Quand Collins se gara finalement devant son baraquement, Clarke en aurait pleuré de joie. Elle sortit précipitamment de la voiture, notant au passage le petit sourire que lui envoya son guide. Elle attrapa son sac à l'arrière et le suivit. Ses semelles crissèrent sur le linoléum de l'entrée et elle monta docilement les deux étages qui la séparaient de sa chambre.
« Tu partageras tes quartiers avec deux autres recrues, » joignant le geste à la parole, Collins ouvrit la porte sans frapper. « Soldat Blake, soldat Reyes, voici votre nouvelle colocataire, le soldat... »
Il s'interrompit, ne prenant conscience qu'à cet instant qu'il n'avait aucune idée du nom de la fille qu'il traînait derrière lui depuis plus d'une demi-heure.
« Griffin, » lâcha simplement Clarke avant de faire un pas dans la chambre.
La pièce n'était pas déraisonnablement petite, il y avait trois lits, suffisamment espacés pour pouvoir avoir un minimum d'intimité. Le tout était spartiatement meublé mais cela ne dérangeait pas la jeune femme. Elle aimait l'ordre et les choses bien carrées comme il faut. Elle posa son paquetage sur le lit qui semblait inoccupé.
« Collins, toujours a traîné dans les baraquements des filles à ce que je vois, » commenta l'une de ses nouvelles colocataires d'un air sarcastique.
« Je compte sur vous pour faire en sorte qu'elle rentre dans le rang, » l'ignora Collins. « Le caporal n'aime pas le désordre, n'est-ce pas soldat Blake? »
La jeune fille renifla d'un air gêné et Clarke se demanda si elle s'était tapée le patron en deux jours ou si elle avait simplement une irritation des sinus. Elle pria pour que ce soit la deuxième option, elle ne voulait surtout pas se retrouver dans la chambre d'une fille facile qui se croit au concours de Miss America.
« Avant d'aller déjeuner avec tout le monde, tu devras passer chercher ton uniforme au centre de matériel. Si tu as été attentive sur le chemin, tu devrais retrouver l'endroit facilement. »
Il semblait la narguer, ce qui faisait bouillir Clarke. Il avait pertinemment compris qu'elle n'en avait rien eu à cirer de ce qu'il lui avait dit.
« Pas la peine de te présenter à la cafétéria sans ton uniforme, » ajouta-t-il avec un autre de ces petits sourires.
Elle ne répondit pas à sa provocation, elle savait parfaitement qu'il n'était plus une recrue et que donc par définition, il était son supérieur, même si à l'échelle de l'armée il n'était qu'une merde. Clarke était plus intelligent que ça, en prime elle ne voulait pas se faire renvoyer avant d'avoir eu la chance de faire ses preuves. Elle hocha la tête et Collins quitta la pièce.
La tension qui s'était accumulée dans les épaules de la jeune fille s'évapora subitement et elle se rendit compte qu'elle avait retenu sa respiration tout du long.
« Eh bien, je vois que tu t'es fait un copain Griffin, » lâcha la brunette aux longs cheveux.
Clarke haussa les épaules, signifiant qu'elle n'en avait rien à cirer.
« J'imagine que, comme tout le monde, tu n'as rien écouté à la visite qu'il t'a faite. »
Elle affirma d'un hochement de tête.
« Dis donc t'es pas très bavarde toi, » continua-t-elle.
Elle commençait sérieusement à mettre Clarke mal à l'aise avec ses questions, mais la jeune femme savait qu'elle aurait besoin de ses colocataires à un moment ou à un autre. Elle ne tenait pas à se faire d'amis mais il ne fallait pas non plus se faire des ennemis, alors elle prit sur elle pour répondre.
« Non c'est vrai, je suis pas habituée à partager ma chambre avec d'autres personnes, » expliqua-t-elle simplement.
« Je suis Octavia Blake et la latino là, c'est Raven Reyes, si tu veux je peux te montrer où se trouve le centre d'équipement pour que tu récupères ton uniforme. »
« Ouais pourquoi pas. »
Le temps que Clarke ait déballé le peu d'affaires qu'elle avait emporté, les deux filles étaient prêtes à partir, et elle n'eut d'autre choix que de les suivre sans discuter. En sortant de leur bâtiment, elles tournèrent à gauche et Clarke se força à mémoriser le chemin, elle en aurait sûrement besoin à un moment ou à un autre.
