•Chapitre 2.

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DIMANCHE, 18h02.

Lucy n'arrive toujours pas à y croire qu'elle vient de perdre sa meilleure amie. Elle aurait pu la soigner, sortir la balle du corps, puisqu'elle est médecin, mais c'était trop tard. Elle le savait de toute façon. Si elle ne voulait pas se faire tuer par les cinq braqueurs dont elle a retenu les noms -Antoine, Dean, Dominic, Mitch et Thomas-, elle devrait les obéir. Tout comme les dix-huit autres otages.

Pendant ce temps-là, Thomas patiente. Il tape nerveusement son pied contre le sol. Il est impatient. Il va sûrement paniquer une fois les flics arrivés. Il ne veut absolument pas que leur plan gâche une nouvelle fois.

Il y a quatre mois, lors d'un braquage à Washington, leur plan super bien organisé s'est mal déroulé à cause de Mitch. Ce dernier ne voulait pas tuer une femme parce qu'elle était enceinte de trois mois. Au début, il ne le savait pas, mais au moment de l'exécution, la femme lui a révélé la vérité. Mitch avait totalement paniqué à cause de la nouvelle. Il ne voulait pas gâcher une vie, mais Thomas l'avait fait à sa place. Il avait tué la femme. Mitch était dévasté, déçu et dégoûté. Il avait même provoqué une bagarre avec son frère, Thomas.

Mais Mitch a compris que les femmes ne servent plus à rien. Que l'amour ne sert vraiment à rien. Oui, il aimait cette femme enceinte et innocente. Elle lui plaisait. Mais, cette femme est partie rejoindre le paradis.

Agacé, Thomas rejoint Christopher et ses deux frères au coffre fort. Ils mettent tout l'argent dans les sacs. Christopher ne bronche pas une seule fois, ne pleure pas, ne crie pas et ne panique pas. C'est un homme courageux, mais timide tout de même.

-Allez, magnez-vous ! On n'a pas que ça à faire ! Il faut qu'on se casse ! râle le blond.

Il n'a jamais été content. Tout ce qui lui fait plaisir et sourire, c'est les films pornographiques et les pizzas. Les boissons alcoolisées et le fric également. Il veut être riche et célèbre. Tout comme son grand frère, Dom.

Ce dernier détaille les visages de tous les otages. Il y a une seule personne qui l'intéresse, c'est Lucy Johnson. Elle, qui ne bouge pas, ne regarde pas le Chef. Elle sait qu'il l'observe avec attention, mais elle s'en fiche royalement. Elle sait qu'elle va s'en sortir, mais une petite voix diabolique lui répète sans cesse qu'elle va mourir dans les minutes qui suivent.

Elle pense à son petit copain et sa famille. Personne ne sait qu'elle est une otage et qu'elle a assisté au meurtre de Chloé Smith. Une larme roule le long de sa joue, elle l'essuie d'un revers de la manche. Elle veut tellement récupérer son téléphone et pouvoir appeler les gendarmes et l'hôpital pour sauver son amie. Mais, elle sait que c'est trop tard et que c'est impossible...

Thomas revient, encore agacé. Antoine lève les yeux au ciel, il en a déjà marre de lui. Il tient son fusil fermement, tout comme Dominic.

-Il faut vraiment qu'ils se dépêchent, car je crains que les flics arrivent, murmure Thomas à Dom.
-Calme-toi, respire. Tout va bien se passer. Si les flics sont là, on passe au plan B, sourit-il.

Le temps passe lentement. Les secondes deviennent des minutes et les minutes deviennent des heures. Et les heures deviennent des années. Lucy stresse plus que jamais, elle a peur que son tour arrive. Une fois que les trois voleurs ont le dos tourné, elle s'approche vers un petit garçon qui sanglote. À côté de lui se trouve son jeune père.

-Hé, ça va aller. Ne t'inquiète pas, lui dit-elle doucement.

Le petit garçon hoche la tête en serrant encore plus ses genoux. Son père le protège, car c'est son fils et son seul enfant. La mère les attend à la maison, elle ne doute de rien. Personne ne sait ce qu'il se passe réellement dans la banque, mais les policiers ne vont pas tarder à le savoir....

-Hé ! Toi ! Bouge de là ! crie Antoine.

Lucy sursaute et lève les mains en l'air, comme si elle était innocente.

-Désolée, lâche-t-elle.
-Encore une fois et je te descends.

Antoine recule légèrement, mais garde toujours un œil sur la jeune femme. Elle a remarqué que le cambrioleur a des yeux incroyables. Ils sont bleus comme la mer Pacifique ou comme l'océan Atlantique. Ils sont tellement beaux. Lucy chasse cette pensée stupide et regarde ailleurs pour ne pas attirer l'attention du braqueur.

Elle a peur. Mais elle ne sait pas d'où vient vraiment cette peur. Elle ne veut pas être remarquée par les autres, mais elle observe tous les petits détails et tous les mouvements de chacun des braqueurs. Elle les hait au plus profond de son âme. Elle veut les tuer, elle veut les voir pourrir derrière les barreaux ou bien en enfer. Parce que ces hommes méritent d'être arrêtés. Je vais me venger, ne vous inquiétez pas.

Kidnappée // Griezmann Où les histoires vivent. Découvrez maintenant