CHAPITRE 7 - JOUR 25 - FAIRE UN PAS VERS L'AUTRE

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Thanksgiving était le lendemain et Clarke avait pour nouveau rituel d'aller dans un fast-food et de manger le moins sainement possible en regardant des rediffusions sur son ordinateur.

Cette nouvelle tradition, bien que peu glamour, avait pour mérite de la faire réfléchir au minimum et donc d'éviter à ses pensées de dériver vers ce qu'elle serait en train de faire si son père était toujours en vie.

En revenant de sa douche, la blonde s'était attendue à avoir droit à une longue et épuisante conversation avec Octavia pour la convaincre de venir. Mais étonnamment sa colocataire semblait s'être résignée plutôt facilement et n'avait pas ouvert la bouche.

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En rentrant du réfectoire, Clarke se retrouva à marcher derrière avec Raven. Celle-ci n'était pas très loquace et c'est ce qu'appréciait la blonde. Il n'y avait que très peu de personnes avec lesquelles on pouvait garder le silence sans se sentir gêné ou ressentir le besoin de combler les blancs.

« Écoute Griffin, » commença Rayes. « Je sais que tu ne veux pas entendre parler de ce truc demain, mais je pense vraiment que tu devrais y réfléchir plus sérieusement. Octavia souffre de la relation tendue avec son frère. Et même si tu fais comme si tu ne te souciais de rien ni personne, je suis persuadée que tu tiens quand même un minimum à elle. Alors tu devrais considérer de l'accompagner demain avec moi. »

« Je croyais que tu ne comptais pas y aller si je n'y allais pas... Après tout c'était plus simple pour toi... Tu rejetais la responsabilité de prendre une décision sur moi et donc je devais en assumer les conséquences. »

Clarke était sur le point de se mettre en colère, elle détestait qu'on lui fasse la morale. Personne ne la connaissait suffisamment pour pouvoir se permettre la moindre réflexion sur son comportement et certainement pas Raven Reyes.

« Ça te va bien de me faire la morale alors que tu n'as pas le courage de dire à Octavia que tu ne veux pas venir non plus. Prends tes propres décisions Reyes et mêle-toi de tes oignons. »

Sur ces paroles la blonde accéléra le pas et changea de direction. Marcher lui ferait le plus grand bien. Elle tourna à droite et puis encore à droite. Elle marchait tellement vite que l'étape suivante aurait été de se mettre à courir.

Une fois un peu calmée, elle ralentit le pas et s'assit sur un banc dont les lattes froides lui piquèrent les terminaisons nerveuses des fesses au travers du tissu de son pantalon.

Elle rejeta la tête en arrière et soupira.

Raven ne comprenait pas vraiment le fond du problème.

Dans une autre vie, Clarke n'aurait eu aucun problème à accompagner une amie à un repas de famille pour l'aider.

Dans un monde parfait, Clarke n'aurait pas peur de Thanksgiving, et des fêtes familiales en général.

A une époque révolue, elle s'en foutrait complètement que le repas se déroule chez son instructeur.

Mais voilà, on ne pouvait ni remonter le temps, ni changer le monde pour le rendre parfait, et encore moins sa vie pour la rendre meilleure. Clarke traînait ses casseroles seule depuis tellement longtemps qu'elle ne se souvenait pas de ce que ça faisait d'avoir un soutien. Fermant les yeux elle retint de justesse les larmes qui commençaient à lui brûler la gorge.

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Quand elle rentra dans sa chambre, toutes les lumières étaient éteintes et les deux filles avaient l'air endormies. Sans bruit, Clarke se mit en pyjama et se glissa dans son lit.

Fixant le plafond elle écouta les bruits de la nuit.

« Tu sais, » chuchota Octavia depuis son lit ce qui surprit Clarke. « Tu peux me parler si tu veux. J'ai bien vu que tu étais particulièrement exécrable ces derniers temps, déjà que tu n'es pas une tendre en règle générale... Mais tu sais, si tu as besoin je suis là. »

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