15- "KATHÉLYNA"

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" Écoute, je.." commença-t-il.

C'en fût trop. Voilà que j'avais pû extérioriser avec l'aide Derek, mais maintenant que Khôl se trouvait devant moi, j'éprouvais le besoin de vider mon sac.

-" Non, cette fois c'est toi qui va m'écouter ! J'en ai marre, je sais bien que tes excuses n'étaient pas sincères ! Tout sonne faux chez toi ! Parce que tu es faux ! Tu essaie de te donner une image mais sache que ça ne fait que faire ressortir qui tu es vraiment ! Un être froid et sans coeur !" Criais-je à bout.

Je m'appreta à sortir de cette pièce mais il fût plus rapide que moi et me bloqua la porte. Je voulus le pousser mais se fût en vain, il ne bougea pas d'un pouce.

-" Quand je t'ai dis que j'étais désolé, j'étais sincère, j'ai regretté mes paroles, libre à toi de croire que je suis un être froid et sans coeur" , lança-t-il avec un sourire en coin.

Il se poussa enfin de la porte qui menait à l'escalier et je saisis cette opportunité pour me réfugier à l'étage. J'entra dans la chambre où je m'étais réveillée ce matin et remarqua un balcon. J'en profita pour prendre un peu l'air, le parc se trouvait maintenant sous mes pieds, le soleil n'allait pas tarder à se coucher et je ne pus m'empêcher de penser à mon ordure de père et à Tyler. Eux qui pensaient s'être débarrassés de moi, ils allaient être très surpris. Mais ils auront tout le temps qu'ils voudront pour y songer, lorsque je les enverrais en enfer. Rejoindre mon oncle. Mais leur mort n'est pas prévue pour aujourd'hui. Je n'en ai pas particulièrement envie. Mon esprit vagabonda vers des yeux émeraudes, une silhouette parfaite et des cheveux roux foncés. Derek.
Sa seule présence a réussit à me détendre, à me réconforter. J'ai tellement envie de me réfugier dans ses bras, j'ai l'impression de le connaître depuis une décennie et pourtant, cela ne fait que quelques heures que j'ai fais sa connaissance. Il est si doux et chaleureux, tout le contraire de Khôl. Je me demande d'ailleurs, pourquoi Lynh ne m'a pas appris l'existence des métamorphes ?
Je partis prendre ma douche, la salle de bain est ornée de pierres précieuses et de dalles de quatrz, je me demande vraiment combien a dû coûter ce magnifique manoir. Une fortune, sûrement.
L'eau glissa doucement sur ma peau, la chaleur était relaxante, mes pensées s'envolèrent au fur et à mesure, jusqu'à disparaître complètement. Je sortis en enroulant une serviette blanche autour de ma taille et je partis dans le couloir pour rejoindre ma chambre en espérant que personne ne me croise enroulée dans cette serviette qui laisse apercevoir mes cuisses, ainsi que mes longues jambes.
Mon coeur s'affola quand je percuta un torse nu et chaud. Je sentis des yeux me brûler la peau. Mon regard tomba dans celui de Khôl, ses yeux bleus me dévisagerent tandis que les miens restaient bloqués sur son torse affreusement bien batî, je sentis la tension nous mener par le bout du nez. Il voulus s'avancer vers moi mais mes mains vinrent se poser sur son torse chaud pour l'empêcher de faire un pas de plus. La chaleur de son torse me surpris, je le scruta attentivement. Une phrase était tatouée vers son épaule droite et un symbole au niveau de son ventre décoré de beaux abdos.
Je préfère mourir debout que de vivre à genoux, lisais-je.
Le symbole tatoué au niveau de son ventre représentait des lèvres rouges dégoulinante de sang, des dents blanches et acérées tenaient une jolie rose blanche, synonyme de paix.
Ses yeux prirent une teinte plus claire et me déshabillèrent du regard. Et le seule vêtement que je porte se trouve être une serviette de douche plutôt courte. Je baissa la tête et n'osa pas croiser ses yeux bleus nuit, de peur de plonger dedans et de ne plus pouvoir y ressortir. Sans m'y attendre, un sourire victorieux s'afficha sur son visage.

-" Je te déstabilise", me susurra-t-il de sa voix grave et séduisante.

Grh. Cet homme a le don de me mettre sur les nerfs aussi vite que l'on change de seconde.

-" Je.. Tu.. Tu rêves espèce de", bafouillais-je, rouge de honte et de colère.

-" Moi qui pensais que tes insultes me manquaient.. J'avais tord", répliqua-t-il en gardant son foutu sourire.

J'arqua un sourcil, surprise de sa réflexion. Alors comme ça, mes insultes lui manquaient ? Et bien, il allait être servi.

-" Quoi ? Tu veux des insultes ? Très bien ! Tu ne sais rien faire à part ton foutu sourire arrogant ! Tu te fous des autres et les blessent, parce que tu n'as que ça à faire après tout hein ?! Tu prétend te foutre de tout mais je suis sûre qu'il y autres choses ! Tu n'es rien qu'un...", criais-je avant de sentir toutes sortes de sensations apparaître dans mon ventre.
Ses lèvres s'étaient scellées aux miennes, sa peau électrisait la mienne à chacun de ses mouvements, ses mains bloquèrent mes poignées, sa bouche charnue contre la mienne me vida de mes pensées, son torse nu était collé au mien, sa main se balada délicatement le long de ma joue, des frissons me parcoururent l'échine, mon cerveau ne fonctionnait plus et mon corps combla l'infime distance qui nous séparait.
À l'intérieur de mon être, je ressentis comme un feu d'artifice avec énormément de couleurs différentes, mes émotions se mélangèrent et mes doutes disparurent accompagnée de ma raison.
La seule chose que je voulais était de continuer, de sceller nos lèvres ensembles et de ne plus les séparer, de pouvoir sentir son souffle chaud dans mon cou, de connaître le moindre millimètre de son corps, de franchir la limite, de pouvoir ressentir encore et encore tout ses feux d'artifices qui émanaient de mon être.
Mais ma raison me rattrapa avant de faire une bêtise, elle me rappela qui j'étais en train d'embrasser, qui je désirais tant, qui je voulais sentir près de moi et je mis un coup de frein brutal. Je ne voulais pas. Il ne faisait que jouer avec moi et je ne pouvais pas continuer en ayant conscience de ça. Ça aurait été un manque de respect envers moi-même, et je sais qui je suis. Je ne suis pas ce genre de filles qui peuvent accepter d'être vue comme un vulgaire jouet.
Je ne veux pas.
Je ne veux plus souffrir. C'est terminé.

PRISE AU PIÈGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant