chapitre 3

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J'ouvrais les yeux doucement pour finalement remarquer qu'aucune lumière n'éclairait la pièce. Il était donc encore tôt, et encore une fois, je n'avais pas su finir ma nuit. A vrai dire, je ne savais même pas si on pouvait dire que je l'avais commencé vu qu'il était cinq heure dix-huit et que je m'étais couchée à quatre heure. Ces insomnies commençaient à me lasser car je n'avais même pas l'impression d'être fatiguée, donc je ne me rendormais jamais, et ça, ça m'ennuyait.

J'éteignis mon réveil au préalable puis me levai pour ouvrir mes rideaux. La nuit était encore présente, les étoiles brillaient, mais il n'y avait plus aucune trace de ma nuit passée. Plus de pétales de cerisier. Alors je redevins maussade, car les seules traces qu'il en restaient étaient son visage et mes blessures. Puis, en y pensant, je me souvenais que j'avais sali de mon sang le salon, et à cette heure matinale, je me décidais à faire le ménage.

Pas le temps de chanter comme d'habitude, enfin, je n'étais pas d'humeur plutôt, alors je fis le tout dans un silence complet. Hier soir, j'étais heureuse. J'allais peut-être enfin pouvoir rêver d'une princesse qui rencontre son prince, mais encore une fois, la vie en avait décidé autrement. Elle avait choisi de me faire passer une courte nuit, sans rêves, sans artifices. Il faut dire que jusque-là, la vie s'était toujours amusée de moi, ne me donnant pratiquement rien de bon. La seule et unique chose que je lui devais, c'était mes amis, la seule chose bénéfique qu'elle m'avait donné.

Je finis ce que j'avais à faire et me redirigeai vers ma chambre où j'ouvris la fenêtre. Je passai par celle-ci pour me poser sur le rebord. L'air frais me permit de mieux respirer, le vent fouettant légèrement mon visage me rafraîchit et les étoiles dans le ciel me consolèrent. De quoi exactement ? Je n'en su jamais rien, peut-être me consolèrent-elles parce qu'à cet instant précis, j'étais encore et toujours programmée. Sur la route, des voitures commençaient à passer, il était près de six heures et les gens partaient travailler, ce que je devais aussi bientôt aller faire.

Alors je me levai et fis un bond hors de ma fenêtre pour reposer les pieds dans ma maison. Je choisis une jupe avec un tee-shirt au hasard et allai me changer. Le maquillage m'important peu, je n'en mettais pas alors ça me faisait quelques minutes en plus pour profiter de mon chez moi. Mon sac était déjà prêt, et l'air frais me manquait. Alors je pris mon sac avec une veste et je sortis de chez moi. Mes pieds étaient toujours douloureux mais ça ferait l'affaire, j'avais vécu pire après tout. Je commençais à marcher, sauf que cette fois-ci, je n'allais pas vers l'inconnu. Je n'allais pas vers mon lycée d'ailleurs, il me restait beaucoup trop de temps. Je marchais sur le bord du trottoir, la tête levée vers le ciel pour remarquer que le soleil commençait à apparaître et promettait une journée douce et agréable. Alors je remis mon sourire sur mon visage et continuai fièrement ma route.

Les écouteurs enfoncés dans les oreilles, je ne pus m'empêcher de faire quelques mouvements de danse, bougeant au rythme de ma musique. Bien évidemment, inconsciemment, je chantai, je livrai un spectacle à moi-même, sans public, sans scène, encore une fois sans artifices, en réalité vide. Puis, une fois arrivée au refrain, je me mis à chanter plus fort, interpellant les maisons, faisant sortir des fenêtres des dizaines de têtes interloquées.

Une voix perchée au-dessus de moi m'interpella :

- « Lulu ! Tu es déjà dehors à cette heure-là ? Le lycée n'ouvre que dans trente minutes !

J'étais près des immeubles de la ville, là où vivait l'une de mes amies, Lynn, une fille toute petite aux cheveux bleus, ne vivant que par cette coloration, complètement folle de lecture et de k-pop. Nous n'avions jamais été très proches, mais nous avions passé toute notre enfance ensemble, alors je ne pouvais pas l'ignorer.

Je lui répondis en criant comme elle :

-Oui, l'air est frais ce matin, il est agréable, alors j'en profite avant qu'il n'y ait trop de monde ! Je veux profiter de cet air à moi toute seule.

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