8- "KATHÉLYNA

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Je suis horrible, je suis figée devant la télé, mon père est je-ne-sais-où et je remercie dieu pour cela. S'il m'avait vue dans cet état, les larmes dévalant mes joues, il m'aurait battue, il m'aurait dit que je suis faible comme ma mère, et entendre cela encore une fois, m'aurait anéantie. Et pourtant je sais, je sais que je suis faible, et ça me détruit de l'intérieur.

-"..., une morsure similaire à celle d'une bête sauvage à causée sa mort, à quelques kilomètres de la frontière du Texas, l'accès est donc sous surveillance et personne ne pourra partir ou venir au Texas avant l'autorisation de l'état, ceci est une question de sécurité", affirme le presentateur du journal.

À la frontière du Texas ? Je ne pensais pas être aller si loin dans la forêt. Je n'étais plus moi-même, c'est la seule explication plausible. Je me précipite dans ma chambre lorsque j'entends la serrure de la clé tourner, mon père vient de rentrer et je ne tiens pas à ce qu'il me voit, les joues inondées de larmes. Je dévale les escaliers en courant et gagne ma chambre, je m'écroule sur mon lit, ferme les yeux et essaie de comprendre. Lorsque j'étais dans la forêt, mes veines sont devenues noires, mon souffle s'est accéléré, ma vue et mon odorat s'est amplifié, mes yeux sont devenus rouges flamboyants, ma vitesse était décuplée, mon coeur battait la chamade, mais surtout, je pensais comme une prédatrice. Une prédatrice qui ne souhaitais qu'une seule chose, parvenir à ses fins. Tuer sa proie. Et ma proie s'est avérée être une pauvre innocente.

***

Et les rêves où je me vois mourir sont les plus beaux》Mad world.

Je file tel un éclair parmi la foule de lycéens, ce jour là a beau être un jour spécial pour les autres, pour moi, il est banal. C'est seulement la rentrée.
Je m'arrête face à un tableau, des fiches sont accrochés un peu partout et elles indiquent les classes des élèves dans ce lycée. Mon regard s'arrête quand je trouve enfin mon prénom.
Kathélyna Maria Dylee. Terminale E.
Je regarde instantanément ma montre, il est à peine 7h38, et mon cours de math débute à 9h15. J'ai largement le temps pour visiter, je sors avec hâte de ce couloir encombrant et arrive vers l'endroit paisible que j'ai remarquée tout à l'heure, un grand arbre y est enterré, des plantes ornent le sol et des fleurs jaunes et blanches sont plantées. Je m'apprête à m'adosser à l'arbre mais une main m'y empêcha, une chaleur se propagua un peu partout dans mon corps et quand je me retourna pour associer toute cette chaleur à un visage, les visions que j'avais tentée d'apercevoir pour me rappeler les événements de mon enlèvement me revinrent brusquement. Un mal de tête s'installa et quand je leva les yeux, je le reconnus. Ses yeux bleus sombres qui semblaient inquiets ne passèrent pas inaperçu, ma bouche s'ouvrit et se referma, je ne savais pas quoi dire, aucun son ne voulait sortir de ma gorge. Il dû prendre conscience de la situation car répliqua d'un ton froid et impassible, tout en prenant soin d'effacer le semblant d'inquiétude que j'avais aperçus dans ses yeux bleus un peu plus tôt :

-" Tiens, je crois que ceci t'appartiens"

Et il me plaça ma veste en jean dans les bras, il tourna ensuite les talons d'une démarche assurée, me laissant dans l'incompréhension et l'ignorance.

PRISE AU PIÈGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant