- "Pour la dernière fois petite imbécile incompétente, met les cartons dans ce putain de camion !", me hurle mon père.
Je descends les escaliers en essuyant mes joues, je ne veux pas que l'on voit que j'ai déversée quelques larmes après mon cauchemar qui ne cesse de se remémorer dans ma tête.
J'ai bel et bien subi plusieurs viols, de cette même personne, Tony, mon oncle âgé de 25 ans. Je le déteste encore plus que mon père, et je jure que c'est quasiment impossible. Une fois dans le salon, j'aperçois plusieurs cartons devant la porte d'entrée, mon père se retourne pour me faire face et me fusille du regard.
C'est tout ce que j'ai eu droit depuis la mort de ma belle-mère Mary, des regards pleins de reproches, comme si c'était de ma faute si ce camion l'avait percutée dans la voiture. Je m'en souviens comme si cela s'était passé hier.
Mon père n'était pas rentré au boulot tout de suite, il se faisait tard et j'avais terminée de manger avec Mary. Je devais à peine avoir 10 ans et mon père n'était pas présent pour le fêter avec nous. Mary m'a alors demandée ce que je souhaitais faire, je lui ai répondue que j'adorerais aller à la fête foraine, je n'y suis jamais allée et les grandes roues me fascinaient. Presque dans tout les films que j'avais regardée, les baisers se faisaient là-haut, le coup de la grande roue qui restait bloquée était un grand classique, je rêvais de cela.
Elle avait donc cédée et m'y avais amenée, je sautais de partout et avais les yeux qui pétillaient tellement j'étais excitée face à cette idée. Une fois dans la voiture, j'ai appelée Sara, une camarade de classe avec qui je m'entendais plutôt bien, je me suis installée à l'arrière car je n'avais pas encore l'âge de passer devant, et j'ai racontée à mon amie où je m'apprêtais à aller, cette dernière m'enviait et j'avais pu percevoir de la jalousie dans sa voix.
Mary s'était retournée pour me demander de raccrocher et d'appeler plus tard car elle prétendait que les ondes du téléphone dans la voiture pouvait être nocif pour ma santé, surtout à mon âge, elle avait acceptée de m'acheter un téléphone seulement pour l'appeler en cas de problème.
Je n'avais pas eus le temps de lui répondre que je me fichais des ondes, qu'un klaxon retentit, j'entendis le cri étouffé de Mary. Mon corps fut propulsé hors de la voiture qui se trouvait dans un fossé au bord de l'autoroute.
Je sentais mes paupières s'alourdirent et l'air me manquer. Je fîs un effort surhumain pour tourner la tête vers la voiture de Mary. J'en eus le souffle coupé, les vitres étaient brisées, la mustang rouge était maintenant à l'envers, les verres étaient éparpillés sur la route, sa voiture se trouvait dans un piètre état et l'on n'avait pas besoin d'être devin ou expert en automobile pour savoir qu'elle ne pourrait pas être réparée, adieu les divers parfums que Mary tentait d'impregner dans la voiture de sorte que les voyages trop long ne donnent pas mal à la tête, adieu tout ses chwegums qu'elle essayait de cacher pour ne pas qu'ils finissent tous dans ma bouche, tout ça allait me manquer, mais quand mon regard s'attarda sur une main ensanglantée qui dépassait de sa mustang écrasée, mon coeur arrêta de battre.
Je priais intérieurement pour que Mary s'en sorte, pour qu'elle vive. Je rampa jusqu'à cette main qui m'aurais fais froid dans le dos si je n'avais pas été sûre que ça ne soit pas celle de ma belle-mère. Celle qui me défendait lors des excès de colère de mon père, qui m'aidait pour mes exercices de maths, qui avait regardée Twilight au moins 3 fois avec moi, qui faisait la plus parfaite des belles-mères.
Ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'à chaque repas de famille qu'elle organisait, mon oncle était présent, il n'avait que 18ans à l'époque mais cela ne lui a pas empêcher de me toucher les jambes sous la table, de partir le dernier pour pouvoir me se rapprocher de moi sans danger, de venir dans ma chambre la nuit.
Quand je me remémore le corps de Mary et le mien allongés dans l'ambulance, cela me procure des frissons le long de la colonne vertébrale. J'ai pu réussir à rouvrir les yeux après l'accident. Mais elle, n'a manifestement pas eut la même chance que moi, et cela me dévaste.
C'est pour cela que mon père me fusille du regard, ma présence lui rappelle seulement Mary, il pense que tout cela est de ma faute.
Il aurait voulu que je périsse moi aussi. Et cela fait mal, cela fait mal de savoir que mon père pense cela de moi, je peux le voir dans son regard. Il voulais que je meurs avec elle.
Pour ne plus avoir à ce souvenir de ce moment.
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PRISE AU PIÈGE
ParanormalKathélyna Dylee est une battante, une fille qui, malgré toutes les crasses et les coups bas qu'elle a endurées, s'est toujours relevée. Mais quand, son oncle, revient dans sa vie sans la prévenir, son monde s'écroule à nouveau. Son père, lui crache...