Chapitre 32

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- T'es prête ? demanda Carlos à Lucie, tôt le lendemain matin.
Cette dernière se triturait les doigts, entortillait ses cheveux, les épaules tremblantes.
Elle déglutit, inspira un grand coup et releva la tête.
De la détermination se lisait dans ses yeux.
- Oui, c'est bon. On peut y aller.
Carlos hocha la tête et mit un sac à dos sur ses épaules, un carnet en main.
Puis il tendit une petite sacoche à la jeune fille, qui l'ouvrit.
C'était des couteaux.
- Les plus petits te serviront aux fondus de loin au cas où.
- Pour les lancer ? Mais...
- Je sais, l'interrompit l'éclaireur. C'est horrible. Mais ils veulent te tuer. Tu comptes les laisser t'atteindre ?
- Non, répondit Lucie.
- Ok. Les plus grands te serviront au combat au corps à corps. Ne t'en sers qu'en cas d'extrême urgence, d'accord ? On va tenter d'éviter les fondus.
- Entendu, approuva la jeune fille.
- Go ! enchaîna Carlos pour se donner un coup de fouet.

Ils marchèrent vers la trappe et l'ouvrirent. Carlos passa en premier avant de faire signe à Lucie de descendre.
- Ooh, fit cette dernière en s'agrippant fermement aux barreaux de l'échelle.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit le trapper en bas.
- Rien, rien, le rassura la blondinette. Je suis juste impressionnée de faire le chemin en sens inverse. Et un peu nerveuse aussi.
Elle posa le pied à terre et souffla.
- Ça va bien se passer, sois tranquille.
- Plus facile à dire qu'à faire.

Le jeune homme dévérouilla la première porte et les deux adolescents s'engagèrent sans bruit dans l'étroit couloir. Une fois au bout, le coeur de Lucie s'emballa et elle respira fort. Carlos se tourna vers elle et essuya la goutte de sueur qui perlait sur son front.
- Tu restes bien près de moi et tu ne t'éloignes pas.
- Aucun risque.
- Voilà le plan : je te montre le passage le plus direct pour accéder au rez-de-chaussée. Ensuite...
- Ça prendra combien de temps ? le coupa la jeune fille qui serrait les dents.
- Une demi-heure si tout se passe bien. Enfin, ne te fait pas de souci, s'empressa-t-il de rajouter en voyant la mine effarée de la blondinette.

Il finit de lui expliquer le déroulement de la courte expédition. Afin de laisser Lucie se débrouiller avec les cartons, il s'arrêtera sept étages plus haut pour l'attendre. Si la jeune fille suivait bien ses instructions, l'affaire ne devrait pas être trop risquée.
- Au besoin, j'interviendrai. J'ai l'expérience du terrain, je te rejoindrai en moins de deux au moindre cri de ta part. N'hésites vraiment pas à te servir de tes cordes vocales féminines qui déchirent les tympans pour m'avertir du danger. O. K ?
Lucie hocha la tête et avala sa salive.
Carlos lui sourit et débloqua le dernier rempart face à la "zone".
La porte grinça et s'ouvrit dans un chuintement métallique sonore.

C'était presque trop long. Lucie sautillait sur place, bougeait dans tous les sens dans le dos de Carlos.
- C'est pas bientôt fini ? s'énerva-t-elle. Si ça continue cette foutue porte va ameuter tous les fondus du périmètre, voire de l'immeuble tout entier !

En disant cela, elle balança sans faire exprès un bras sur l'épaule de l'éclaireur, qui la dépassait d'une bonne tête et demie.
Il soupira.
- Ne dis pas de bétise. J'emprunte ce chemin tous les jours et je peux te garantir que ce n'est pas ça qui les attirent. Plutôt notre odeur et notre respiration. Et, arrêtes de gigoter bon sang ! grogna-t-il, les sourcils froncés.
- Oups, pardon, s'excusa Lucie en maudissant sa trouille.

Le battant termina sa rotation et s'écrasa contre le mur, dévoilant la "zone".
Lucie resserra sa poigne sur les sangles de sa sacoche et emboîta le pas à Carlos.
- Suis-moi ! chuchota-t-il en se mettant à trottiner, la blondinette sur ses talons.
- Pense à bien respirer entre chaque foulée, lui précisa-t-il. Il ne faudra pas que tu manques d'air.
La jeune fille hocha la tête et se concentra sur sa respiration.

Ils descendirent les premiers étages sans faire la rencontre d'un contaminé.
Lucie commençait à se détendre, persuadée d'être tranquille pour le moment.
Les deux trappers dévalaient des escaliers à toute vitesse, traversaient des appartements dévastés et laissés à l'abandon depuis plusieurs années.

La jeune fille eut un haut le coeur en aperçevant un corps en décomposition affalé sur un lit couvert de draps ensanglantés.

Les pièces défilaient les unes après les autres, lui laissant imaginer les scènes de vie qu'elles avaient dû abriter auparavant.

- Par là, Lucie ! lui lança Carlos. Magnes-toi un peu !
En effet, des cris se firent entendre quelques mètres plus loin.
Cette dernière sentit son pouls augmenter et se hâta de rattraper son guide.
- On va prendre ce passage, lui expliqua le garçon en lui pointant du doigt un boyau sombre.
Il leur faudrait ramper pour passer de l'autre côté.
Lucie regarda le tunnel, puis fit la navette avec Carlos.
- Euh...tu es certain que ce n'est pas risqué ?
- Non. Vas-y, je couvre tes arrières.
- Ok.
Elle rentra la tête la première, angoissée à l'idée de ce qu'elle pourrait trouver en sortant.
Elle sortit finalement et trouva le vide en dessous d'elle.
- Ah ! Mais...
- Accrcoche-toi et glisse ! Ce n'est pas très haut !
Lucie suivit ses conseils et se receptionna sur le sol tel un sac.
- Aïe...
Carlos apparut.
- Écarte-toi !
La blondinette s'exécuta en maugréant et vit le jeune homme atterir en roulade à ses côtés.
- Pas de temps à perdre. Relève-toi.

À peine Carlos a-t-il sortit ces mots qu'un bruit rauque puis un gargoullis s'élèvent tout près des deux adolescents.
Tous deux se retournèrent en sursaut, et se retrouvèrent face à un fondu au second stade.
L'homme dépourvu de cheveux s'avança en traînant une jambe dont le pied avait été arraché. Le moignon sanglant et sa chair à vif, en lambaux, effrayèrent Lucie qui prit ses jambes à son coup.
- Lucie ! hurla Carlos derrière elle.
La jeune fille se retourna à temps pour voir l'éclaireur transpercer le crâne du contaminé avec un couteau tranchant.
La cervelle pourrie du fondu s'éparpilla au sol et des gerbes de cerveau éclaboussèrent Carlos, tandis que le malade s'effondrait au sol, inerte.

Plusieurs hurlements inhumains retentirent et Lucie vit avec horreur une dizaine de fondus foncer sur son ami.
- Carlos ! le supplia-t-elle.
Le jeune homme piqua un sprint vers la jeune fille et lui agrippa fermement le bras pour la tirer à sa suite.
- Ne te retourne pas ! lui cria-t-il.

Les fondus les poursuivaient désormais. Carlos entraina Lucie dans un escalier instable où elle failli se tordre la cheville.
- Et merde...grinça le trapper, la mâchoire contractée par la colère.
Lucie suivit son regard et fut saisie d'effroi.

Cinq fondus les attendaient en bas des marches.
- Bon, haleta-t-il, il ne reste qu'une solution. Grimpe sur mon dos Lucie !
- Quoi ? Mais...
- Fais ce que je te dis !
Bien qu'étonnée, la blondinette, poussée par l'urgence de la situation, se hissa sur le dos suffisamment large du garçon. Elle s'y agrippa fortement, tel un molusque accroché à son rocher et passa ses deux bras autour de la nuque de Carlos.
- C'est bon ? lui demanda-t-il.
- Ou...oui !
- Alors tiens-toi bien !
Carlos prit son élan et sauta par-dessus la rambarde.
- Aaaah ! cria Lucie. T'es fou !
Ils attérirent un peu plus bas et la blondinette glissa à terre.
- Allez ! l'encouragea l'éclaireur en la poussant devant lui.

***

Carlos et Lucie continuèrent leur descente vers les étages inférieurs sans s'arrêter ni reprendre leur souffle la moindre seconde.
- On est bientôt arrivés ! lui lança Carlos par-dessus son épaule. Plus que dix étages et on y est !
"On a déjà descendu quarante étages ?" pensa Lucie.
Un fondu déboula d'une intersection et Carlos l'assomma d'un seul coup de poing.

Ils bifurquèrent à droite et continuèrent de courir, jusqu'à ce que Lucie soit balançée en arrière et que ce soit le trou noir.

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(Beaucoup de répétitions dans ce chapitre 😅😑😒.)

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! 😉😊

L'immeuble maudit - L'Épreuve Parallèle (en pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant