•Chapitre 17.

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POINT DE VUE D'ANTOINE.

Je suis nerveux. Je suis mal à l'aise. Je suis paniqué. Je suis stressé. Je veux prendre l'air. De l'eau. J'ai besoin d'eau. Pipi. Mon Dieu, j'ai envie d'aller aux toilettes.

Je suis en prison. La pièce est petite. Deux chaises. Une table métallique. Une vitre noire. Je vois mon reflet. Machinalement, je passe ma main dans mes cheveux pour les remettre correctement. Je suis vêtu d'un tee-shirt blanc avec un pantalon noir. J'ai également une casquette noire.

J'attends Lucy. Elle va bientôt arriver. Je crains déjà sa réaction. Colère ou triste. Je dirais plutôt le premier sentiment. Elle doit penser que je l'avais abandonnée, il y a trois ans auparavant, mais elle doit comprendre que je ne voulais absolument pas me retrouver en taule pour une dizaine d'années. J'ai beaucoup de choses à lui dire. Beaucoup. Ça va prendre quinze ans en commençant par le meilleur !

J'entends une porte s'ouvrir, je lève la tête, c'est une gardienne en compagnie de Lucy. Mon Dieu ! Son visage ! Que lui est-il arrivé ?! Elle se fait du mal ? Mon cœur se met à battre à cent à l'heure, mon sang a du mal à tourner et la pièce commence à tourner. Mon ventre crie famine, merde, j'ai faim. Mais ce n'est pas le moment.

Lucy reste plantée là à me fixer. Puis, elle s'assoit en face de moi. J'observe son visage, il est ensanglanté. Son œil gauche est clos, c'est un œil au beurre noir. Sa lèvre inférieure est arrachée. Ses poignets sont rouges, sa gorge aussi ! Que lui est-il arrivé ? J'aimerais tant la toucher, mais c'est interdit. J'ai juste envie de... La voir ainsi me déchire le cœur. Il est en mille morceaux. Elle se fait battre, c'est sûr et certain. Quelqu'un la maltraite. Elle ne mérite pas ça.

-Salut, Lucy.

Ma voix est presque un murmure. J'ai la gorge sèche. De l'eau. J'ai besoin d'eau.

-Salut... Antoine.

Elle n'a pas oublié mon prénom. Elle ne m'a pas oublié, alors.

-Comment tu vas ?

Mierda. Que con. Quelle question stupide. Évidemment qu'elle ne va pas bien. Je poursuis :

-Qu'est-ce qu'il t'es arrivé à ton visage ?

J'ai l'impression qu'elle ignore mes questions, qu'elle réfléchit à ce qu'elle va dire dans les prochaines secondes.

-Je t'attendais. Je pensais que tu allais m'appeler, me rendre visite..., mais tu ne l'as jamais fait, commence-t-elle. Tu m'as abandonnée, tu m'as laissée pourrir ici et je vis dans un... terrible cauchemar. J'ai coupé les ponts avec ma famille et avec William. D'ailleurs, je ne suis plus avec lui. Il a rompu avec moi. Quand il a su que j'étais une meurtrière, il était dégoûté. Ça m'a dévasté. Tu ne sais pas à quel point ils me manquent. Heureusement que je sors dans quelques jours, je vais peut-être les voir.

Elle s'arrête un instant avant de continuer.

-Je n'arrêtais pas de penser à toi, mais au bout d'un moment, j'ai cessé car j'ai compris que tu étais devenu un lâche. Tu m'as abandonnée, la dernière fois. J'avais besoin de toi, mais tu t'es barré. Qu'est-ce que tu m'as dit avant de partir ? C'est quoi tes derniers mots, déjà ? (Elle fait mine de réfléchir) Ah oui. "Je tiens à toi, Lucy". Quel menteur, quel connard... Quand je te vois, je pense à l'assassin qui a tué mon ancienne meilleure amie. Que ce soit clair, j'suis plus ta pote.

"J'suis plus ta pote". Putain de merde. Pourquoi ça me fend le cœur comme ça ? Non ! Non...

-Je peux tout t'expliquer.
-J'en ai rien à foutre. Tu me casses les couilles. Pourquoi t'es venu aujourd'hui ? Pourquoi pas trois ans auparavant ? Qu'est-ce que t'as fait pendant tout ce temps ? Oh, tu sais quoi ? Je veux même pas le savoir.

Elle se lève sous mon regard triste.

-Dernière chose. Quand je sortirai de prison, ne m'attends pas, ce n'est pas toi que je veux voir le visage en premier, mais quelqu'un d'autre.

Puis, elle appelle la gardienne qui la raccompagne immédiatement.

Ne t'inquiète surtout pas, tu as complètement tort, Lucy Johnson. C'est moi que tu DOIS voir le visage en premier quand tu sortiras de prison. Je t'attendrai toujours, quoi qu'il arrive. Je resterai toujours près de toi, près de ton cœur. Tu seras en sécurité avec moi, tu es à moi. Personne ne te touchera pas, ça c'est sûr et certain. Fais-moi confiance, tout simplement.

Pourquoi ? Parce que je suis tombé amoureux de toi, Lucy Johnson.

***

Hello. J'ai mis un autre point de vue, j'ai fait un peu de modification, j'espère que cela vous convient, j'espère que cela ne vous dérange pas.

Elo🔥

Kidnappée // Griezmann Où les histoires vivent. Découvrez maintenant