CHAPITRE 18

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À cette seconde précise Ada aurait tout donné pour faire un bond de cinq minutes dans le passé, ou au moins disparaître de cette pièce. Les deux hommes se regardaient sans bouger. Ada remarqua que la précédente colère de Nathanaël était devenue une lave de fureur. Ses traits inexpressifs ne disaient rien, seuls ses yeux lançaient des éclairs. Et comme à son habitude il était torse nu, et dominait en plus Max. Ce qui ne facilitait pas la situation encore moins les présentations.

- Je m'appelle Max Hunter. Je suis un ami à Ada. Répondit calmement Max en prononçant le mot ami, avec un ton possessif et plein de sous-entendus. - Qui c'est ?

C'est quand Ada remarqua que le visage de Max était tourné vers elle, qu'elle comprit que la question s'adressait à elle.

Nathanaël n'avait pas bougé et ne voyait, ni n'avait voulu saisir la main que Max lui tendait.

- Lui ? C'est... c'est, euh... c'est Nathanaël.

Mais le visage blême et la voix étranglée d'Ada ne permettait pas à Max de voir l'homme en face de lui comme étant tout simplement Nathanaël. Il en attendait plus.

- Nathanaël je te présente Max.… un...un ami. Je travaille pour lui dans son bar.

Les traits de Nathanaël s'endurcir encore plus qu'ils ne l'étaient déjà au paravent. La pièce était devenue soudainement trop petite pour les deux hommes, et Ada avait du mal à respirer entre eux. Elle se sentait prise entre deux feux, et elle ne comprenait pas pourquoi, elle assistait à un combat de coq.

- C'est ton petit ami ? Demanda Max en enfonçant toujours un peu plus Ada dans l’embarras.

Face à cette question pourtant très simple Ada ne savait que dire.

- Non. Ce n'est pas mon petit ami.
Max soutint Ada du regard pour la demander de continuer et c'est ce qu'elle fit. Elle se racla la gorge en gigotant comme si elle avait le feu aux fesses.

- Enfaite, Nathanaël..., il. Lui et moi... nous sommes mariés. Lâcha-t-elle

- Autrement dit je suis son mari. Appuya Nathanaël avec un ton propre au véritable propriétaire d’un bien.
Max recula sous le choc.

- Je crois...qu'il... qu'il faut que tu t'en ailles Max. Je te recontacterais au plus vite.

Ada ne laissa pas le temps à Max de se reprendre, puis elle le poussa pour le mettre dehors. Elle resta là, le front contre la porte, en repoussant au maximum le temps où elle devrait affronter le regard assassin de Nathanaël.

- Tu vends les affaires que je t'ai donnée, et tu te permets de faire venir l'un des hommes avec qui tu couches devant moi ?

Ada respira à plusieurs reprises pour calmer les relents de colère qui montait en elle. Mais le ton insultant que Nathanaël avait utilisé avait peu à peu raison de sa bonne volonté. Quand elle se retourna pour le contourner, elle vit le dégoût se peindre sur le visage de l'homme avec qui elle était mariée, et elle ne put tenir plus longtemps.

- Moi, j'amène ceux avec qui je couche ici ?!? Hurla Ada maintenant lancée. C'est carrément l'hôpital qui se fout de la charité là !!

Nathanaël lui fit dos pour s'en aller, et elle le suivit.

- Ou crois-tu aller de la sorte ? À cause de toi j'ai failli me faire violer. Cria-t-elle d'une voix brisée de larmes d'où on sentait la douleur. Et à l'entente du mot viol, Nathanaël s'arrêta.

Ada en profita pour déverser tout ce qu'elle retenait depuis trop longtemps. Les ponts venaient de lâcher, et Nathanaël Asimov allait pour la première fois subir la colère d'une femme blessée.

À L'ombre D'un RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant