CHAPITRE 19

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Lorsqu’Ada ouvrit les yeux le lendemain matin, elle avait toujours en tête les évènements d'hier, et surtout les bribes de ce moment presque doux qu'elle avait passé avec lui. À côté de ça, tout le reste lui semblait insignifiant. Durant la nuit, elle avait essayé de rationaliser ce que Nathanaël avait fait, et elle y était parvenue en se convainquant que tuer ces hommes était sa manière à lui de la protéger, et le fait de lui remettre personnellement les bijoux, était aussi une façon de s'excuser. Cette manière de justifier les choses étaient certes bancale, mais ça suffisait à la femme qu'elle était. En partie satisfaite donc, elle lui fit son petit déjeuner avec une certaine joie, et alla le lui donner.

Arrêtée à côté de ses chiens, sa tasse de thé en main, pendant que ces derniers mangeaient, Ada se disait que les choses avaient bougées entre eux, étant donné qu'elle lui avait dit bonjour et que même si c'était presqu'inaudible, elle l'avait entendu faire un petit grognement en guise de réponse. Puis le visage de Max s'imposa dans sa tête, en emportant sa petite bonne humeur avec elle. C'est certain que si elle voulait garder son travail, si tenté bien-sûr qu'elle en ait toujours un, il faudrait qu'elle aille s'expliquer avec lui. Rapidement pour ne pas perdre cette bonne résolution, elle retourna dans sa chambre récupérer un autre sac à main dans lequel elle rangea ses papiers, et elle prit aussi les clés de la voiture. En poussant la porte de sa maison Ada s'attendait à y voir la voiture qu'on lui avait volée, mais à sa grande surprise, elle fut accueillie par une Bentley Continental Edison blanche.

Une fois la surprise passée, elle se mit à sautiller sur place comme une petite fille, puis autour de la voiture, en faisant des petits cris pour ne pas se faire entendre de Nathanaël. Hâtivement, elle sorti son téléphone puis prit une photo pour l'envoyer à Mary, mais elle y renonça. Mary n'était pas un grand fan de Nathanaël, et la voir conduire une voiture aussi luxueuse ne ferait qu'échauffer son esprit. Avec sa clé, elle déverrouilla son nouveau cadeau et sans attendre elle y entra. L'odeur du revêtement en cuir noir sentait le neuf, tout était neuf. Le compteur indiquait à peine le nombre de kilomètres qu'il avait fallu conduire pour l'amener jusqu'à elle. Elle savait que cet homme était mauvais, dangereux, que son histoire d'homme d'affaires bien propre sur lui n'était que du pipeau, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être heureuse. Il aurait pu ne plus lui donner de voiture, mais il l'avait fait et de surcroît il l'en avait payé une nouvelle. C'était ça le plus important. Elle arriva dix minutes plus tard sur le parking où on l'avait agressée, et en mit dix de plus, avant de trouver la force de sortir du confort de sa nouvelle voiture aux vitres noircies. Et lorsqu'elle elle y parvint, elle la verrouilla, puis regarda partout autour d'elle pour s'assurer que son cadeau ne risquait rien, avant d'aller en direction du club. Ada était venu en cet endroit sans aucun réel plan de batail en tête, elle ne savait pas bien ce qu'elle lui dirait, mais elle était convaincue que le moment venu elle trouverait bien ses mots. Les lieux étaient presque vides. Depuis sa place à l'entrée, Ada chercha le propriétaire du regard avant de le voir en pleine discussion avec un homme au bar. Après une petite inspiration pour se donner des forces, elle marcha aussi lentement et silencieusement possible et alla se tenir un pas derrière lui.
- Max ? Appela-t-elle doucement d’une voix qui s’excusait déjà.

Il se retourna, mais ses traits n'étaient pas comme à leurs habitudes, joyeuses.

- On n'en reparlera plus tard. Dit-il à l'intention de l'homme avec qui il parlait.

Quand ce dernier s'en alla, Max se retourna de nouveau vers elle, sans un sourire.

- Bonjour.

- Bonjour Ada. Lâcha-t-il d’une voix froide et détachée.

Il n'était plus question de ma belle entre eux constata-t-elle. Et contrairement à ce qu'elle avait pensée, une fois en face de Max, Ada ne savait toujours pas quoi dire. Nerveuse, elle passa la main dans ses cheveux frisés, ce qui attira l'attention de Max sur son annulaire orné de pierres précieuses, et le regard de ce dernier durcit.

À L'ombre D'un RegardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant