nous sera pas d'une grande aide.

- Bien. Je vais installer un second lit près de celui de Miss Granger, ces deux jeunes gens ont l'air épuisé et la présence du jeune homme a l'air de la calmer, ce qui est positif sur son état.

Ah ? Je ne suis donc pas la seule à avoir remarqué... je baissais le visage, détournait les yeux lorsque le blond à côté de moi tenta de le croiser à plusieurs reprises.

- Excellente conclusion. Bonne soirée à tous, nous souhaita monsieur Dumbledore avant de disparaître.

Une fois le lit installé à côté du mien, je me rallongeais et Drago dormait déjà sous mon regard inquiet. Pensant qu'il dormait, je me laissais aller à lui poser une question tout en caressant ses cheveux blonds.

- Pourquoi as-tu caché ta gentillesse et le véritable Malfoy pendant tant d'années ? Pourquoi as-tu été si méchant avec nous tous alors que nous pouvions t'aider ?

- Je n'en ai aucune idée, il murmura simplement, ce qui me fit reculer brutalement, surprise qu'il ne dorme pas. Sûrement par rapport à mon père, puisque depuis ma naissance il me tenait fermement sous sa coupe.

Des frissons parcouraient mon corps entier d'avoir caressé ses cheveux, et me firent rougir. Chose qu'il remarqua, à mon plus grand désespoir.

- Ça te fait de l'effet, je le sais, je le vois. Ta main est toute crispée autour du matelas.

Assise au bord du lit, mes mains serraient le bord du matelas dans un effort surdimensionné pour tenter de calmer les papillons dans mon ventre, mais cet effort restait vain.

- Donc c'est vrai, je te ferais donc autant d'effet que ça, dit-il arrogant. Alors ça aussi... te feras... sûrement... de l'effet...

Sur ces mots gravement murmurés, il s'approcha doucement de moi. Nos respirations saccadées, ses pupilles dilatées qui exprimaient à la fois le désir et la passion... il humidifia rapidement ses lèvres avant d'embrasser mon cou, ce que me fit pousser un léger gémissement. Il retira son visage d'ange de mon cou comme s'il n'avait rien entendu.

- Malfoy ?

- Quoi ?

- Pourquoi as-tu fait cela ?

- Tu en avais envie, répondit-il simplement, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Discutons tous les deux, si tu es d'accord.

J'acquiesçais, mais au fond je savais bien que ce qui ressemblait à une question n'en était pas une mais était plutôt une affirmation. Je savais que même si je n'avais pas envie de discuter, nous discuterions. De quoi, je ne sais pas, mais il devait avoir une petite idée en tête.

- De quoi veux-tu parler ? demandais-je en m'installant confortablement dans mon lit.

- De relations physiques entre deux personnes.

- Pourquoi ne dis-tu tout simplement pas le mot "sexe" ? riais-je silencieusement, pour qu'il ne m'entende pas.

- Si je l'avais dit, j'aurais pris une claque.

- Ce n'est pas faux, j'admis à contrecœur. Pourquoi veux-tu en parler avec moi, maintenant ?

- Avec les pulsions que tu peux avoir parfois, il vaut mieux t'en parler pour que tu saches ce qui t'attends.

- Mes pulsions ? haussais-je un sourcil dans le noir. Ginny m'a déjà tout dit à ce sujet.

- Ne me dis pas que tu n'as pas gémis quand j'ai embrassé ton cou. (Je voulu riposter, mais je n'avais rien à répondre.) Tu connais le point de vue d'une fille, pas d'un mec. Les deux sont très différents. Vas-y, je répondrais franchement à toutes tes questions.

- Je te rappelle que je ne voulais pas en parler avec toi, dis-je, subitement gênée.

- Tu n'as pas le choix.

Je sentis son sourire s'étendre sur son visage. Il était si pâle mais les petites rougeurs qui allaient et venaient selon ses émotions étaient tellement séduisantes. Ça me donnait envie d'embrasser ses petites joues... NON. Je n'ai rien envie d'embrasser du tout, on oublie.

- Après tout, pourquoi pas ? Nous sommes au milieu de la nuit, et nous n'avons pas cours demain puisqu'on sera dimanche. Nous pourrons peut-être même éviter la réunion, je souris, dans le noir.

- Toi tu voudrais louper ça ?! s'étonna Malfoy.

Je l'avais entendu tourner la tête tout d'un coup.

- Oui, bon, en s'en fiche. Hmmm, avec qui as-tu couché pour la première fois ?

- On était censé parler des mecs en général, pas seulement moi, il se moqua.

- Dans ce cas, je n'ai plus de question, je boudais.

- C'était avec Mathilde Fernand.

- Quoi ? Cette traînée ?

- Oui, traînée mais facile à avoir.

- As-tu déjà couché avec une Gryffondor ? je fis semblant de bailler.

- Oui.

- Alors pourquoi les Gryffondors et les Serpentards font-ils semblant de se détester ?

- Je ne sais pas ! Mais j'ai une idée pour autre chose... Hermione ? Youpi, je parle à une personne qui dort, soupira-t-il.

En vérité je ne dormais pas, mais je ne voulais plus parler avec lui parce que je me doutais de la manière dont tout ça allait encore une fois se terminer : par une gifle à cause de propos déplacés et tout repartirait de zéro comme on en prend l'habitude depuis le weekend dernier dans le train.

Je failli sursauter lorsque je sentis le jeune homme déposer un baiser sur ma joue, ce qui me fit encore une fois des papillons dans le ventre. Je l'écoutais ruminer à haute voix dans son coin, puis ce qu'il dit ne quitta plus mon esprit. Il m'avait préoccupé pour la nuit. Je ne rêvais pourtant pas, il avait bien dit ce que j'avais entendu qu'il avait dit. Alors c'était obligé pour moi de me retourner et de me mettre face à lui bien que je sois toujours allongée.

Dans son regard se mêlait l'étonnement de me voir me retourner et la peur de se rendre compte que je ne dormais pas et que je l'avais entendu parler.

- Tu as fait semblant ? murmura-t-il.

Je me contentais de hocher la tête contre mon oreiller.

- Ça t'amuses, hein.

- Drago s'il te plaît...

Je pensais que l'appeler par son prénom l'empêcherait de bouder, mais non. Il se retourna, sans un mot, et s'appliqua à m'ignorer. C'était la deuxième fois de toute ma vie que je l'appelais par son prénom. Il me laissait seule en tête à tête avec mon cerveau, qui ne cessait de se remémorer les paroles à la fois affreuses et magiques qu'il avait prononcées.

Je ne savais comment le prendre. Il avait dit, mot pour mot : J'ai été méchant envers toi et les autres pour que mon père ne découvre pas mes sentiments pour une fille splendide qui me fait craquer depuis la première fois que je l'ai croisé dans le train, à l'arrivée de notre première année à Poudlard. J'ai dû te faire souffrir juste parce que tu étais une née-moldu pour avoir un peu de respect de la part de mon père. Je suis fou amoureux de toi, toi qu'il appelait Sang-de-bourbe, et même mort je reprends ses mots parce que tu mérites mieux, donc t'éloigner paraît une solution plus simple.

Après la guerre - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant