Chapitre 9.

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La Pennsylvanie était un endroit génial, mais il était temps pour Jules de reprendre la route. Encore un jour à rouler et elle serait enfin à Danvers.

Tandis qu'elle roulait, elle ne put s'empêcher de repenser aux Wesley: après avoir revu Karl, et fait un cauchemar incluant Anaêl, Jules se rendit compte qu'il était impossible de tourner la page. Mais pourquoi, de tous les Wesley, Jules n'avait-elle pas rêvé de Zach? Il paraissait parti loin, comme si, contrairement à Anaêl et Karl, il voulait absolument être oublié, et ne jamais revenir. Au grand damne de Jules, il restait cependant en permanence dans un coin de sa tête, et n'en partirai sans doute jamais.

Jules sentit un creux dans sa poitrine: rien que de penser à son visage l'éviscérait. Et pour l'heure, elle devait se focaliser sur la route. Dans quelques heures tout au plus, elle poserai ses bagages à Danvers, et dès le lendemain soir, elle partirai à la recherche de Theodore Corey, du moins elle ferait de son mieux pour laisser traîner son odeur un peu partout, et "appâter" le mystérieux homme.

Plusieurs longues heures plus tard, Jules arriva enfin à destination. Un panneau qui disait <<Entering Danvers>> l'accueillit sans grand enthousiasme. Elle dépassa le centre de la ville et suivit le conseil judicieux de son ami <<suivre l'eau>>. C'est là qu'elle pourrait le croiser, d'après lui. Elle devait donc suivre le Nord-Est.

Plus elle s'éloignait du centre, plus les bâtiments en tout genre se raréfiaient, et plus les paysages tendaient à effrayer les pauvres gens des les créatures de la nuit. Ironiquement, dans notre cas de figure, c'était Jules la créature de la nuit. Même si, elle devait bien l'avouer, tous ces arbres morts et 10fois plus vieux qu'elle, ça lui fichait froid dans l'dos. Plus important, il y avait une créature de la nuit qu'elle aussi devrait peut-être craindre.

Jules s'étonna de dépasser une petite auberge dans un tel endroit. Elle avait trouvé où crècher. Elle ne s'étonna pas de trouver le parking vide. Même pour un vampire, l'endroit était vachement lugubre: la tapisserie dépeinte couvrait à peine les murs comme si elle en avait peur, il faisait froid, et la faible lumière de la lampe de la réception laissait la moitié de la pièce dans l'obscurité. Il n'y avait personne derrière le comptoir, seulement une petite sonnette en bronze sur le vieux meuble. Jules sonna deux fois.

Des sons mal transmis résonnaient depuis ce qui semblait être une salle derrière le hall de la réception, qui se turent quand une petite femme aux cheveux gris sortit de la-dite pièce. Elle était sûrement en train de regarder la télévision, en même temps, elle ne devait pas avoir grand chose à faire dans cet endroit. Elle avait l'air sympathique et sans défence. Elle réajusta ses lunettes sur le bout de son nez avant de lever la tête en direction de Jules.

-Oh bonsoir mademoiselle, que puis-je pour vous?

Question étrange.

-Je voudrais une chambre s'il-vous-plaît.

Elle sembla surprise de cette requête. Mais pourquoi?

-Pour quelle durée?

-Je n'sais pas encore en fait.

-Oh, je vois, et bien vous avez de la chance, vous avez l'embarras du choix. C'est complêtement vide ici, c'est rare qu'on ai des clients à cette période de l'année..

-Ah oui?

Jules voulait en savoir plus.

-En effet, en été c'est différent, les jeunes viennent pêcher, et encore, pas si souvent que ça. Les randonneurs se donnent toute sorte de défis sportifs, les scientifiques s'en donnent à coeur-joie sur la côte. Mais dès que l'automne arrive, la région se dépeuple, et plus personne ne vient ici, aussi loin du centre de la ville.

StainlessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant