chapitre 6

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J'étais tranquillement assise sur les marches devant ma maison, observant le magnifique coucher de soleil qui s'offrait à moi. Le ciel était un mélange d'orange, de rose et de bleu, et je dois dire que le rendu en était plus qu'éblouissant.

A vrai dire, cette vue m'inspirait. Alors, carnet en main, j'écrivis. Des petites choses comme ça, des mots qui ne valaient rien, des phrases qui n'avaient un sens que pour moi. Ça avait toujours été ma passion, d'écrire, je le faisais depuis que j'étais petite et même à ce jeune âge je pouvais y consacrer toute une soirée. Je griffonnai tout simplement sur des carnets que je ne faisais lire à personne, même pas à mes plus proches amis.

Timidité, quand tu nous tiens. Manque de confiance en soi, quand tu es là.

Au fond, ça ne m'avait jamais vraiment dérangée de cacher mes écrits au reste du monde, parce qu'en réalité, ce que j'avais à dire ne valait rien, même pas un sou, au fond. Même si mon rêve était de devenir une grande écrivaine, je savais bien que ces pensées ne devaient pas aller trop loin et que je devais rester réaliste. Alors j'écrivais juste des choses pour moi, et pour personne d'autre.

« C'est drôle ce monde,

C'est bizarre que la terre soit ronde,

Mais l'univers est comme cela,

On ne le changera pas.


C'est beau les étoiles,

C'est comme si c'était une toile,

Une magnifique peinture,

Mais de ça je n'en suis pas sûre.


En soi, l'espace est impressionnant,

Et ce depuis bien longtemps,

Avec ses planètes exceptionnelles,

Et surtout, avec sa lune quand elle est pleine.


En tant qu'êtres humains, nous en faisons partie,

Même si la terre n'en a pas envie,

Et puis, au fond, quand on y pense, nous sommes des lâches,

Parce que dans cette belle place, nous sommes des tâches. »


Voilà ce que j'écrivais : des petits vers par-ci et par-là, des petits textes qui ne signifiaient rien. On m'avait déjà dit que j'avais du talent, mais j'avais toujours trouvé que les mots sortis de la bouche des gens sonnaient faux à l'oral, alors je ne les croyais pas et restais persuadée que j'écrivais comme n'importe qui le faisait.

L'église sonna les vingt-deux heures, alors je me décidai à fermer mon carnet pour aller me faire à manger. Je n'étais pas très douée en cuisine, je savais juste faire des gâteaux au chocolat, mais le reste me dépassait. Je me contentai donc de me faire des pâtes ou des plats tout prêts, comme quoi, on ne pouvait pas réussir partout et dans tout dans la vie.

Je me fis tout simplement des lasagnes. Ce soir, c'était la première chose qui m'était tombé sous la main.

En attendant, je me postai devant ma fenêtre et j'observai le paysage. C'était beau : les oiseaux jouaient dans le vent au beau milieu des arbres dont les feuilles virevoltaient, le jour s'endormait pour laisser place à la nuit, et les étoiles commençaient à s'éveiller. Je ne voyais rien de plus magnifique au monde, qu'une journée sur le point de se terminer.

ProgramméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant