Harry avait désiré enterré Dobby et voir son petit corps inerte me fit instantanément fondre en sanglots.
Mon frère n'avait pas compris. Ron non plus. Bill et Fleur encore moins. Seul Hermione semblait comprendre pourquoi j'étais dans cet état. Elle était peut-être assez éveillée au moment où Bellatrix avait parlé de ça et s'en rappelait. Cependant, elle n'était pas encore venue me voir et tant mieux. Il fallait qu'elle récupère, c'était le plus important. Seule Fleur avait essayé de me tirer les vers du nez, mais c'était trop tôt pour en parler. Beaucoup trop tôt. Je ne pouvais pas m'arracher ces images que j'inventais de ma tête. Ces horribles images qui me blessaient horriblement sans même que je saches si c'était vrai. J'avais besoin d'une confirmation visuelle. Besoin de la voir.
Harry avait voulu parler à Gripsec et Ollivander pour je ne sais quelle raison et avait essayé de me faire venir avec lui, mais je lui avais répondu avec un ton si glacé que je m'étais moi-même fait peur. J'avais passé le reste de ma soirée à pleurer, roulée en boule dans mon lit. Je n'avais pas bougé. Pas d'un pouce.
Et je n'avais même pas tressailli devant les visions que j'avais de Voldemort volant la baguette de sureau des mains du cadavre de Dumbledore.À vrai dire, cette baguette était le cadet de mes soucis. La seule chose dont je m'inquiétais, c'était de savoir où se trouvait le corps de ma fille. Si elle avait été torturée avant de mourir. S'ils avaient vraiment été assez cruels pour faire souffrir un nourrisson avant de me rendre compte qu'un Doloris n'aurait sûrement pas pu être supporté par un enfant en bas-âge.
J'avais raté. J'avais tout raté, d'ailleurs. Tout. Mon rôle de mère, de femme, d'amie, de fille, et même mon rôle de sœur.
Les jours qui passèrent furent tous les mêmes. Harry sortait sur la côte, seul. Je le voyais par la fenêtre de cette chambre que je ne quittais pas. Fleur m'amenait les repas auxquels je ne touchais quasiment pas, ce qui la désolait, car elle faisait déjà un effort en me laissant manger dans une chambre dont elle sortait en soupirant tristement. Bill venait me demander si tout allait bien et essayait de me faire parler, mais abandonnait après que je lui aie lancé des regards meurtriers qui ne signifiaient rien d'autre que me laisser tranquille. Ron passait devant la porte de ma chambre que Bill laissait souvent ouverte en partant sans jamais rentrer et ne me jetait que des regards à la fois tristes et pleins d'incompréhension. Il était mauvais pour cacher ses sentiments.
Quant à Hermione, elle se remettait de sa torture. Je ne l'avais toujours pas vu. Je n'avais même pas pu l'aider là-bas. J'étais une amie de merde. J'étais une femme de merde. Une fille de merde. Une sœur de merde. Une mère de merde. En fait, j'étais une vraie merde. Je me répétais. Ma mère n'aurait vraiment jamais dû laisser sa vie pour moi à Godric's Hollow. Pour Harry, bien sûr que ça aurait valut le coup. Mais pour moi, ça ne servait à rien. Je me détruisais seule.J'entendis la porte grincer lentement, signe que quelqu'un entrait. Mais ce n'était pas Bill ou Fleur. D'habitude, Bill rentrait en me lançant un "Salut" enjoué, espérant que je me tourne vers lui pour lui sourire et lui répondre tandis que Fleur ouvrait rapidement la porte pour ne pas l'avoir dans son chemin et donc éviter de renverser ce qu'elle m'apportait. Harry était dehors, je le voyais par la fenêtre. C'était donc soit Luna que nous avions ramené du manoir, soit Ron, soit Hermione.
Quand la porte se referma, je tournai la tête. Ce n'était pas une tête blonde, ni une tête rousse. Une belle touffe de cheveux bruns désordonnée se retourna pour laisser apparaître le visage de sa propriétaire et Hermione m'observa un instant, hésitant à avancer. Mon visage devait être trop dur.
Je m'empressai de me détendre et lui lançai un léger sourire qu'elle me rendit timidement, sans dire un mot. Elle vint ensuite s'asseoir près de moi tandis que je serrais un coussin contre ma poitrine en ramenant mes jambes à celle-ci.
Durant de longues secondes, elle sembla attendre que je lui permette de parler. Que je lui fasse un geste qui n'allait pas être hostile. Je baissai les yeux et commençai à ouvrir la bouche.
"- Écoute, je..."
Je relevai les yeux vers elle en l'entendant dire la même chose que moi au même moment.
VOUS LISEZ
[EN REECRITURE] Alexis Potter : When it's all over [Tomes 6 et 7].
FanfictionCinq ans s'étaient passés depuis l'arrivée d'Alexis Potter à Poudlard. Marquée par la mort de Cedric Diggory et Sirius Black, il est temps pour la jeune femme de vivre une vie hors de l'école de sorcellerie qui avait été sa maison toutes ces années...