Andréa s'approcha de la blondinette, le regard fuyant.
- C'est à dire que...
- Où est-il ? la coupa Lucie, qui se doutait de quelque chose.
Hector surgit d'un des couloirs et rejoignit les deux filles.
- Inutile de s'embrouiller, vous deux, leur dit-il.
- Mais il n'y a pas d'embrouille ! répliquèrent en coeur Lucie et Andréa.
- Alors quel est le problème ?
Lucie devança Andréa.
- Il est que l'on refuse clairement de me dire où sont passés Carlos et comment...
- Vincent ?
- Oui ! D'ailleurs, il n'était pas mal en point, lui ?
- Si. Mais Carole et Wellan l'ont remis sur pied.
- C'est pas très prudent.
Hector fronça les sourcils, contrarié.
- Écoute, Lucie. Carole est notre meilleure guérisseuse. Elle sait très bien gérer ce genre de cas.
- Si tu le dis, marmonna la blondinette, peu convaincue par les propos du garçon.
Andréa intervint.
- Bon, il me semble que tu avais une question, Lucie ?
Cette dernière pivota vers la jeune fille aux cheveux bouclés.
- Effectivement !
Hector les regarda une dernière fois avant de détourner les yeux et de s'éloigner.
Lucie l'observa du coin de l'oeil.
- Il a quoi, lui ?
- Laisse, lui répondit Andréa. Il en pince un peu pour Carole on va dire.
- Mais bien sûr...ça explique tout ! lança ironiquement Lucie.
Andréa roula des yeux.
- Tu ferais la même chose, crois-moi. Ce n'est pas toi qui me saute dessus dès ton réveil pour me demander où est notre cher chef ?Lucie prit des couleurs et se râcla la gorge.
- À ce propos, tiens...
Andréa eut un rictus rempli de sous-entendus.
- Carlos n'est pas là uniquement, pour la simple et bonne raison, que c'est un éclaireur.***
"Ah bah d'accord", pensa Lucie.
En vérité, cela ne la surprenait même pas. Le jeune homme avait le profil parfait pour commander et était très certainement le genre de gars à prendre des risques surdimensionnés. Et la réticence dont il avait fait preuve en évoquant le rôle des éclaireurs était désormais compréhensible.
Néanmoins la blondinette se sentait vexée. Carlos avait-il peur de parler de boulot dangereux à Lucie sous prétexte qu'elle venait juste d'arriver ?
- Ok, soupira-t-elle.
Andréa éclata de rire.
- Enfin ! Ne fais pas cette tête ! la réconforta la jeune fille. Tu ne vas pas t'ennuyer je te l'assures.
Lucie haussa les sourcils.
- Ah oui ?
- Oui. Durant toute la semaine tu essayeras les différentes activités. À la fin, on décidera ensemble quel rôle t'es le mieux adapté.
- Et si je préfère choisir moi-même ? riposta la blondinette, confuse.
- À vrai dire, ce n'est pas de ton ressort.
- Pourtant, quand vous êtes arrivés, il a bien fallu que vous vous concertiez ! Et que vous preniez ce que vous vouliez !
- Ça fait un an, Lucie ! Les choses ont changé !Lucie grogna de mécontentement. Mais si elle voulait que tout se passe bien et rester en sécurité, elle n'avait pas le choix que de se soustraire aux ordres et à la curieuse façon de procéder des trappers. Elle leva les yeux au ciel avant de regarder son amie.
- Bon, d'accord...capitula l'adolescente. Par quoi je commence ?
Andréa tapa dans ses mains.
- Tout d'abord, je vais te faire visiter. Même si Carlos est censé le faire, il est occupé pour la journée, et n'aura pas le loisir de perdre son temps pour de pareilles futilités.
Lucie approuva en silence.
- Ensuite, on va te trouver ton emplacement de repos et ta couchette pour dormir. Le traitement de faveur dont tu as bénéficié ces deux premières nuits était exceptionnel. Tu n'en profiteras plus sauf si tu es dans le mal. L'infirmerie sera là pour ça sinon. Tu m'as bien suivie ?
- Oui. Ça marche, répondit docilement la blondinette.***
Guidée par Andréa, qui s'avéra être la leader des nettoyeurs, Lucie fit le tour de presque toutes les pièces des étages protégés. Il y avait bien sûr la cuisine, le garde-manger où les trappers stockaient toutes leurs denrées alimentaires, une salle de maintenance où étaient rangées des armes, et des objets tels que des stylos, des montres, des sacs à dos, et tout le matériel destiné aux éclaireurs.
- Donc si je comprends bien, résumait Lucie, au dernier étage se trouve toutes vos affaires, et le bas fait office d'espace de sécurité avec les fondus ?
- C'est ça. On peut juste y mettre de quoi se reposer sommairement lorsqu'on est de garde alternée, et des cartons vides, pour faire barrage à de possibles invasions des contaminés.
Andréa entra dans une pièce immense, après avoir longé un couloir bordé de fenêtres crasseuses. La salle abritait des dizaines et des dizaines de cartons empilés au petit bonheur la chance. En tas à côté étaient amoncelés en vrac des pierres grises.
- Tu te demandes sûrement comment nous sommes parvenus à obtenir autant de bazar ? lui demanda Andréa en riant, ses yeux parcourant l'ensemble de la pièce.
- Ouais.
- Et bien, chaque semaine nous recevons de la nourriture comme pour le Labyrinthe, des vêtements et du matos. Nous on garde les contenants une fois vidés.
- Et les pierres ?
- Pas loin, il y a eu un éboulement. Rien de grave, mais on a pu récupérer du béton armé et s'en servir pour assomer et tuer les malades.
- S'ils parviennent à tomber sur cet attirail, on fait quoi ?
La trapper haussa les épaules, désinvolte.
- Aucun risque, sois sereine.
- Je vous fait confiance, assura Lucie, bien qu'inquiète.Les deux adolescentes retournèrent en haut et Andréa fit explorer les pièces restantes à Lucie.
La matinée touchait à sa fin. Sa guide lui montra la salle des codeurs, le minuscule local informatique attenant, celui des nettoyeurs, l'infirmerie, et passa devant une porte fermée à clé. Sur le devant, il était très clairement inscrit :R.T.E PRIVÉ
DÉFENSE D'ENTRER
Lucie dévisagea la petite pancarte avec surprise et intérêt.
Andréa le vit et revint sur ses pas pour rejoindre la curieuse.
- Salle privée des éclaireurs, lui apprit la nettoyeuse. "RTE" pour "Rôle Trappers Éclaireurs".
- Elle garde quoi ?
- Des infos secrètes, leurs données et relevés des différentes zones. Les éclaireurs y conservent tous leurs plans.
- J'aurai le droit d'y accéder ? quémanda Lucie.
- Si tu deviens éclaireuse, oui. Et ce, si Carlos accepte de te faire passer la période d'essai en fin de semaine. Normalement, il le fera.
- J'espère bien ! Si je dois aller chercher les rations, faudra bien que j'ai des bases pour me repérer !
Sa camarade lui lança un regard entendu.
- D'autant plus que tu ambitionnes de faire partie des éclaireurs, n'est-ce pas ?
Lucie détourna la tête, percée à jour.
- Tu te trompes, démentit-elle.
- Mais oui, à d'autres, prends-moi pour une cruche, la nargua Andréa. Ça se voit sur ton visage comme le nez au milieu de la figure.
Lucie lui sourit avec innocence.
- Je nie.
- Ou pas.***
Cinq minutes plus tard, des draps et un matelat ridiculement fin dans les bras, Lucie et Andréa marchaient à petits pas vers l'endroit où la blondinette allait dormir.
Sur le chemin, cette dernière interrogea encore une fois la nettoyeuse.
- En gros, chaque groupe a son lieu de travail et une salle où entreposer son matériel ?
- Exactement. On se repère mieux ainsi.
- Et les codeurs ? Ils font comment pour fabriquer leurs objets ?
- En fait, la caisse nous rapporte énormément d'outils. Du coup, les codeurs étant assez bricoleurs sur les bords, ils conçoivent toutes sortes de petits gadgets.
- Cool, on est bien équipés en cas de problème, alors !
- Ça tu peux le dire ! renchérit Andréa.Les deux trappers installèrent le "lit" de fortune de Lucie au milieu de quelques autres, tout en laissant suffisamment d'espace.
- Merci Andréa ! la remercia l'adolescente, une fois le couchage fini.
- Il nous reste juste le meilleur. Viens !____________________________________
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L'immeuble maudit - L'Épreuve Parallèle (en pause)
FanfictionEt si le Labyrinthe n'était pas la seule épreuve meurtrière que le WICKED avait décidé d'expérimenter ? Si, avant l'amnésie de Thomas et Teresa, d'autres secrets avaient vu le jour ? En particulier un secret si terrible que même eux n'en avaient pas...