Chapitre 29

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(Dick Grayson)

Me calmer. Il fallait absolument que je me calme. Mais comment, quand la peau de mon visage se trouvait juste sous mes yeux ? Comment le Joker avait-il pu faire une chose pareille ? Je fermai les yeux pour oublier cette vision d'horreur. Tout ceci ne devait être qu'un horrible cauchemar. J'allais bientôt me réveiller. Je ne voulais plus entendre les hurlements de mes frères et de Jason. Je ne voulais pas de tout ça. Je n'arrivais même plus à retenir mes larmes, qui essayaient de se frayer un chemin malgré les bandages qui recouvraient ma figure.

« Comment as-tu pu ? » s'écria Bruce qui se débattait en vain sur son siège.

« Comment, Batou ? Sans grande difficulté. Une entaille, on décolle doucement, puis on sert on the rocks ! Trente minutes maximum ! Et puis, ces petites bêtes-là n'ont rien sous la peau, ils ne sont pas comme toi et moi. Sous ces babyfaces-là, il n'y a que du tendon. (il s'approcha de Tim et passa une main sur sa figure bandée : ) De la confiote, moelleuse comme du beurre. On peut y enfoncer le doigt. Tandis que moi, sous mon sourire, qu'y a-t-il ? Un autre sourire ! Et toi, sous le cuir, tu dois être magnifique. Tout cela pour te rappeler l'amour qui nous unit, toi et moi Batou ! »

« Il n'y a rien en ce monde que je déteste plus que toi, Joker. Rien. » répondit Bruce en grinçant les dents.

« Hahaha ! Si c'était vraiment le cas, dis-moi comment un détective de ton acabit n'a jamais été fichu de m'exposer, moi ? Qui suis-je ? Ou plutôt qui étais-je, avant de naître ? »

« Je n'ai jamais pu identifier ton adn parce que... »

« Blablabla. Laisse tomber. Passons à la question qui fait battre ton petit bat-cœur rabougri. Pourquoi ne pas m'avoir tué ? »

« Parce que... tu gagnerais. »

« Hahaha ! Celle-là, je l'adore ! Arf... Non mais sérieusement : si je gagne, c'est parce que je vis. Parce que je continue à continuer ! Cette idée selon laquelle je ''gagnerais'' si tu me tuais, c'est le bateau que tu te racontes. Que tu leur racontes, parce que tu refuses d'admettre ce que te dit ton cœur. Il y'a ça, et puis la vieille excuse de la pente glissante comme quoi, si tu me tues, qui sait si tu ne vas pas te mettre à zigouiller tous les autres ennemis d'un coup ? Allez avoue-le, Batou ! Ces gosses qui t'accompagnent ne sont que des parasites ! Tu les aimes moins que moi, tu le sais, sinon pourquoi me laisser vivre ? Tu veux que je les achève au fond, parce que ton code moral te l'interdit. Cela ne me dérange pas, Batou ! »

Tandis que le Joker continuait de parler de lui-même, j'analysai les alentours, cherchant une issue, et peut-être ma ''roue de secours''. Il fallait qu'on sorte tous d'ici. Jason, qui m'observait depuis tout à l'heure, comprit rapidement et fit la même chose que moi. On devait s'entraider. Etrangement, la pièce où nous nous trouvions sentait l'essence. C'était même la première chose que j'avais remarquée.

« Bon, mettons les gosses au lit. Ce soir, on vous met le feu ! » fit le Joker en allumant une allumette.

Tim se mit de nouveau à hurler. Damian tournait la tête dans tous les sens, cherchant un moyen de se libérer, avant de finir par regarder son père, résolu. Jason ne me quittait toujours pas des yeux, comme s'il attendait le bon moment pour agir.

Le Joker lança l'allumette et lorsqu'elle toucha le sol, un océan de flammes apparut soudainement et envahit la pièce. Je me débattis pour essayer de desserrer les cordes qui me retenaient prisonnier mais elles étaient trop bien serrées.

Bruce avait réussi à faire basculer son siège et sous son poids, celle-ci s'était brisée facilement. Il se libéra rapidement et lança quelque chose au plafond qui le fit exploser. Une vague d'eau glacée entra par la brèche et éteignit rapidement le feu. C'était l'eau qui provenait du petit lac de l'enclot des ours. Bruce avait étudié toute la topographie du lieu. Il m'étonnait toujours.

Princes de Gotham 2 [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant