Chapitre 14 : Le trouble

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PDV Hermione

Abelforth ne regardait aucun de nous. Il fixait seulement ses mains, dont les doigts entrelacés étaient posés sur le bureau. La tension était à son comble, je rompis le silence.

- Qu'est-ce qu'il se passe exactement ?

- Miss Granger, vous devez m'expliquer ce que vous ressentez avant que les choses se produisent, dit Abelforth Dumbledore, très froid.

- Je ressens un immense froid dans mon dos, et ensuite c'est le vide total.

- C'est bien ce que je pensais, souffla le professeur en portant ses mains à sa bouche.

- Mais qu'est-ce que vous attendez pour tout nous dire ?! s'énerva Drago.

- Et bien avant toute chose, nous devons parler de cet état de "transe", poursuivit l'homme d'un certain âge en me regardant enfin. Sachez que lorsqu'elle survient, vous gardez les yeux ouverts, et ils deviennent entièrement blancs, vous vous mettez à trembler si fort que vous restez figée à quelques centimètres du sol, le tout en poussant des cris aigus.

- Et tes cheveux sont comme ensorcelés aussi, ils flottent dans l'air, affirma Ginny d'une voix plate, les yeux dans le vague.

- Qu'est-ce qu'il m'arrive ? je commençais à paniquer.

- Miss Granger, surtout ne paniquez pas, car c'est lorsque vous paniquez, que vous avez peur, que vous êtes frustrée ou en colère que cela arrive. Vous devez absolument réussir à contrôler ou extérioriser vos émotions, au choix, parce que si vous les gardez au fond de vous cela pourrait être mauvais.

Je sentais une boule se former au creux de mon estomac, j'avais peur, et je n'arrivais pas à le dire. Qu'allait-il m'arriver ?

- Rien de tout ça ne m'aide à savoir CE QU'IL M'ARRIVE ! hurlais-je en effrayant Ginny, qui était à fleur de peau en ce moment.

- Je ne sais pas. C'est une magie très ancienne, très rare, une sorte de don mais qui ne présage rien de bon, me répondit le vieil homme soucieux.

- Peut-être mais COMMENT ÇA FONCTIONNE ?

Ma voix s'élevait toute seule, je ne contrôlais plus rien, j'étais morte de trouille.

- Il faut continuer à chercher, mais si cela s'avère être ce que je pense que cela est, et si cela est bien vrai, nous sommes alors en grand danger, affirma le professeur, imperturbable.

Sur ce, ce-dernier nous fit sortir de son bureau, m'abandonnant littéralement, mes deux acolytes et moi. Il nous laissait dans le trouble le plus total, je détestais ça, je ne comprenais rien.

- HERMIONE !

- IL FAUT QUE TU TE CONTRÔLES !

Je les entendais, mais je ne pouvais pas répondre. Je les voyais paniquer, Ginny cachée derrière Malfoy pour se protéger. Il lui disait des gentilles choses pour essayer de la rassurer mais ça ne marchait pas alors il me regarda d'un air suppliant.

- HERMIONE ! ARRÊTES S'IL TE PLAIT ! JE T'EN SUPPLIE ! sanglotais Ginny.

Ce qu'elle me dit et la voir dans cet état me touchait en plein cœur. Je me senti d'abord descendre, puis tomber à genoux, et enfin ma meilleure amie me sautait dans les bras, les joues ruisselantes de larmes.

- Mais pourquoi fais-tu ça ? dit-elle avec la voix toute chevrotante.

- Je ne sais pas, je ne sais pas, je fondis en larmes et resserrais mon étreinte contre mon amie rousse, qui semblait ne plus vouloir me lâcher non-plus.

Après la guerre - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant