Différente - T1

Dix-septième Chapitre - Réécrit

C'est Joyce qui nous accueille.

— Contente de te revoir, me fait-elle.

Je lui souris, et Zac apparaît alors derrière elle.

— Pardon pour la petite pause, lance-t-il.

Je hausse les épaules. En faisant attention, je remarque que cet ancien couple se tient plus proche qu'à l'accoutumée, et je dois avouer que ça attise ma curiosité.

Rapidement, nous nous retrouvons dans le salon, et je suis ravie de retrouver mes nouvelles habitudes.

— Zac, fais-je. On aura le temps de tout faire ?

Il prend un air plus sérieux, et acquiesce lentement.

— Heaven, tu ne mourras pas dans cinq jours. On va parfaitement réussir.

— Je... hésité-je.

Il m'interrompt avec un regard insistant, et je vois s'étirer un petit sourire en coin sur ses lèvres. J'opine, les mains crispées. Je ne dois plus penser à cela, c'est mauvais pour moi. Je dois me concentrer sur mes pouvoirs... et sur la façon de sortir ma mère des limbes.

— On recommencera demain, ne t'inquiète pas.

Je hoche lentement la tête. Ça me va très bien, car pour l'instant, je ne pense qu'à prendre une douche et me reposer. Ces derniers temps, je suis fatiguée comme je ne l'ai jamais été, et je peux parfaitement m'endormir en plein milieu de la journée. J'ai beau dormir autant que je le peux, rien n'y fait.

En quelques instants, chacun se disperse. Joyce sort voir des amis, Zac va dans la bibliothèque, et Jake descend visiblement dans la salle d'armes. Moi, je vais à l'étage, retrouver ma chambre.

Après une douche brûlante, j'évite mon visage cerné, et descends m'installer tranquillement dans le canapé du salon. Je ramène mes genoux contre moi, puis m'allonge. Je me laisse emporter par le sommeil en quelques minutes.

J'ouvre lentement les yeux puis les frotte en me redressant. Après un instant, je sursaute en apercevant Jake assis dans un fauteuil à côté de moi, un petit sourire aux lèvres. Il semble un peu en sueur, revenant sûrement d'une séance de sport.

— T'es là depuis quand ? m'étonné-je.

— Pas longtemps. Mais assez pour te voir baver, ajoute-t-il en ricanant.

Je me racle la gorge et détourne les yeux en passant le revers de ma main sur ma bouche, les joues en feu.

— T'as l'air fatiguée, me dit-il après quelques secondes.

— Je le suis. J'ai l'impression d'avoir de moins en moins d'énergie.

— C'est la majorité, c'est normal. C'est comme ça pour tout le monde.

Je hoche la tête, hésitante. Je m'enfonce dans les coussins.

— Toi, comment ça s'est passé ? m'enquiers-je. Ta majorité, c'était comment ?

Jake plisse un peu les yeux.

— Ça a rendu mes transformations plus douloureuses, m'explique-t-il avec un léger froncement de sourcils. Je me transforme depuis que j'ai quinze ans, alors j'étais habitué. Mais depuis, c'est plus long et plus intense. Parce que je suis plus fort et plus dangereux, sûrement.

Je baisse les yeux. Les images de sa métamorphose me reviennent en tête. Il avait tellement l'air de souffrir...

— Tu es le seul loup-garou d'Érédia ?

— C'est une grande ville, j'imagine que non. Mais je sais que le peu de survivants se sont isolés dans la forêt, pour vivre leur vie à l'état sauvage, entre eux en sécurité.