Lucie voulu crier mais une main s'abattit violemment sur sa bouche, étouffant sa voix. Idem lorsqu'elle tenta de se débattre. Un bras puissant lui entoura la taille et lui emprisonna les bras le long du corps.
- Chut...calme-toi, lui intima une voix masculine.
Ce n'était pas un fondu. La jeune fille se détendit et la pression sur sa mâchoire se relâcha légèrement.
La blondinette saisi l'occasion.
- Voilà, c'est bien. Tu...
- Lâche-moi !
- Non ! Baisse d'un ton ou tu vas nous attirer des ennuis !
- LÂCHE-MOI JE TE DIS ! gueula Lucie.
Des hurlements inhumains résonnèrent plus bas.
- Si je te lâche tu me promets de te taire ? lui demanda le garçon.
La jeune fille réfléchit à la question. Si elle obéissait, elle pourrait toujours s'éloigner de cet inconnu.
Elle hocha la tête. Son interlocuteur souffla et l'adolescente sentit le torse du garçon se décoller de son dos.
Enfin libre de ses mouvements, Lucie n'attendit pas une seconde de plus et prit ses jambes à son cou.
Vif, le garçon lui attrapa le poignet pour la retenir.
- Stop les conneries ! Tu vas où comme ça ? lui chuchota-t-il, énervé.
La blondinette ne répondit pas et se dégagea d'un coup sec.
- Reste-ici ! lui cria l'inconnu.La jeune fille poursuivit sa course et tomba sur un escalier en métal retenu par des chaînes.
Elle entendit les pas du garçon derrière elle.
- Non ! Pas par là ! lui lança-t-il.
- Monsieur connaît le chemin ? Alors tu vas me foutre la paix et partir de ton côté ! Je peux me débrouiller seule !
Le garçon grimpa les marches à sa suite.
- Tu parles ! l'agressa ce dernier. Tu as failli te faire bouffer à plusieurs reprises !
Lucie arriva en haut de l'étage supérieur. Elle commençait à en avoir par-dessus la tête de cet immeuble. La montée n'en finissait pas. Sa taille, interminable, la décourageait.Un raclement de gorge la fit sursauter. Elle fit volte-face, et de retrouva nez à nez avec son poursuivant.
Elle l'observa avec attention, pendant que tous deux reprenaient leur souffle.
C'était un adolescent, d'environ son âge. Ses cheveux bruns et décoiffés lui tombaient sur les yeux, et jusqu'au milieu de la nuque. Plutôt grand de taille, il avait de larges épaules et des bras musclés.
De toute évidence, il avait l'air de savoir se battre. En détaillant son visage et ses yeux bleus pâles, Lucie se rendit compte qu'il était pas mal. Même très beau.
"C'est pas le moment de penser à ça", se reprit l'adolescente.
- C'est bon, t'as fini ton cirque ? asséna le jeune homme.
"Mignon mais désagréable."
Un grand carré entouré de barrières en fer, laissant entrevoir les étages inférieurs, se trouvait à leurs côtés. Lucie se pencha sur le côté, sous le regard suspicieux du garçon et sourit avec satisfaction.
"Je n'ai pas dit mon dernier mot", ricana-t-elle en pensée.Saisissant fermement la rembarde, la blondinette prit son courage à deux mains et sauta, faisant basculer ses jambes par-dessus les barrières, sous les yeux affolés du jeune garçon.
- Mais qu'est-ce que tu fabriques ? T'es tarée ou quoi ?
Les pieds dans le vide, Lucie n'en menait pas large. Son plan, qui était de s'enfuir par ce moyen risqué, venait de tomber à l'eau.
Ses paumes commençaient à devenir moites et elle sentait sa prise se ramollir dangereusement. Si elle ne réagissait pas maintenant, la chute serait mortelle.
"Mais qu'est-ce qui m'a pris ?"
- Je...si tu ne pars pas, je reste comme ça ! fit l'adolescente.
L'autre secoua la tête et se gratta la nuque, l'air blasé.
- Quelle idiote, murmura-t-il.
Piquée au vif, Lucie répliqua du tac au tac.
- Eh, toi là ! Je t'ai entendu et je te permets pas !
- Soit. Mais c'est pas moi qui suis dans la merde.
La blondinette grogna, les bras endoloris.
- Tu proposes quoi, alors ?
- Qu'on discute comme des personnes civilisées.
- Ah oui ? le nargua Lucie.
Nouveau soupir.
- Tu es exaspérante. Dois-je te rappeler qu'une horde de fondus affamés attendent patiemment que tu lâches ?
La jeune fille déglutit.
- Où...où ça ?
L'adolescent s'approcha. Vraiment mignon.
- Juste en dessous de toi.
Lucie voulut se gifler et enleva une main. Elle la raccrocha aussi vite que possible, un éclair glacé parcourant son échine.
- Et...ils ne peuvent pas monter ?
Le jeune homme éclata de rire.
- Ils ne sont pas si bêtes que ça. Ils se comportent comme des animaux en chasse permanente. Leur but c'est de t'attraper, pas de te faire fuir.
Cette image fit froid dans le dos à Lucie. Ainsi, WICKED l'avait envoyée en pâture à des cannibales ? Ça ne tenait pas la route.
- Alors ? articula difficilement l'adolescente.
- Tu acceptes mon aide, je t'emmènes en sécurité. Tu choisis qui ? Eux ou moi ?
Lucie regarda en bas, puis le garçon, et lui sourit. Le choix était vite-fait.
- Toi, sans hésiter.- Attends, je vais t'ai...
- Pas la peine !
La jeune fille se receptionna avec agilité aux côtés de son nouveau compagnon, ayant profité d'un regain d'énergie dû à la perspective d'une explication.
Le jeune homme l'observa attentivement, visiblement impressionné.
- Wouaw ! Pas mal du tout la nouvelle ! la complimenta-t-il un sourire charmeur au coin des lèvres.
Un détail particulier retint l'attention de Lucie.
- Comment ça, la nouvelle ? l'interrogea la blondinette, outrée par tant de mystère.
Le garçon perdit instantanément son rictus enjôleur et parut quelque peu embarassé par la question de la jeune fille.
- Euh...ça te dit que je te l'explique ailleurs ? C'est pas le moment ni l'endroit pour parler.
Lucie opina du chef. De toute façon, elle n'avait pas d'autre solution. C'était lui qui détenait les réponses.
- D'accord, répondit la jeune fille.
- Tu t'appelles comment ?
L'adolescente fut prise au dépourvu par la simplicité de la question.
- Lu...Lucie, bégaya-t-elle.
- Joli, la complimenta le garçon.
Elle rougit, gênée.
- Et toi ? Que je puisse mettre un prénom sur ton visage, quémanda Lucie.
- Moi ? Je m'appelle Carlos.***
- Tu peux me dire où on va ? le héla la jeune fille, intriguée.
- Pas le temps ! lui cria Carlos en la tirant par la main dans un autre couloir. Celui-ci étant étroi, Lucie se cogna l'épaule brutalement.
- Aïe ! Tu pourrais faire attention ! rétorqua-t-elle.
- Excuse !
- Mais pourquoi on court comme des malades ? insista la blondinette.
Carlos se retourna vivement et posa ses mains sur les épaules de Lucie. Des flammes dansaient dans ses yeux. Sa peau luisante était trempée de sueur.
- Parce que des malades nous cherchent, Lucie ! Nous sommes constamment traqués. Si tu ne coures pas, tu meurs. C'est aussi simple que ça.
Impressionnée, celle-ci ne réagit pas. Carlos hocha la tête et lui reprit la main.
Ce contact la fit frissonner mais elle ne s'en soucia pas.***
Ils durent abattre un dernier fondu avant de se retrouver en sécurité. Carlos lui avait fendu le crâne à l'aide d'une mâchette accrochée dans son dos.
À mesure qu'ils progressaient dans les niveaux supérieurs, l'état des lieux relevés par l'adolescente s'améliorait.
De moins en moins de saletés, de sang et de moisissure, ainsi que d'autres tas d'immondices répugnantes jonchaient les murs et le sol qu'ils foulaient.
- Ça fait combien de temps qu'on monte ? demanda Lucie, exténuée par l'ascension qu'ils venaient d'effectuer.
- Environ deux heures. Si ce n'est plus, lui répondit Carlos.
- Hein ? s'exclama la jeune fille, éberluée.
- Et encore tu n'as rien vu, rajouta le beau jeune homme.Ils atteignirent enfin l'avant-dernier étage et Lucie s'arrêta, les mains sur les genoux, le buste en avant. Carlos s'approcha d'une porte et pianota sur un boîtier encrassé. Un déclic se fit entendre, puis un chuintement sonore résonna. La porte s'ouvrit, laissant apparaître un petit couloir sombre. Le jeune garçon se retourna vers Lucie.
- Suis-moi, lui dit-il.___________________________________
Hey ! Nouveau personnage !
Vos avis ? ;)J'espère que ce chapitre vous a plu et je vous dit à plus pour la suite ! 😉
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L'immeuble maudit - L'Épreuve Parallèle (en pause)
FanfictionEt si le Labyrinthe n'était pas la seule épreuve meurtrière que le WICKED avait décidé d'expérimenter ? Si, avant l'amnésie de Thomas et Teresa, d'autres secrets avaient vu le jour ? En particulier un secret si terrible que même eux n'en avaient pas...