PRISE AU PIÈGE

13- "KATHÉLYNA"

Une voix ne cessait de me parler, je voulais absolument qu'elle se taise. Car le pire n'était pas qu'elle me parlait sans cesse, le pire était que je ne comprenais pas un mot de ce qu'elle me racontait.
Tu es la seule à pouvoir la détruire, tu es son point faible. Détruis-là comme elle t'as détruite.
Je ne comprends absolument pas. De qui parle cette voix ? Qui dois-je détruire ? Pourquoi serais-je son point faible ? Tellement de questions trottent dans ma tête qu'il est impossible de pouvoir réfléchir correctement. D'autres voix firent leur intrusion, ce qui me donna un mal de tête horrible, j'ouvris les paupières et je fûs vite éblouis par la lumière du soleil qui transperçait les rideaux. Les rideaux ? Je n'en ai pas chez moi.. Je tourna lentement la tête et je fûs surprise de voir Khôl adossé à la porte de la chambre. Il a l'air réveillé, ses yeux sont anormalement clairs. Il s'approcha du lit où mes fesses reposaient confortablement et s'assis.
Il me scruta et je pus apercevoir dans ses yeux une lueur d'inquiétude. Et de culpabilité.

-" Je suis désolé" lanca-t-il en soupirant.

Il se tourna vers Lynh qui venait seulement d'entrer dans la pièce.

-" Ça te va comme ça ?" Lui demande-t-il en levant les yeux au ciel.

-"Parfait" répliqua-t-elle avant qu'il ne sorte de la chambre.

J'admet être déçue, je pensais qu'il était désolé pour ce que j'ai endurée et pour ce qu'il m'a dit, pas parce que Lynh le lui a demandée. Ses excuses ne valent rien du tout.
Lynh en profita pour prendre place à mes côtés, elle me scruta d'un air désolé.

-"Pardonne le, il n'est pas très agréable avec les nouvelles personnes", me dit-elle.

-" Je ne vois pas comment je pourrais pardonner une personne avec une mentalité pareille" répliquais-je avant de me lever du lit. Mes vêtements ont été changés, je porte un débardeur rouge et un jean troué, sûrement les vêtements de Lynh. J'enfila mes chaussures et sortit de cette pièce.
Je parcourus le couloir à la recherche d'un potentiel escalier, quand, une porte légèrement entrouverte m'intrigua, je m'approcha sur la pointe des pieds et pû distinguer la voix grave et séduisante de Khôl.

-" Elle s'appelle Kathélyna. Mais pourquoi tu t'inquiètes tant ? Elle n'est rien pour moi, quand tu reviendra tu verra que je ne lui apporte aucune attention" répliqua-t-il.

Je ressentis une pression au niveau de ma cage thoracique, comme si quelqu'un s'amusait à tordre mon coeur dans tout les sens possible. Je sais bien que ce n'est pas le grand amour entre nous deux mais, ça fait toujours mal d'entendre des critiques, des moqueries, des jugements. Exactement ce que j'ai subi en étant enfant. Les paroles peuvent faire mal, parfois, plus que les blessures physiques. J'admet avoir énormément changée physiquement, je me suis affinée, mes cheveux sont devenus foncés, mes traits sont devenus précis, mais, mon mental a toujours été le même, mon âme reste et restera intacte. La solitude n'a pas disparue, elle est toujours bien présente et me hante plus qu'avant.
Je reffoula mes larmes et sortis en douce de cet étrange manoir. Mon chemin s'arrêta face à un parc.
Les fleurs envahissèrent l'air avec leurs odeurs printanières. Le vent secoua mes cheveux et je me perdis à nouveau dans mes pensées.

***

"Avoue Kathélyna ! T'as pas de maman ! Et ton père s'en foût de toi hein ?! Personne t'aime et ça changera jamais !" , me cria les élèves en m'entourant.

Je pleurais, ils avaient entièrement raison. Je n'avais pas de mère, Et mon père se fichait royalement de moi. Mais le pire, c'est Tony, je lui ai dis plusieurs fois que j'appelerais la police si il ne s'en allait pas, mais à chaque fois, il me riait au nez, il disait que je n'aurais jamais le courage de le faire, que j'ai toujours été faible, et il avait raison, après tout, je n'ai que 10 ans.

***