chapitre 1.

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PROGRAMMÉE.

J'ai toujours su que les gens aimaient les belles histoires, qu'ils aimaient rêver à travers des milliers de choses. Que les livres avec un "bad boy" qui se mettait à aimer la fille la moins populaire de l'école leur plaisait, que les parfaits clichés éveillaient en eux des milliers de papillons et des milliers de rêves jusque-là pourtant enfouis ; mais jamais il ne m'était venu à l'idée qu'ils pourraient aimer ce que moi j'avais à raconter.

En réalité, je ne sais pas vraiment si ce roman les satisfera, mais j'ai toujours eu cette forme d'espoir. Celui qui dans le passé fit de moi quelqu'un de programmé, comme un robot.

Mais après tout, que vaudrait la pauvre histoire, quoique banale, de Lucy Hudson ? Un ou deux sous à leurs yeux, sûrement, sans compter qu'aux miens, elle en vaut une bonne centaine.

Aucune histoire de "bad boy", certes, une histoire d'amour, mais pas des plus belles, pas comme celles que l'on nous raconte dans les contes de fées. Une idylle simple, entre deux adolescents rencontrés au beau hasard d'un soir sous la lumière d'un réverbère, l'une rêveuse, l'autre un peu éméchée. Deux âmes mises devant le fait accompli, forcées par je ne sais quel dieu de s'aimer. Pour dire vrai, si les lecteurs cherchaient le romantisme, ce n'était pas avec nous qu'ils allaient le trouver. Notre histoire était un amas de sentiments refoulés encore jamais dévoilés.

Pourtant, je n'ai jamais pu m'empêcher de penser que j'avais eu la plus belle des histoires d'amour, même avec ses milliers de failles. Peut-être qu'elle était belle parce que c'était le premier, parce qu'il comptait et parce qu'il était mal élevé, et que tous ses défauts pour moi étaient des qualités. Parce que c'était ainsi, on se complétait.

Et c'est sans doute pour ça que cette histoire continue.

Il y a eu des obstacles, beaucoup d'amitié entre nous et pourtant, il y avait comme un petit ange au-dessus de nos têtes qui nous poussait l'un vers l'autre. Un ange qui nous criait de nous aimer et de faire ressortir chez l'autre le meilleur qu'il avait à donner.

Plus petite, ma mère m'avait dit que pour vivre l'amour parfait, il fallait que je trouve mon contraire, celui qui serait entièrement différent de moi et qui saurait faire renaître de leurs cendres mes émotions évanouies. J'avais tellement cherché sans le trouver, j'en étais entièrement désespérée, je ne savais plus avancer, j'étais comme enfermée, dévorée par ces sentiments trop forts forcés de rester. Il avait fallu d'un pauvre soir pour que je le rencontre, une nuit où je ne cherchais plus rien, où mon espoir n'était plus. Un drap étoilé tendu dans le ciel pour que je croise Nate Deakin, mon contraire absolu, pour la première fois.

J'avais les mots, il avait la force ; j'avais une bonne éducation, il n'en avait pas vraiment eu ; je gardais espoir, lui n'en avait plus ; et avec tout ça, quand nous étions réunis, nous étions beaux. Enfin, c'est ce qu'on nous disait après un temps. Parce que les belles histoires d'amour sont toujours complexes à avoir. C'est pour ça que j'écris aujourd'hui, pour raconter notre belle vie, à moi, à lui, et à eux, nos amis.

Alors je vous propose de tourner les pages, de découvrir ce petit monde, dans lequel lui et moi n'avons fait plus qu'un tout au long de notre vie.

De découvrir la déprogrammation du triste refrain de ma vie avant lui.

ProgramméeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant