Chapitre 4.

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Le lendemain, dans la soirée, Jules marcha d'une traite vers le nord de la ville. Sans prendre une seconde pour réfléchir avant d'entrer, elle se posta droite devant le comptoir et parla:

-Débarrassez-moi de ça.

Laissez-moi vous expliquer. Hier, dans la nuit, en se promenant sur les toits, Jules remarqua une dame. Elle portait une tenue originale, et ressemblait aux vieille femmes amérindiennes dans les histoires de Pocahontas. Sa coiffe hors du commun avait capté son attention. Elle était assise derrière une petite table recouverte d'un napperon et elle lisait les cartes de tarot à des passants. Et tout l'monde sait que les voyantes de la Nouvelle Orléans ne simulent pas.

Bien sûr, elle l'avait suivie, et son chemin s'arrêta à cette petite boutique. "La Petite Orléans".

En entrant, les décors ne lui avaient pas échappé: ils étaient presque similaires à ceux de la boutique de Nala, mais en un peu plus sombres, et glauques.

Après avoir émit sa recommandation, Jules prit son collier à pleine main, et la retira aussitôt. L'intérieur de sa main était brulé.

Sans mot dire, la vendeuse se leva et regarda de très près le pendentif, puis les mains de Jules. Elle approcha son doigt lentement de l'objet, puis l'effleura, et retira immédiatement sa main, sujette aux picotements.

-C'est un talisman.

-J'en veux pas.

-Il est à vous pourtant.

-Je n'peux même plus le toucher.

-C'est parce qu'il doit vous protéger. De vous-même.

-Je n'en ai plus besoin.

-Venez, et nous verrons si vous avez raison.

Elle prit sa main et sans lui laisser le choix, elle l'emmena à l'autre bout de la pièce. Elle la fit asseoir à la même table qu'elle avait vu la veille dans la grande rue principale. Elle s'assit en face d'elle et sorti ses cartes de tarot.

-Ça va marcher?

-Si vous en doutiez vraiment vous ne seriez pas ici.

Elle inspira puis expira de manière assez discrète, puis posa sa main droite sur le tas de carte. Elle fit un tirage en croix. Et le tirage fut le suivant: la maison dieu, la mort, le mat, la justice, et le pape. Je fronçais des sourcils à la vue des deux premiers arcanes: la mort et la maison dieu. De ce que j'avais pu apprendre, ce n'était rien de positif.

-Ne soyez pas effrayée, ce n'est pas si négatif que ça en a l'air. La première carte est votre situation de dépard, et la maison dieu soulève une période chaotique et signe la fin d'un cycle sombre.

"Pas si négatif que ça en a l'air" et "période chaotique" ne vont pas bien ensemble, pensa Jules. Elle continua.

-Le treizième arcane, la faucheuse, n'est pas signe de fin, mais de changement, de renouveau. Le mat est un voyageur, et la route lui semble longue. La justice vous mettra face à un choix, un choix que vous devrez faire seule, et de manière purement objective. Enfin, le Pape peut signifier deux choses: un pèlerinage, une quète de spiritualité, ou bien une transmission des savoirs, un enseignements à une certaine jeunesse.

Tout ce temps Jules l'avait regardé parler, ou plutôt lire, et voulait savoir et comprendre ce qu'elle lui disait, bien que tout lui semble compliqué. Mais si elle réfléchissait bien, ça décrivait totalement sa situation, même si elle ne connaissait pas son futur, et que les deux dernières cartes ne lui indiquaient rien de bien précis.

-Je pense que vous êtes ici pour une bonne raison, et je veux bien vous aider, mais je sens que quelque chose de sombre vous entoure, vous portez un voile noir sur les épaules.

StainlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant