- Vas-y, passe devant.
Lucie prit la tête et entra dans la partie protégée de l'immeuble, Carlos sur ses talons.
Carlos sécurisa les deux entrées et siffla vers la trappe.
La réponse ne tarda pas. La seconde qui suivit, l'échelle descendait et une salve de soulagement parcourait les trappers massés à l'ouverture.
On les accueillit à bras ouverts, chacun pressé de connaître les moindres détails de leur périple.
- Laissez-les souffler un peu ! intervint quelqu'un.Carole fendit la foule et se planta, bras croisés, devant Carlos et Lucie.
Elle les observa sous toutes les coutures et poussa un cri en voyant toutes leurs blessures.
- Vous deux. À l'infirmerie. Tout de suite.***
Les deux adolescents suivirent leur amie sans broncher jusqu'à la petite salle où deux lits étaient déjà prêts à les accueillir.
Ils ne parlèrent pas jusqu'au moment où la guérisseuse voulu les examiner de plus près.
- Vos vêtements.
Carlos la stoppa d'une main.
- Ça ira Carole. Rien de grave.
- Rien de grave ? Tu plaisantes ou quoi ? J'ai bien vu la façon dont tu tenais ton épaule, et les griffures sur la joue de Lucie ne laissent rien présager de bon.L'éclaireur soupira.
- Je capitule. Fais ce que tu as à faire.
- Enlève ton t-shirt.
Lucie déglutit. Là, comme ça ? Carole sembla remarquer son trouble car elle sourit et tira d'un coup sec un rideau qui séparait la pièce en deux.
- T'inquiète pas Lucie. Il ne se passera rien, ok ? Mais l'intimité est de mise ici.
- Je sais, bougonna la blondinette en levant les yeux au ciel.
- Par contre, rien ne nous empêche de communiquer tous les trois. Que vous est-il arrivé pour que je vous retrouve dans cet état ?Un long silence s'ensuivit, durant lequel Lucie entendit Carole s'affairer derrière le tissu et Carlos grogner.
- Serre les dents, lui conseilla la guérisseuse.
Le jeune homme se décida enfin à briser le silence.
- Nous sommes tombés dans une embuscade.
Carole s'esclaffa faussement.
- Rien que ça. Tu m'expliques ?
- Mauvais timing.Lucie les écoutait sans comprendre leur charabia.
Alors pour passer le temps, elle observa son visage griffé par la fondue dans un petit miroir.
Les lèvres tremblantes, elle toucha le sang séché du bout des doigts, en repensant à l'issue dramatique du combat qui les avaient opposées.
Elle avait tué quelqu'un pour la première fois de sa vie.
Son regard divagua sur ses paumes.
Elle avait le sang de la fondue sur les mains.
Elle l'aura jusqu'à la fin de sa vie.
Était-ce donc le quotidien des éclaireurs dans l'immeuble ?
Tuer pour ne pas être tué ?Lucie renifla et ferma les poings. Malgré cet aspect peu engageant, l'envie de la jeune fille de faire partie des éclaireurs était toujours présente. Il lui faudrait cependant avoir le coeur bien accroché face aux dangers des "zones".
- J'ai presque terminé, Carlos, fit la voix de Carole de l'autre côté. Je finis de désinfecter la plaie de ton épaule puis je la recouvre avec le bandage. Tu me passes le rouleau s'il-te-plaît ?
- Je vais devoir repartir, Carole. La journée n'est pas...
- Non. Je suis catégorique, tu restes te reposer cette nuit. Tu as trop souffert.
- Carole, tenta l'adolescent.
- Tu me remercieras plus tard, le coupa-t-elle fermement.La guérisseuse tira une nouvelle fois le rideau.
- À ton tour, Lucie, l'informa Carole.
La concernée sursauta, sortant de sa torpeur, et se tourna vers Carole, les yeux bouffis.
- Ça ne va pas ? l'interrogea la guérisseuse en fronçant les sourcils.
Lucie jeta un oeil vers Carlos.
Le torse nu du garçon était couvert pansements. Elle détourna le regard.
- Si, si.
- Bien. (Carole partit se laver les mains et revint.)
Elle fit de nouveau la séparation entre les deux lits et Lucie enleva son débardeur.
- Tu n'as rien de grave, mis à part un hématome assez conséquent sur la hanche gauche, lui dit-elle. Je vais donc te mettre du gel pour apaiser la douleur.
Elle s'exécuta et Lucie pu réenfiler son haut.
- Passons à ta joue, maintenant.
VOUS LISEZ
L'immeuble maudit - L'Épreuve Parallèle (en pause)
FanfictionEt si le Labyrinthe n'était pas la seule épreuve meurtrière que le WICKED avait décidé d'expérimenter ? Si, avant l'amnésie de Thomas et Teresa, d'autres secrets avaient vu le jour ? En particulier un secret si terrible que même eux n'en avaient pas...