CHAPITRE 25

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Comme d'habitude, sans qu'Ada ne puisse dire un mot, Nathanaël sorti de cette bibliothèque, dont la deuxième pièce était désormais digne du plus grand film d'horreur, et elle le suivit.
Dans la voiture qui les ramenait au manoir plusieurs heures plus tard, Nathanaël continua d'ignorer Ada de la pire des façons. Si on ne la voyait pas assise dans la voiture près de lui, personne n'aurait deviné qu'il y'avait une femme à ses côtés. La colère et le dégoût de soi, montaient en elle.

Durant ces quatre derniers jours, il l'avait mise plus bas que terre avec son silence. La seule fois où il l'avait accordé de l'importance, c'est quand il l'avait exhibé lors de cette soirée comme une vulgaire prostituée. Au moins chez elle il y’avait une porte qui la protégeait de lui, mais là, elle le voyait, mais lui se comportait comme si elle n’existait pas.

Toujours dans un silence de mort, ils atteignirent le manoir, et derrière lui, elle montait les marches. Mais plus elle le faisait, et plus la colère qui comprimait sa poitrine allait en crescendo. Quelque chose en elle lui criait qu'elle méritait beaucoup plus qu'un semblant de vie de femme-objet. Ada ne voulait pas être là, juste pour faire jolie, ou à titre décoratif. Elle voulait plus. Et cette petite voix en elle, lui soufflait de demander plus. D'exiger plus de reconnaissance, plus de lumière aux yeux de cet homme qui vivait dans un perpétuel manteau noir de solitude.

Cette colère qui l'animait devint incontrôlable lorsque Nathanaël continua dans sa chambre toujours en silence. Guidée par ce sentiment qu'elle a toujours réussi à dompter, Ada le suivi et ouvrit brutalement la porte. Et même là il ne se retourna même pas pour voir, il ne lui demanda pas non plus ce qu'elle voulait.

Elle n'existait tout simplement pas.

- Tu sais quoi Nathanaël, tu n'es qu'un pauvre type ! Cracha furieusement Ada en lui jetant sa pochette dessus.
L'intéressé s'immobilisa quand le projectile l’atteint, en cessant ainsi de déboutonner sa chemise. Et toujours dos à elle, il se demandait ce qui l'empêchait bien de tuer cette petite emmerdeuse.

- J'en ai marre que tu me traites ainsi ! Tu m'as trimballé d'un bout à l'autre du monde, pour m'amener à une soirée afin d'y assouvir tes pulsions meurtrières, et tout ceci sans un regard pour moi ou pour ce que moi je voulais. Tu me traites comme une chienne que tu tiendrais au bout d'une laisse, et même là c'est insultant pour ces pauvres animaux. Tu ne veux pas me parler, ça je peux vivre avec, tu ne peux pas non plus me supporter, ça je suis prête à l'accepter aussi, mais au grand jamais je ne veux que tu te comportes avec moi comme si je n'existais pas. Je suis un être humain putain ! Et j'ai des sentiments au cas où tu ne le saurais pas.

Furieuse, elle respirait difficilement tout en essayant de contenir toutes les insultes de noms d'oiseaux qui lui venaient en tête, et qui seraient parfaites pour lui.

- Tu as terminé ? Demanda Nathanaël calmement sans se retourner.

Mais Ada ne lui répondit pas.

Il l'ignorait toujours.

Les yeux remplis de larmes, elle se demandait ce qui pouvait bien toucher un homme tel que lui. Que pouvait-elle lui dire afin qu'il lui accorde un minimum d'attention ?

- Je n'ai pas la tête à t'écouter crier toute la nuit. Donc ferme-là, et va-t-en...

- Ou sinon quoi ?

- Ada...

- Quoi ? Que me ferais tu ? Me tuer ? Cela t'ai impossible pour le moment. Tu n'aies qu'un sale con, un gros égoïste, un enfoiré de première classe, sans âme...

À L'ombre D'un RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant