19- "KATHÉLYNA

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Je descendis les escaliers rouges et doré du manoir, je n'avais pas de chambre à proprement parlé donc Derek m'a proposé de dormir dans la sienne le temps que cela s'arrange. J'arrive enfin dans le salon et toutes les conversations se stoppent, je croise le regard surpris de Lynh, Khôl a l'air énervé, Derek est détendu et sourit comme un débile, et deux de ses potes me fixent intensément. Je ne comprends strictement rien à la situation.
Voyant tous les regards se braquer sur ma tenue, je baisse les yeux à mon tour, un des potes métamorphes de Derek me siffle, et je devine non sans mal pourquoi. Hier, Derek m'a prêté un T-shirt pour que je puisse dormir confortablement, mes habits avaient été complètement trempés par la pluie, et avant que je ne quitte ma maison Lynh m'a assurée que je n'aurais pas besoin de mes affaires, le T-shirt portant l'odeur de mon cher ami métamorphe m'arrive à mi-cuisse et est très ample. Je croise le regard de Khôl, celui-ci me lance des éclairs et sort du manoir en claquant violemment la porte.

-" Alors ? Ça coûte combien une nuit avec toi ? Derek n'a pas voulu m'en dire plus", lança un métamorphe aux cheveux blonds.
Des rires se firent entendre, y compris celui de Derek.
Je ne compris pas et partis à la recherche de Khôl. Il a sûrement dû penser que j'avais passée une nuit avec Derek, et je ne sais pour quelle raison, mais, je ne veux pas qu'il croit ça. Je ne veux pas qu'il pense ça de moi.
Je marche cinq bonnes minutes avant que mon regard ne se pose sur une silhouette tournée face à la montagne et son lever de soleil, son dos vêtu d'un débardeur blanc laisse apercevoir une longue cicatrice rougeâtre, des cheveux blonds foncés étaient plus clairs que d'habitude, sa peau avait l'air légèrement moins pâle. Je m'avance dans l'herbe verte avec délicatesse, voulant me rapprocher de lui. Sa tête se releva et se tourna vers moi, ses yeux cherchèrent les miens, et quand ils les eurent trouvée, j'en eus le souffle coupée. Ses yeux n'avaient pas leur couleur bleue nuit habituelle, ils étaient gris clair, presque argenté. Leur iris étaient bleu nuit et doré, tout simplement magnifique.
Les mots ne sortiront pas de ma bouche, c'est tout bonnement impossible. Il fronçe ses sourcils devant mon incapacité à parler et enchaîne :

-" Tu t'es bien faite avoir"

-" Il ne s'est strictement rien passé avec Derek, il m'a seulement prêté un t-shirt car mes habits étaient trempés et tout le monde a cru quelque chose qui ne se produira jamais", répliquais-je, froissée.

Son visage se crispe et ses poings se serrèrent, je devine sa colère rien qu'en observant son langage corporel, son corps est tendu et ses yeux gris se sont assombris. Je crois que le gris clair était la couleur de ses yeux avant sa tranformation vampirique, ça lui va extrêmement bien.

-" Il n'est pas celui que tu crois, Kathélyna, tu devrais arrêter de le fréquenter", soupire-t-il.

Le rouge commença à me monter, pas de honte mais de colère. J'en ai plus que marre de leur sous-entendu à deux balles ! J'ai bien compris qu'ils me cachaient des choses, j'ai pû être patiente pendant un moment mais je pense avoir atteint mes limites ! Je m'écarte de lui tout en le foudroyant du regard.

-" J'en ai assez ! Pourquoi je n'ais pas le droit d'avoir une explication complète ? Et qui crois-tu que tu es pour me donner des conseils sur qui je peux voir et ne pas voir ?!", lui criais-je.

-" Ton moment viendra, soit patiente", lança-t-il d'un ton affreusement calme.

-" Non. Je pense avoir été assez patiente." Répliquais-je.

Je partis en direction du manoir et chercha Derek. Je voulais des explications, et j'allais les obtenir. Je monte les escaliers quatre à quatre et partis vers sa chambre, l'intérieur était vide, et le matelas qu'il avait posé sur le sol pour dormir et me laisser la place dans le lit était toujours à sa place, je voulus repartir mais je sentis une présence. Pile celui que je cherchais, tiens.

-" On me cherche poulette ?", réplique une voix grave derrière moi.

La colère remonta en moi rien qu'à l'entente de ce surnom. Pourquoi a-t-il raconté à ses amis que j'avais passée une nuit torride avec lui ? Certes, Je suis vêtue de son t-shirt mais je ne pensais pas qu'il avait tout prévu. Il savait que je n'aurais pas de chambre, pas d'habits propre, pas de lit. Alors pour lui, c'était l'occasion rêvée.

Mais les rêves sont loin d'être similaires à la réalité. Et ça, je vais bien lui faire comprendre.

PRISE AU PIÈGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant