chapitre 11

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« On attend la lune,

On est allongés sur une dune,

Alors on regarde les étoiles,

Et on s'imagine une grande toile.


Mais le ciel n'a toujours pas cette teinte,

Peut-être était-ce une feinte,

Mais j'aimerais tellement qu'il devienne orange,

Parce que pour une fois ça change.


Pour une fois je pourrai peut-être m'accorder,

Ne faire plus qu'un avec une fée,

Être unie avec la terre,

Être impossible de voir mes cheveux flotter dans l'air.


Mais elle n'est pas venue,

Nous ne l'avons pas vu,

C'est triste de voir qu'elle nous fuit,

Ça aurait pu être une belle nuit. »


D'un coup, je me réveillai, surprise par ces notes qui venaient de combler mon rêve. Sur ce doux poème que venait de créer mon imagination dans mes pensées. Je ne sus pas d'où il venait, ni pourquoi il parlait de ce sujet, mais il me sembla beau. Alors, j'attrapai mon carnet, et tout de suite je le notai. C'était important pour moi d'écrire les mots qui sortaient de ma tête ; ils créaient une fanfare et de la même manière que les âmes le soir, ils tournoyaient autour de moi, créant une magie bien à eux. J'étais dans cette sorte de bulle, encore une fois accompagnée de cette mélodie que créaient mes mots.

Puis, je repensai à la soirée d'hier, à la nuit plus que magnifique à laquelle j'avais assisté. Seulement, pour une fois, je ne parlai pas seulement de sa beauté physique, je parlai du tout. De ce qu'il s'y était passé, de Nate et de moi, des étoiles, des âmes et des pétales de cerisiers, et de la magie qui avait semblé nous hanter tout au long. Ce fut étrange pour moi d'avoir parlé aussi facilement, de m'être livrée sur toutes ces choses que les autres trouvaient habituellement stupides et insensées mais que lui adorait. Cette bulle nous avait complètement envahi, et elle ne nous laissait plus sortir. Alors, nous étions restés là une heure, puis deux, puis trois, puis un temps indéterminable que nous avions arrêté de compter. Mais le temps d'un instant, nous avions eu l'impression que le monde nous appartenait.

Malheureusement, il était maintenant sept heures du matin et il était temps de me lever. Mais cette force m'ancrait dans mon lit, m'empêchant d'en sortir ; et ce fut dans un élan de volonté que je me levai comme à reculons pour affronter ma matinée de cours. Je fis le nécessaire avant de me poser sur mon canapé et de fixer le vide. Aujourd'hui, je devais parler à Marine.

En réalité, je devais faire beaucoup de choses, mais mes pensées étaient bien trop occupées pour que je sache quoi. Je décidai donc de me lever et de me diriger vers la porte en l'ouvrant après avoir enfilé mes chaussures. J'étais impassible, mon regard était dirigé droit devant moi, et j'allais tourner dans ma rue quand on m'attrapa le bras. Mon cœur battit tout de suite deux fois plus vite, tellement rapidement que j'eus l'impression qu'il allait me transpercer la poitrine. Je fermai donc doucement les yeux et inspirai et expirai très fort avant de les rouvrir et de tourner lentement la tête.

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