La base était plutôt agréable à vivre, les bâtiments étaient d'un mélange d'ancien et de neuf, il y avait des parterres de fleurs à peu près à chaque coin de rue et malgré le mauvais temps, Clarke savait que ce devait être un endroit agréable pour les familles de militaires.
La vérité c'est que Clarke s'en fichait pas mal de l'endroit où elle faisait sa formation. Celle-ci ne durerait pas plus de trois mois et ensuite elle serait mutée à coup sûr dans une autre base, où peu de temps après elle recevrait sa première affectation. Elle ne doutait pas un instant de réussir.
Octavia la sortit de ses pensées en la prenant par le bras et la jeune fille fut gênée par ce contacte inopiné, si bien qu'elle se dégagea brusquement, surprenant les deux filles.
« Désolée, » s'excusa Octavia d'un air contrit.
Clarke hocha la tête sans rien ajouter de plus puis la dépassa pour entrer d'un pas assuré dans le bâtiment. Elle se dirigea vers le comptoir où un militaire d'une corpulence étonnante somnolait à côté d'un radiateur électrique dont le grésillement énervait déjà Clarke. Il était tellement dans les vapes qu'il ne la remarqua même pas. Un peu agacée la jeune fille se racla la gorge pour se faire repérer. Le petit gros sursauta et la dévisagea comme si elle s'était matérialisée devant lui pas l'opération du saint esprit.
« Que puis-je pour vous, » finit-il par dire d'une voix engourdie par le sommeil.
« Recrue Griffin. Clarke Griffin, le soldat Collins m'envoie chercher mon uniforme. »
« Ah oui, Collins m'avait prévenu de ton arrivée, je vais aller te chercher ton paquet, je reviens, » il se dirigea vers la porte derrière lui et quitta la pièce pour revenir quelques minutes plus tard. « Voici tes affaires, » joignant le geste à la parole il déposa sur le comptoir un sac en plastique bien compact. « Tu y trouvera ton uniforme de ville, sous la veste de cet ensemble tu as le droit de porter n'importe quel t-shirt de couleur blanc uni. Dans le sac tu as aussi des t-shirts d'entraînement, tu ne peux porter que ceux-là, il y a également des pulls et des pantalons de sport de l'armée. Il ne manque plus que tes chaussures, tu en as deux paires, elles sont identiques pour l'entraînement et pour le reste. Je te remets également ta plaque d'immatriculation, tu peux être contrôlée à tout moment, ne l'enlève jamais d'autour de ton cou. »
Après avoir passé la chaîne par-dessus sa tête, Clarke le remercia d'un geste et s'emparant de ses affaires elle quitta le bâtiment. Ses partenaires de chambre l'attendaient sur le trottoir et elles lui demandèrent si elle était prête. Après être passées à leur baraquement pour que Clarke puisse se changer rapidement, elles sortirent pour se rendre au réfectoire.
La veste de son uniforme lui allait comme un gant, et la jeune fille sentit une pointe de fierté en regardant son nom frappé sur la languette près de son cœur. L'uniforme n'était pas très sexy, mais la blonde s'en fichait, son pantalon était ajusté et rendait sa démarche facile, la veste ne la moulait pas mais n'était pas trop ample et surtout elle était chaude. Tellement qu'elle n'avait pas eu besoin de mettre un pull sous celle-ci.
En entrant dans le réfectoire, Clarke fut frappée par la chaleur de l'endroit. C'était comme de rentrer dans un four. Aussitôt ses colocataires ouvrirent leur veste et la jeune fille les imita sans se poser de question. Elle ne portait qu'un débardeur blanc en dessous mais même en ouvrant sa veste elle crevait de chaud. Elles firent la queue et se servirent dans les plats. En bout de file une grosse bonne femme tenait la caisse.
« Ne t'en fait pas, comme les recrues ne reçoivent pas de solde avant d'être intégré définitivement, les repas sont gratuits pendant notre entraînement, » lui chuchota Octavia en voyant son air contrarié.
Clarke lui fit un demi sourire.
***** Hello !
Voici donc le deuxième chapitre de cette fanfic.
Qu'en pensez-vous jusqu'ici ?
J'ai hâte de vous publier le prochain chapitre !
A très vite,
W.S.C.
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Locked Mind
Fiksi Penggemar- Relève toi Griffin! Tu t'es crue en camp de vacances ou quoi ? Clarke passa une main devant ses yeux pour chasser la sueur qui lui entravait la vue. Ses muscles brûlaient. La seule chose qui lui permettait de continuer était la voix du Caporal Bla...